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    Comme c’est le cas pour d’autres pathologies neurodégénatives, les véritables causes de la maladie d’Alzheimer sont encore inconnues. La recherche a cependant réussi à mettre en avant plusieurs facteurs de risque favorisant la survenue de cette démence qui touche 1,2 million d’aînés en France.

    Quelle est la cause de la maladie d’Alzheimer ?

    La maladie d’Alzheimer est principalement causée par une accumulation anormale de protéines dans et autour des cellules cérébrales. Ces protéines, appelées bêta-amyloïde et tau, perturbent le fonctionnement normal du cerveau. Elles entraînent en effet la mort progressive des cellules nerveuses, ou neurones, ce qui déclenche les symptômes caractéristiques de la maladie.

    Plaques de bêta-amyloïde

    La bêta-amyloïde est un fragment de protéine plus grande qui, en s’agrégeant, forme des plaques autour des cellules cérébrales. Ces amas sont toxiques pour les neurones et perturbent les communications entre les cellules du cerveau. En plus des fragments de bêta-amyloïde, ces plaques contiennent d’autres débris cellulaires.

    Cette accumulation commence bien avant l’apparition des premiers symptômes et affecte progressivement la capacité du cerveau à fonctionner normalement.

    Enchevêtrements de protéines tau

    La protéine tau, qui joue un rôle clé dans le soutien interne et le transport des nutriments au sein des neurones, subit également des modifications pathologiques dans la maladie d’Alzheimer.

    En se tordant, la protéine tau forme des structures appelées enchevêtrements neurofibrillaires à l’intérieur des cellules nerveuses. Ces enchevêtrements bloquent les systèmes de transport cellulaire, ce qui provoque des lésions aux cellules et perturbe les processus normaux du cerveau.

    Évolution et impact sur le cerveau

    Ces deux processus — formation de plaques de bêta-amyloïde et enchevêtrements de tau — bloquent la communication entre les cellules nerveuses et perturbent leur fonctionnement normal. La mort cellulaire s’installe lentement, commençant généralement dans l’hippocampe, la zone du cerveau responsable de la mémoire, puis se propage à d’autres régions.

    Cela conduit à une réduction progressive des fonctions cérébrales, qui se manifeste par les pertes de mémoire, les troubles du langage et d’autres symptômes cognitifs associés à la maladie.

    Même si l’on ne comprend pas encore totalement ce qui déclenche l’accumulation de ces protéines, il est probable qu’une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et liés au mode de vie soit impliquée dans l’apparition de la maladie.

    Des recherches se poursuivent pour mieux comprendre ces mécanismes complexes et leur rôle dans la progression de la maladie d’Alzheimer.

    Infographie présentant les causes et facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer

    Les causes de la maladie d’Alzheimer : quels sont les facteurs intrinsèques ?

    On ignore encore aujourd’hui ce qui provoque la maladie d’Alzheimer. Il existe néanmoins de facteurs de risque favorisant l’apparition de la pathologie.

    L’âge et le sexe

    Il s’agit là du facteur de risque le plus important, une cause de la maladie d’Alzheimer que nul ne peut modifier ! En effet, plus on avance en âge, plus on risque de développer cette pathologie : elle se déclare en général autour de 60-70 ans.

    En France, on compte 40 % de malades parmi les personnes âgées de plus de 90 ans et 20 % dans la tranche d’âge 80-84 ans. Les femmes sont plus souvent touchées, peut-être en raison d’une espérance de vie plus longue que celle des hommes.

    Facteurs génétiques et antécédents familiaux

    Les facteurs génétiques jouent un rôle dans la maladie d’Alzheimer, bien que leur influence varie selon les formes de la maladie et les individus. Dans 5 à 10 % des cas, la génétique est clairement identifiée comme cause de la maladie, notamment dans les formes précoces.

    Cependant, même en l’absence d’une cause génétique directe, certaines prédispositions peuvent augmenter le risque de développer la maladie.

