Faire la différence entre les phénomènes naturels liés au vieillissement et les problèmes de santé à traiter présente souvent un véritable défi pour les aidants familiaux. Les hématomes sont un phénomène fréquent chez les personnes âgées. En général, ils guérissent naturellement. Dans certains cas, néanmoins, ils peuvent cacher un problème de santé plus sérieux, voire être un signe de maltraitance. Cap Retraite vous dit tout sur les moyens d’aider votre proche âgé à éviter les bleus et quand consulter un médecin.

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Qu’est-ce qu’un hématome et pourquoi les personnes âgées sont-elles plus touchées ?

Les hématomes sont fréquents chez les personnes âgées dont la peau est plus fragile et qui peuvent être plus sujettes à des blessures.

Qu'est-ce qu'un hématome et qu'est-ce qu'une ecchymose ?

Les hématomes sont des accumulations de sang dans un tissu ou une cavité du corps, généralement causées par un traumatisme (coup, accident...). Lorsqu'un vaisseau sanguin se rompt, du sang s'accumule dans les tissus environnants, formant une poche sous-cutanée. Cela peut entraîner une enflure visible et, parfois, une coloration bleutée ou violacée de la peau. Un hématome peut être très douloureux, surtout chez les personnes âgées, et risque de durer plusieurs semaines, en raison de leur capacité de guérison réduite.

Les ecchymoses, communément appelées des bleus, résultent de l'éclatement de petits vaisseaux sanguins (capillaires) sous la peau à la suite d'une chute, d'un coup ou d'un choc. Le sang s'infiltre dans les tissus sous-cutanés, provoquant une décoloration de la peau en violet ou en bleu. Bien que généralement moins graves qu'un hématome, les ecchymoses peuvent être gênantes et douloureuses, surtout chez les personnes âgées.

Pourquoi les personnes âgées ont-elles plus d'hématomes et d'ecchymoses ?

Les personnes âgées sont plus enclines aux hématomes et aux ecchymoses, pour plusieurs raisons :

  • fragilisation de la peau : chez les personnes âgées, les cellules cutanées se divisent moins rapidement et la peau devient plus fine. Elle retient également moins bien l’humidité et perd son élasticité et ses couches de graisse qui protègent les vaisseaux sanguins et absorbent l’impact des coups. La peau se répare moins facilement et les vaisseaux sanguins eux-mêmes sont plus fragiles chez les personnes âgées, entraînant plus rapidement des hématomes.
  • purpura sénile de Bateman : certaines personnes âgées ont des échimoses qui ne sont pas dues à un coup, mais par une exposition au soleil, fragilisant les vaisseaux sanguins, qui éclatent des années plus tard. Ces taches apparaissent sur le dos des mains et sur les bras. Elles sont souvent assez impressionnantes, mais ne nécessitent généralement pas de traitement. Il est néanmoins recommandé de consulter le médecin.
  • carence en vitamines C et D : ces vitamines sont importantes pour garder une peau saine et prévenir les hématomes et les échymoses chez les personnes âgées. Vous pouvez demander au médecin traitant de votre proche âgé s’il y a lieu de lui prescrire des suppléments. Vous pouvez également essayer d’ajouter des agrumes au menu et d’augmenter son exposition au soleil.
  • médication: certains médicaments sont responsables d’hématomes et d'ecchymoses chez les personnes âgées. Les anticoagulants, par exemple, empêchent le sang de coaguler, comme leur nom l’indique, en le fluidifiant. Ces médicaments réduisent les risques de maladies cardio-vasculaires, mais augmentent également les probabilités d’avoir des hématomes. D’autres médicaments vendus sans ordonnance, tels que l’aspirine, l’Ibuprofène, certains antidépresseurs ou traitements de l’asthme, ou encore la cortisone, peuvent avoir un effet similaire. Dans ce cas, il peut être utile de demander au médecin s’il est possible de changer le traitement.
  • surpoids : la peau est davantage exposée aux traumatismes lorsqu’elle est distendue. Les personnes âgées obèses ont également des difficultés à se déplacer et risquent davantage de se cogner dans les meubles.
Différences entre hématome, ecchymose, abcès et contusion
Hématome
Ecchymose
Abcès
Contusion
Définition
Accumulation de sang dans un tissu ou une cavité
Saignement sous la peau sans rupture de celle-ci
Accumulation de pus due à une infection
Lésion des tissus mous sans rupture de la peau
Causes
Traumatismes, chirurgie, troubles de la coagulation
Coup, choc ou traumatisme léger
Infection bactérienne
Impact direct, chute, ou traumatisme
Apparence
Zone enflée, coloration rouge à bleue
Tache rouge, bleue, puis jaune-vert sur la peau
Zone rouge, enflée, chaude et douloureuse
Peau rouge ou bleue, sans rupture
Évolution
Formation d'un caillot sanguin sous la peau
Résorption progressive du sang sous la peau
Formation d'une cavité remplie de pus
Réaction inflammatoire locale
Traitement
Examen clinique, parfois imagerie (scanner, IRM)
Observation clinique
Examen clinique, échographie ou ponction
Examen physique, généralement sans imagerie

Quand consulter un médecin ?

