Lorsque la prise en charge de votre proche âgé atteint de la maladie d’Alzheimer[1] n’est plus possible à la maison, l’accueil en Ehpad[2] s’impose souvent comme la solution la plus adaptée. Aujourd’hui, la majorité des maisons de retraite médicalisées disposent d’une unité protégée Alzheimer[3]. Le but : offrir un accompagnement spécifique au résident pour réduire les troubles du comportement et améliorer la qualité de sa vie en établissement.

L’accueil en unité protégée Alzheimer est plus cher, mais plus complet

Le coût moyen de l’accueil en maison de retraite de type Ehpad s’élevait à 2 310 euros par mois pour le résident en 2023 (hébergement + ticket modérateur du tarif dépendance[4]), d’après une étude statistique de la CNSA (janvier 2024). Le prix de l’hébergement dans une unité protégée Alzheimer est généralement plus élevé que dans le reste de l’établissement. Cette différence de tarif varie de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros par mois, en fonction de la résidence choisie.

La majoration du tarif hébergement en unité de vie[5] protégée Alzheimer s’explique par la spécificité de la prise en charge des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Le ratio du personnel est plus élevé, des professionnels spécialisés interviennent et la surveillance est assurée 24 heures sur 24. Des activités de stimulation supplémentaires sont proposées et l’aménagement est optimisé pour prévenir les chutes et la déambulation. Tous ces facteurs augmentent la dépense liée à l’exploitation de cette structure pour l’Ehpad.

Des aides financières existent pour alléger la facture de l’accueil dans ces services :

  • allocation personnalisée d’autonomie (APA) – contribuant au financement du tarif dépendance,
  • aides au logement,
  • aide sociale[6] à l’hébergement (ASH).
Infographie présentant les caractéristiques de l'unité Alzheimer en EHPAD

L’unité protégée Alzheimer vise à réduire les troubles du comportement

Au-delà des animations aujourd’hui proposées dans tous les Ehpad, l’unité de vie protégée Alzheimer (UVP) prévoit un programme avec des activités à visée thérapeutique. Le but : stimuler les capacités restantes du résident et prendre en charge les pertes de mémoire, la déambulation et les différents troubles du comportement associés à la maladie d’Alzheimer.

Le projet de soins mis en place à l’arrivée du nouveau résident permet d’optimiser l’accueil et le suivi de la maladie d’Alzheimer. Il passe par le dépistage d’éventuels problèmes associés à la pathologie de la personne âgée (perte de poids, troubles du sommeil, etc.) Le but : assurer la prise en charge du malade dans sa globalité.

Bon à savoir – Il existe plusieurs types d'unités Alzheimer avec des prises en charge spécifiques selon la gravité des troubles du comportement :

Les unités Alzheimer spécifiques en France
Pour qui ?
Type d'accueil
Nombre maximal
de résidents
Proportion d'EHPAD
en disposant*
Pôle d'activités et de soins adaptés (PASA)
Malades d’Alzheimer présentant des troubles de comportement modérés
Résidents de l'Ehpad
En journée
14
20 %
Unité d’hébergement renforcée (UHR[7])
Personnes âgées de l'Ehpad ou de l'extérieur
Ayant des troubles de comportement sévères
Nuit et jour
14
3 %
*Enquête EHPA[8] 2019

L'admission est faite sur dossier ou par recommandation du médecin coordonnateur[9] de la résidence

L’architecture de l’unité protégée Alzheimer offre un accueil sécurisé

Les unités protégéee Alzheimer sont conçues architecturalement de manière à offrir un cadre de vie sécurisé adapté aux spécificités de la maladie, sans limiter la liberté de la personne âgée. En général, l’unité protégée Alzheimer (encore parfois appelée Cantou[10]) comporte un « parcours de déambulation ». Les architectes s’appliquent à le faire passer par un maximum d’espaces de vie (en proposant des boucles de déambulation). Ce parcours est équipé de barres d’appui et de zones de repos intermédiaires.

L’environnement de l’unité protégée Alzheimer favorise l’orientation et réduit l’anxiété, grâce à divers points de repère, une signalisation colorée ou lumineuse, mais aussi une vue sur l’extérieur pour favoriser l’orientation temporelle (mieux reconnaître le moment de la journée, la saison…)

La participation de la famille et le soutien aux aidants sont favorisés

L’équipe de l’unité protégée Alzheimer (UVP) en Ehpad essaie le plus souvent d’impliquer la famille dans l’élaboration du projet de soins et de vie du nouveau résident. Le but : permettre aux proches de ne pas renoncer brutalement à leur rôle d’aidants et de maintenir leur lieu social avec l'aîné.