    Les principaux éléments à retenir sur les facteurs génétiques sont les suivants :

    • Variations génétiques multiples : dans la plupart des cas, la maladie d’Alzheimer n’est pas causée par un seul gène. Elle résulte plutôt d’une combinaison complexe de variations génétiques associées à des facteurs liés à l’environnement et au mode de vie. Plus de 80 régions du génome humain ont été associées à la maladie d’Alzheimer.
    • Gènes directement liés : trois mutations génétiques spécifiques (rares) sont connues pour causer une forme précoce de maladie, apparaissant avant l’âge de 65 ans, parfois bien plus tôt :
      • APP (amyloid precursor protein),
      • PSEN1 (presenilin 1),
      • PSEN2 (presenilin 2).
    • Syndrome de Down : les patients atteints de trisomie 21 ont un risque plus élevé de développer la maladie d’Alzheimer, souvent à un âge plus jeune (dans la cinquantaine ou soixantaine). La présence d’un chromosome 21 supplémentaire entraîne une production excessive de protéines amyloïdes, contribuant à l’accumulation de plaques dans le cerveau. Environ 50 % des personnes atteintes de trisomie 21 développeront la maladie d’Alzheimer.
    • Gène APOE : ce gène joue un rôle important dans la régulation des lipides dans le corps. Le gène APOE possède plusieurs formes, dont la variante APOE ε4 qui augmente significativement le risque de développer la maladie, tout en étant associé à une apparition plus précoce des symptômes. À l’inverse, la forme APOE ε2 pourrait offrir une protection partielle contre la maladie. Cependant, il est important de noter que posséder l’APOE ε4 ne garantit pas l’apparition de la maladie, tout comme certaines personnes peuvent développer la maladie sans cette variante.
    • Hérédité et antécédents familiaux : avoir un parent, un frère ou une sœur atteints d’Alzheimer augmente le risque de 10 à 30 %. Si plusieurs membres de la famille, surtout dans les générations les plus jeunes, sont touchés, il peut être utile de consulter un spécialiste en conseil génétique pour évaluer les risques. Cependant, dans la majorité des cas, l’influence génétique reste modérée.
    LIRE AUSSI:  Alzheimer chez les plus jeunes

    Pour la majorité des individus, le risque génétique est modulé par une interaction complexe entre les gènes, l’environnement et le mode de vie. Les recherches se poursuivent pour mieux comprendre ces mécanismes et identifier de nouveaux facteurs de risque.

    La santé mentale

    Le stress, la dépression et l’isolement sont les causes de nombreux maux et peuvent favoriser la maladie d’Alzheimer. Du reste, des études américaines ont montré qu’un caractère optimiste, jovial, confiant et serein serait une bonne protection !

    En effet, les relations sociales, ainsi que les activités physiques et intellectuelles, sont des facteurs protecteurs.

    Les facteurs de risque cardiovasculaires

    Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) augmentent non seulement le risque de démence vasculaire, mais également de maladie d’Alzheimer.

    De même, l’hypertension artérielle, le diabète de type II, un taux élevé de cholestérol, peuvent être un terrain favorable au développement de la pathologie, sans pour autant être considérés comme des causes de la maladie d’Alzheimer à proprement parler.

    Les traumatismes crâniens

    Les personnes qui ont été victimes d’un traumatisme crânien ou de blessures à la tête, accompagnées d’une perte de conscience, courent un risque accru de souffrir d’une maladie dégénérative du cerveau. En témoignent des études effectuées sur des boxeurs, afin de déterminer l’origine et les causes des maladies neurodégénératives.

    Les causes de la maladie d’Alzheimer : quels sont les facteurs environnementaux ?

    Les habitudes alimentaires

    Plusieurs études se sont penchées sur le rôle éventuel de l’alimentation comme cause de la maladie d’Alzheimer. Une alimentation riche en sucre et en graisses favoriserait le développement de la démence.

    En revanche, le soja, le lait et la consommation d’Omega 3 auraient un effet protecteur, alors qu’une carence en vitamines B 9 et B 12 est associée avec cette maladie.

    D’une manière générale, l’équilibre alimentaire est recommandé.

    Le niveau de scolarité

    Plus étonnant, ce facteur de risque a été mis en évidence dans plusieurs enquêtes statistiques : il semblerait que les personnes qui ont moins de 6 ans de scolarité courent un risque plus élevé de souffrir de la maladie d’Alzheimer.

    Si ce facteur ne constitue pas une cause de la maladie d’Alzheimer, un faible niveau socioculturel a été évoqué dans plusieurs études.

    Le mode de vie et les traitements médicamenteux

    Le tabagisme et certains médicaments, comme les anxiolytiques et des somnifères ont été mis en cause. La survenue de la maladie d’Alzheimer serait majorée de 20 à 50 %.

