Le "pass lunettes" ou la solidarité en action

L’association Optique Solidaire a lancé une opération nationale pour permettre aux aînés modestes de bénéficier d’une paire de lunettes par an. Le coût des soins optiques, dont la prise en charge par la sécurité sociale est très faible, constitue un frein pour de nombreuses personnes âgées nécessitant pourtant une correction visuelle. L’initiative, baptisée “Pass lunettes” pourrait concerner des milliers de seniors à travers l’Hexagone. Une expérience pilote a d’ores et déjà été réalisée à Marseille avec succès.

• A qui s’adresse le Pass Lunettes ?

Pour bénéficier du Pass Lunettes, la personne âgées doit être éligible à l’aide à la complémentaire santé (ACS), soit disposer de revenus mensuels compris entre 648 et 816 euros. Les aînés présentant des revenus inférieurs à ce seuil peuvent quant à eux être pris en charge par la CMU-C (complémentaire de la couverture maladie universelle). Enfin, la personne âgée doit être affiliée à l’une des mutuelles participantes. Le président de l’association, Xavier Subirana, exprime les motivations l’ayant encouragé à mettre en place cette action. Les seniors constituent une population "doublement pénalisée car elle a des besoins optiques plus importants en raison de son âge, nécessitant un équipement coûteux, et a une prise en charge plus faible car ses contrats de complémentaires sont plus chers avec l'âge et souvent minimaux"

• En pratique

L’initiative n’aurait pu se concrétiser sans la collaboration étroite des professionnels de la santé et de l’optique. Ainsi, ce sont 483 opticiens, 13 mutuelles, 5 lunetiers, le verrier Essilor et plusieurs ophtalmologistes qui se sont joints à cette action. Martin Hirsch , ancien haut-commissaire du gouvernement et président du comité d'éthique de l'association précise que les professionnels rendront un "service de qualité identique à celui rendu à des personnes plus aisées". L’association estime à 8000 le nombre de personnes âgées répondant aux critères d’obtention du Pass Lunettes. Les bénéficiaires identifiés pourront obtenir un rendez-vous sous trois mois avec un ophtalmologiste de l’association. Suite à cette consultation, ils pourront s’adresser à l’un des opticiens participants, chez qui leur sera proposé un choix de onze montures. L’objectif final étant que le reste à charge, chiffré en moyenne à 300 euros pour des lunettes a verres progressifs, soit réduit à près de 0 euros.