L’équipe soignante est le plus souvent formée à apporter un soutien aux aidants familiaux, souvent épuisés par le maintien à domicile[11] de leur proche et culpabilisés par l’entrée en maison de retraite. Le psychologue de l’Ehpad, actif au sein de l’unité protégée Alzheimer, a également pour rôle de soutenir la famille à l’entrée du nouveau résident et au fil du temps.

L’unité protégée Alzheimer n’isole pas les résidents atteints de démence

Certes, l’unité protégée Alzheimer est généralement située dans des locaux dédiés de l’Ehpad, pour permettre les adaptations architecturales et sécuritaires. Néanmoins, les interactions sociales sont encouragées, grâce à un accompagnement conçu de façon à favoriser la socialisation :

  • les résidents sont encouragés à ne pas s’isoler dans leur chambre,
  • de nombreuses activités collectives sont organisées,
  • de nombreux lieux de vie sont installés dans l’unité protégée Alzheimer : salle à manger, salons, jardins…)

En général, les déplacements des résidents à l’extérieur de cet espace sont néanmoins limités (toutes les facilités sont installées directement dans l’unité, y compris le jardin sécurisé). Le but : prévenir les troubles du comportement et l’agressivité susceptibles d’être exacerbés par la désorientation que supposent les passages d’une unité à l’autre.

L’unité protégée Alzheimer se veut un lieu de vie adapté aux besoins spécifiques des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d'une démence apparentée. Elle permet une prise en charge optimale, grâce à un environnement et un personnel dédiés.

Questions fréquentes

Combien d’EHPAD ont une UVP Alzheimer ?

Selon les départements, environ 50 à 70 % des EHPAD disposent d’une unité de vie protégée Alzheimer, en 2024.

Par exemple, dans le Val-d’Oise, 47 % des EHPAD ont une UVP. En revanche, dans les Hauts-de-Seine, 60 % de ces structures en sont dotées.  

Comment fonctionne une unité Alzheimer ?

Une unité Alzheimer fonctionne comme un véritable lieu de vie sécurisé et adapté aux résidents atteints d’une maladie neurocognitive. Voici comment elle opère :

  • Sécurité : l’unité est aménagée pour prévenir les errances et les accidents, avec des portes sécurisées et des espaces de vie bien structurés.
  • Soins personnalisés : le personnel formé dispense des soins adaptés aux besoins spécifiques de chaque résident, en tenant compte de l'évolution de la maladie.
  • Activités thérapeutiques : des programmes de stimulation cognitive et des activités physiques sont proposés pour maintenir les capacités restantes et améliorer la qualité de vie.
  • Soutien psychologique : les résidents et leurs familles bénéficient d'un soutien psychologique pour mieux gérer la maladie et ses impacts.
  • Collaboration multidisciplinaire : une équipe comprenant des médecins, infirmières, aides-soignants et thérapeutes collabore pour offrir une prise en charge globale.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (36)

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  1. Christophe laf

    Bonjour
    Ma mère atteinte de’la maladie a Corps de Levy est en Unité de vie protégée dans un EHPAD. J aimerai savoir, en cas de perte ou de détérioration de ses lunettes, sachant qu’elle est dans l’incapacité de se gérer, qui doit prendre en charge la paire de lunette?
    Je suis actuellement en procédure avec l’établissement qui m a tenu 2 discours différents et qui refuse la prise en charge.
    Pourriez vous m’éclairer sur le sujet s’il vous plaît?
    Dans l’attente de votre retour,

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour,

      Merci de votre commentaire.
      En règle générale, les établissements comme les EHPAD n’ont pas l’obligation légale de couvrir les pertes ou détériorations d’objets personnels, sauf en cas de faute ou de négligence de leur part. Cependant, des exceptions peuvent exister si l’établissement a pris des engagements contractuels ou si la détérioration résulte d’une mauvaise prise en charge. Il peut être utile de vérifier le contrat signé avec l’EHPAD pour voir s’il contient des clauses spécifiques sur la responsabilité des objets personnels.
      Je vous conseille aussi de formaliser votre demande par écrit auprès de l’établissement pour clarifier leur position et de consulter, si besoin, une association de consommateurs ou un service juridique pour appuyer vos démarches.

      Bonne journée,
      Amandine.

      Répondre
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