    Outre ces différents facteurs de risques, les chercheurs continuent à chercher les causes de la perte progressive des neurones engendrée par la maladie d’Alzheimer. Ils examinent ainsi le cerveau et l’organisme humain : il pourrait en effet s’agir d’un virus à action lente, d’un déséquilibre chimique ou encore d’un déficit immunitaire.

    Mieux comprendre les causes de la maladies d’Alzheimer permettra d’améliorer le traitement et de lutter contre la perte de mémoire.

    Causes et facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer
    Type de facteur de risque
    Description
    Impact potentiel
    Facteurs génétiques
    Mutations de certains gènes (ex : APP, PSEN1, PSEN2) ou présence de la variante APOE ε4.
    Augmente le risque de développer une forme précoce ou tardive de la maladie.
    Facteurs biologiques
    Accumulation de protéines bêta-amyloïde (plaques) et tau (enchevêtrements) dans le cerveau.
    Endommage les neurones et bloque la communication entre les cellules, menant à la mort cellulaire progressive.
    Âge
    Le risque augmente significativement après 65 ans.
    Principal facteur de risque pour la majorité des cas de la maladie d’Alzheimer.
    Syndrome de Down
    La trisomie 21 entraîne une production accrue de protéines amyloïdes.
    Augmente fortement le risque de développer la maladie dès la cinquantaine.
    Facteurs environnementaux
    Exposition à des toxines, pollution, traumatismes crâniens, etc.
    Ces facteurs peuvent augmenter le stress oxydatif et l’inflammation, contribuant à la neurodégénérescence.
    Mode de vie
    Habitudes telles que l’alimentation, l’exercice physique, la stimulation cognitive.
    Un mode de vie sain peut diminuer le risque, tandis qu’un mode de vie sédentaire et une mauvaise alimentation l’augmentent.
    Facteurs cardiovasculaires
    Hypertension, diabète, obésité, cholestérol élevé.
    Ces conditions augmentent le risque de dommages vasculaires dans le cerveau, contribuant au déclin cognitif.

    Comment prévenir ou ralentir la maladie d’Alzheimer ?

    Des études suggèrent que pour prévenir, ou du moins ralentir la maladie d’Alzheimer, il est important de lutter contre les principaux facteurs de risque. Ainsi, une étude menée par Carol Brayne, professeur de Santé publique à l’Université de Cambridge (publiée en 2014) a passé au crible sept de ces facteurs :

    • diabète,
    • hypertension,
    • obésité,
    • inactivité physique,
    • dépression,
    • tabagisme,
    • faible niveau d’éducation.
    LIRE AUSSI:  Les symptômes de la maladie d’Alzheimer

    Sa conclusion : réduire chacun de ces facteurs de risque de 10 % permettrait de diminuer l’étendue de la maladie de 8,5 % d’ici 2050, et d’éviter ainsi 9 millions de malades. Depuis plusieurs années déjà, les chercheurs estiment que 50 % des cas recensés auraient pu être évités grâce à une amélioration de l’hygiène de vie et du bien-être personnel.

    D’autres études examinent les facteurs protecteurs susceptibles de retarder la maladie d’Alzheimer :

    • les huiles de poisson protégeraient le cerveau des aînés, notamment contre les troubles de la mémoire(Rhode Island Hospital, 2011) ;
    • le poisson en général pourrait améliorer la résistance du cerveau à la démence (Université de Pittsburgh, 2011) ;
    • un rapport du GCBH (2018) propose des recommandations alimentaires pour protéger le cerveau de la maladie (légumes verts, baies…). Ces conseils se fondent sur une large étude de la littérature scientifique ;
    • l’activité physique est également connue pour améliorer les fonctions cognitives et réduire la quantité de protéine Tau dans le cerveau…

    Questions fréquentes

    Quelles sont les causes de décès des malades d’Alzheimer ?

    La maladie d’Alzheimer réduit l’espérance de vie des personnes atteintes et est considérée comme l’une des principales causes de mortalité en France. Pourtant cette pathologie n’est généralement pas la cause directe du décès de la personne atteinte. Le patient meurt en fait de complications de la maladie, telles que des infections ou des thromboses (caillots de sang).

    À un stade avancé, la personne atteinte d’une maladie neurodégénérative va avoir des difficultés à avaler. Elle risque de faire une fausse route et d’inhaler des aliments, ce qui peut entraîner une pneumonie par aspiration. La pneumonie est ainsi indiquée comme cause de la mort dans les deux tiers des décès de patients atteints de démence.

