Recherche : déception du côté d’Alzheimer

Une étude phare dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer^[1], remise en question.
Un échec d’envergure. Une étude menée en 2012 sur des souris, et qui avait enthousiasmé ses auteurs américains, a été remise en question dernièrement. De nouvelles équipes de chercheurs ont tenté, en vain, de reproduire les résultats de leurs collègues et ont préféré le faire savoir au public. Le procédé en question apparaissait comme une véritable avancée dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Un médicament contre le cancer aurait été susceptible de restaurer les fonctions cérébrales normales de souris de laboratoires, souffrant de l’équivalent d’Alzheimer. La molécule étudiée, le bexarotène, aurait alors provoqué des effets spectaculaires sur les mammifères, en l’espace de seulement 72 heures. Elle aurait fait disparaître jusqu'à 75 % des plaques de bêta-amyloïde, forme de protéine dont l'accumulation est une des principales caractéristiques pathologiques d'Alzheimer. La molécule aurait en outre inversé les symptômes de cette maladie, telle que la perte de mémoire.
Echec retentissant
"Nous voulions reconstituer cette étude pour voir si nous pouvions l'exploiter, mais nous n'avons pas réussi", a expliqué David Borchelt, professeur de neurosciences à l'Université de Floride. Et d’ajouter : "Peut-être devrait-on prendre certaines précautions avant de poursuivre, pour la sécurité des patients". On imagine aisément la déception des malades et de leurs proches. Le bexarotène est un antinéoplasique indiqué par voie orale par la FDA - administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments - (en 2000) contre un lymphome cutané des cellules T. Il a été utilisé hors AMM - autorisation de mise sur le marché - pour le cancer du poumon, le cancer du sein et le sarcome de Kaposi.