Progression de la maladie d’Alzheimer

Un groupe de 31 chercheurs de renom dans le domaine des maladies neurodégénératives a publié début mars un éditorial dans le Journal of Alzheimer[1]’s Disease, dans lequel il ravive la controverse sur une cause infectieuse de la maladie d’Alzheimer.
Les scientifiques, issus d’universités prestigieuses comme celles d’Oxford, Manchester, Cambridge ou encore Edinburgh, affirment que des virus et bactéries pourraient être à l’origine de la maladie d’Alzheimer. Ils expriment en outre leur inquiétude de voir qu’ « un aspect spécifique de la maladie a été négligé, alors qu’un traitement s’appuyant sur cette piste pourrait ralentir ou arrêter la progression de la maladie d’Alzheimer ».

    Les microbes en cause d’après l’article sont :

  • le virus de l’herpès (responsable de l’herpès labial),
  • la bactérie chlamydiae (responsable notamment de pneumonies),
  • la bactérie spirochète.

« Nous affirmons qu’il y a des preuves incontestables que la maladie d’Alzheimer a une composante microbienne dormante », affirme le professeur Douglas Kell, de la faculté de chimie de l’université de Manchester.

L’herpès, cause des plaques amyloïdes

Les auteurs de l’éditorial affirment que les virus et bactéries sont très courants dans le cerveau des personnes âgées. Si les microbes sont généralement dormants, ils peuvent être réveillés par le stress ou un trouble du système immunitaire. En outre, des études montrent que ces microbes sont anormalement nombreux dans le cerveau des personnes décédées qui étaient atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ils se cachent du reste dans des régions clés des processus de mémoire et d’humeur.

Une recherche de l’université de Manchester sur les cellules cérébrales humaines a montré que l’infection de l’herpès labiale entraînait une hausse importante des niveaux de bêta-amyloïde dans le cerveau. Les scientifiques estiment que les microbes pourraient être la cause de l’accumulation de plaques amyloïdes dans le cerveau, généralement associées avec la maladie d’Alzheimer. Cette accumulation serait un système de défense du cerveau.

« Avec l’échec de 413 essais d’autres types de thérapies effectués entre 2002 et 2012, un traitement antiviral et antimicrobien pourrait rectifier l’impasse des médicaments inefficaces », affirme le Professeur Kell.

D’autres spécialistes affirment cependant que cette approche est celle d’une minorité de chercheurs. Le professeur de neurosciences John Hardy de l’UCL estime qu’il n’y a pas de preuves convaincantes d’une cause infectieuse de la maladie d’Alzheimer. « Nous devons toujours rester ouverts, mais cet éditorial ne reflète pas l’avis de la majorité de la communauté scientifique sur la maladie d’Alzheimer », affirme le scientifique.
Une piste qui reste donc à explorer avant de trouver une véritable solution.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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