    Lorsque la perte d’autonomie s’installe, la personne malade d’Alzheimer reste plus souvent alitée. Résultats : les risques de développer un caillot de sang (thrombose) sont largement accrus. En l’absence de prise en charge adaptée, une embolie pulmonaire mortelle peut survenir rapidement.

    L’absence de mouvements est également responsable d’une fonte musculaire et d’un plus grand risque de chute. Or, les chutes sont l’une des principales causes de décès chez les personnes âgées.

    La perte de poids, et d’autres complications de la maladie d’Alzheimer et de la dépendance peuvent aussi entraîner un affaiblissement du système immunitaire. Différentes infections peuvent alors s’installer. Les infections sont la première cause de décès chez les malades d’Alzheimer, avec une prévalence de 68 % (Mitra Khosravi, 2016).

    Liste des différentes complications susceptibles d’être la cause du décès d’un malade d’Alzheimer :

    • Infarctus du myocarde ou insuffisance cardiaque ;
    • Déshydratation et malnutrition,
    • Blessures et fractures causées par des chutes ;
    • Maladie thromboembolique veineuse ;
    • Ulcères de pression (escarres) ;
    • Accident vasculaire cérébral (AVC) ;
    • Insuffisance rénale ;
    • Infections pulmonaires comme la pneumonie par aspiration causée par la dysphagie et l’inhalation de particules alimentaires ;
    • Septicémie (si des infections telles que les infections des voies urinaires [IVU] et la pneumonie se propagent).

    L’aluminium cause-t-il la maladie d’Alzheimer ?

    Dans les années 1960 et 1970, l’aluminium a commencé à être suspecté comme un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. En effet en 1965, des chercheurs ont découvert que l’injection d’une dose extrêmement élevée d’aluminium entraînait le développement de dégénérescences neurofibrillaires liées à la protéine Tau dans le cerveau de lapins.

    Ces résultats ont conduit à penser que l’aluminium contenu dans les ustensiles de cuisine, boîtes et cannettes, produits alimentaires transformés et même dans l’eau pourrait causer la démence.

    Depuis, de nombreuses recherches ont été menées sur la relation entre l’aluminium et la maladie d’Alzheimer. À ce jour, aucune étude n’a pu confirmer l’implication de l’aluminium dans le développement de la démence.

    Certes, l’étude PAQUID de 1991 a révélé une association entre le déclin cognitif et la consommation d’eau contenant plus de 100 mg/l d’aluminium. Néanmoins, l’aluminium présente dans l’eau et la nourriture se trouve sous une forme difficilement absorbée par l’organisme. Par conséquent, la quantité absorbée est inférieure à 1 % de celle présente naturellement dans les aliments et les boissons. En outre, la majeure partie de l’aluminium absorbé par le corps est éliminée par les reins.

    L’aluminium est d’ailleurs présent dans un cerveau normal et sain. On ne sait pas comment il y pénètre à partir du sang. Mais, la quantité d’aluminium généralement mesurée dans le cerveau n’est pas toxique. Toutefois, un cerveau vieillissant est probablement moins capable de traiter ce métal.

    Bien qu’on ait découvert de l’aluminium dans les plaques amyloïdes, il n’y a aucune preuve tangible de la présence accrue d’aluminium dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Aucune relation convaincante entre l’importance de l’exposition à l’aluminium ou la quantité du métal présent dans le corps et entre le développement de la maladie d’Alzheimer n’a été établie.

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    Avatar auteur, Judith Blanc
    Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

    Commentaires (5)

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    1. Annie Vervoort

      J ai vécu la maladie avec mon mari maraicher un stress sérieux lié à son activité avait déjà influé son comportement
      A l annonce de sa maladie sa réaction était dépressive ce qui est normal il a ressenti un mal être une dépréciation de lui même
      J ai inventorié toutes ses qualités et ses capacités tout au long de sa vie
      J ai longtemps attribué cette maladie à l emploi de pesticides et autres produits phytosanitaires utilisés pour son travail
      Son état s est maintenu de manière spectaculaire grâce à l aricept son comportement ne s est modifié qu à travers des cauchemars effrayants qui l amenaient à se sauver
      Je lui parlais doucement je lui expliquait que la maison ne brûlait pas où qu on ne dormait pas dans une auge à cochons
      Il est mort tranquillement dans mes bras je le tenais contre moi dans son lit d handicapé et je peux vous dire après trois grands soupirs je lui est demandé d ouvrir ses yeux pour me dire au revoir et il l a fait

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