Les aidants familiaux sous-estiment souvent le coût de l’aide qu’ils apportent à leurs proches âgés en perte d’autonomie. Accompagner un parent dépendant peut en effet exiger un investissement de plusieurs heures par jour et entraîner des dépenses cachées. Découvrez les conséquences financières de l’aide informelle à une personne âgée et quelques conseils pour faire face.

Un salaire souvent diminué pour les aidants

Concilier une activité professionnelle avec une « carrière » d’aidant constitue souvent un véritable défi aux conséquences financières importantes.

Près de la moitié des aidants familiaux d’une personne âgée en perte d’autonomie ou malade exercent une activité professionnelle, d’après l’association France Alzheimer[1]. Un quart d’entre eux ont été contraints de s’absenter du travail en dehors de leurs congés payés pour accompagner leur proche âgé. Les aidants salariés comptabilisent en moyenne 16 jours d’absence par an.

En outre, 16 % des aidants ont dû changer de nature de travail (poste, emploi, employeur) afin d’accompagner leur proche. Quatre aidants sur dix aménagent leur temps de travail pour pouvoir s’occuper de la personne en perte d’autonomie.

Une évolution professionnelle plus difficile

15 % des aidants font état de difficultés dans leur évolution professionnelle à cause de leur tâche d’aidant. Pour la moitié des aidants interrogés dans le cadre d’une étude de Novartis, cette absence d’évolution représente un manque à gagner annuel de plus de 20 %. En outre, 42 % des aidants familiaux sont contraints de renoncer à des opportunités de carrière.

Malgré l’assurance de retrouver un emploi équivalent après avoir pris un congé de proche aidant ou un congé de solidarité familiale (pour s’occuper d’une personne en fin de vie[2]), de nombreux aidants familiaux ont du mal à retrouver un emploi. Les salariés qui ont pris des congés plus longs ou qui ne répondaient pas aux conditions d’ancienneté ne sont pas aussi bien protégés et ont plus de difficultés à se réintégrer sur le marché du travail.

Un coût élevé pour la santé des aidants

S’occuper au quotidien d’un proche en perte d’autonomie peut être épuisant aussi bien physiquement que mentalement.

La majorité des aidants familiaux consacrent au moins 6 heures par jour à s’occuper de leur proche. C’est le cas pour 70 % des conjoints et 50 % des enfants de personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Les aidants familiaux souffrent de nombreux troubles à cause de cette surcharge de travail. Une étude effectuée auprès de consultations mémoires relève les principaux motifs de la consultation médicale dédiée aux aidants :

  • angoisse, anxiété, dépression[3], épuisement moral : 90 % des aidants ;
  • troubles du sommeil : 48 % ;
  • troubles alimentaires : 32 % ;
  • maladie cardiovasculaire : 23 % ;
  • troubles mnésiques : 23 % ;
  • isolement social : 18 %…

Ces effets délétères augmentent les risques de développer des maladies, notamment cardiovasculaires. Le coût de la prise en charge médicale des aidants eux-mêmes augmente ainsi, à cause d’une consommation accrue de psychotropes (somnifères, tranquillisants…) et de soins médicaux.

Une diminution des économies

Les dépenses que les aidants engagent pour la prise en charge de leur proche sont souvent élevées et peuvent facilement s’accumuler : médicaments, transports, déplacements, aménagement du logement, emploi d’une aide à domicile[4]

Les aidants familiaux participent souvent à la prise en charge financière de l’accompagnement et du maintien à domicile de l’aîné dépendant. Ces dépenses peuvent entraîner d’importantes pressions financières. De nombreux aidants grignotent ainsi leurs économies (une étude américaine fait état de près de la moitié des salariés aidants se trouvant dans une telle situation).

Les aidants familiaux qui ont dû réduire ou quitter leur travail ressentent également l’impact financier de ce sacrifice sur leurs droits sociaux et leurs possibilités de mettre de l’argent de côté, voire de se payer une assurance dépendance.

Une perte de productivité des salariés aidants

L’aide que fournissent les aidants familiaux à leurs proches âgés a un coût élevé pour ces derniers, mais aussi pour la société.

Pour les entreprises, la perte de productivité d’un salarié aidant est évaluée à 1 500 € par an. Cela représente quelque 6 milliards d’euros par an pour les entreprises françaises (transposition des coûts observés à l’étranger – Agevillage).

Comment faire face au coût de l’accompagnement d’un proche âgé ?

Le rôle des aidants familiaux est de mieux en mieux reconnu, même s’il reste encore beaucoup à faire pour valoriser et faciliter leur mission.

Il existe aujourd’hui quelques solutions à connaître :

  • Faire une demande d’allocation personnalisée d’autonomie (APA), qui contribuera au financement de la prise en charge de la personne âgée dépendante et même à la rémunération de l’aidant (sauf conjoint) ;
  • Avoir recours au congé de proche aidant ;
  • Savoir profiter pleinement des avantages fiscaux pour les aidants qui soutiennent un proche : déclaration de l’obligation alimentaire[5] ou déduction pour les aidants familiaux qui hébergent un proche.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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