Gabriel Armandou est finalement ressorti libre de la Cour d’assises du Val de Marne. Ce septuagénaire, jugé au mois de juin pour le meurtre de son épouse atteinte d’Alzheimer[1] dont il s’occupait seul, jour et nuit depuis 10 ans, a écopé de 5 ans de prison avec sursis. Son avocat, Me Arnaud Richard, est satisfait. Il réclamait "une vraie clémence" pour une affaire qui "dépasse le point de vue légal".Ce procès, qui a ému la France entière, pose une nouvelle fois la question du soutien aux aidants dont la lourde tâche n’est pas suffisamment reconnue par les instances publiques.Un amour détruit par la maladieIls s’aimaient depuis près de quarante ans lorsque la maladie est entrée dans leur vie. Paulette Armandou, est en effet diagnostiquée Alzheimer en 2000. A ce moment, son époux fait le choix de se consacrer totalement à elle, en dépit des difficultés inhérentes à cette pathologie. Au fil des années, l’état de Paulette de dégrade, et des symptômes de plus en plus envahissants apparaissent. Fugues, accès de démence, deviennent alors le quotidien de Gabriel. Ce dernier, appartenant à une génération où l’on préfère gérer soi-même ses tracas plutôt que demander de l’aide, sombre peu à peu dans la détresse. "Je ne conteste rien du tout. J'assume (...) Elle m'aimait, on s'aimait. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça", a déclaré à l'ouverture du procès Gabriel Armandou.Un cas isolé, mais pas exceptionnel Ce dernier avoue avoir perdu le contrôle de lui-même, le 13 septembre 2008. Après avoir infligé coups et blessures à son épouse, celle-ci décède à leur domicile de Fresnes dans le Val-de-Marne. Un décès que les pompiers ne pourront que constater à leur arrivée, prévenus par le fils de Gabriel. L’époux avait consigné par écrit depuis plusieurs années les traces de son calvaire. Il évoque même en 2003 le désir de mettre fin à ses jours. Une situation qui n’étonne guère les représentants de l’association France Alzheimer. Judith Mollard, experte-psychologue auprès de l’organisme met en garde les aidants contre les situations d’épuisement, très fréquentes dans le cadre du maintien à domicile[2] d’un proche malade. Alors que la France compte 860 000 malades d’Alzheimer, dont 80 % vivant à domicile, l’aide extérieure existante pour soulager les accompagnants reste encore largement insuffisante
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
Le maintien à domicile permet aux personnes âgées ou dépendantes de vivre chez elles en recevant l’aide nécessaire pour rester autonomes et en sécurité.
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