Lorsque les hématomes et les ecchymoses se multiplient ou apparaissent spontanément chez les personnes âgées, ils peuvent aussi être le signe d’un problème de santé plus sérieux, tel qu’une maladie du sang ou un trouble de la coagulation.

Il est recommandé de consulter le médecin traitant, si la personne âgée :

  • a des bleus fréquents et de grande taille, surtout lorsqu’ils sont situés sur le tronc, le dos ou le visage, ou lorsqu’ils ont l’air d’apparaître sans véritable raison ;
  • a souffert d’une forte hémorragie, notamment au cours d’une procédure chirurgicale ;
  • a des bleus soudains après avoir commencé un nouveau traitement médical ;
  • a des parents enclins aux hématomes et aux hémorragies
  • présentent souvent des hématomes sans coup.

Ces phénomènes peuvent être les symptômes de situations nécessitant un traitement :

  • faible taux de thrombocytes (plaquettes), ces éléments figurés du sang qui contribuent à sa coagulation ;
  • dysfonctionnement des plaquettes ;
  • carence en protéines responsables de la coagulation sanguine.

Une prise de sang permet de vérifier les taux de thrombocytes et le temps nécessaire à la coagulation sanguine chez les personnes âgées souffrant d‘hématomes.

Comment savoir si les hématomes sont un signe de maltraitance ?

Les hématomes et les ecchymoses « spontanés » peuvent être le signe de mauvais traitements (coups ou manipulation trop violente). Si votre proche âgé souffre de déclin cognitif, il n’est peut-être pas conscient d’être maltraité. Apprenez à reconnaître les signes de maltraitance des personnes âgées.

Les hématomes et les bleus situés aux endroits suivants du corps peuvent plus particulièrement être le signe de violence physique :

  • tête,
  • visage,
  • mâchoire,
  • cou,
  • bras,
  • torse.
Infographie sur les hématomes et ecchymoses chez les personnes âgées

Comment prévenir les hématomes chez les personnes âgées ?

Pour prévenir les hématomes chez les personnes âgées, il est important de réduire les risques de chute :

  • améliorez l’éclairage de la maison de votre proche ;
  • retirez le mobilier et les obstacles encombrants pour permettre à votre proche de se déplacer sans danger ;
  • aidez votre proche s’il ne peut se lever seul ;
  • envisagez l’utilisation d’un déambulateur ou d’une canne ;
  • installez des barres d’appui ;
  • vérifiez ses médicaments ;
  • faites vérifier sa vision et son audition.

Comment résorber un hématome interne ou superficiel ?

La plupart des hématomes se résorbent naturellement. Le sang est petit à petit absorbé par l’organisme. Le gonflement et la douleur disparaissent peu à peu.

Quel est le temps de résorption d’un hématome interne ?

Le temps de résorption d’un hématome interne ou superficiel est d’une à quatre semaines, en fonction de la taille de l’hématome et de sa localisation. Dans certains cas, la guérison peut être plus longue. La peau connaîtra des changements de couleur : elle deviendra bleuâtre, puis brune et jaune lorsque le sans sera dissous et absorbé.  

Comment soigner un hématome ou une ecchymose soi-même ?

On peut essayer de hâter la guérison d’un hématome superficiel en utilisant la méthode RGCE :

  • Repos : limitez le mouvement des articulations près de l’hématome. Si celui-ci est étendu et douloureux, évitez les sports et autres activités physiques vigoureuses jusqu’à ce que l’enflure et la douleur disparaissent.
  • Glace : appliquez une poche de glace, ou un sac de glaçons enveloppés dans une serviette fine, sur la zone touchée pendant 20 minutes, à intervalle d’une à deux heures le premier jour. Continuez à appliquer des glaçons 3 à 4 fois par jour, pendant les 2 jours suivants. Puis, poursuivez l’utilisation des compresses de glace pour soulager la douleur et l’enflure, aussi longtemps que nécessaire. Le froid resserre les vaisseaux sanguins et prévient l’épanchement de sang.
  • Compression : exercez une pression sur l’hématome à l’aide de bandages élastiques. Ne serrez pas trop, de risque d’interrompre la circulation sanguine ou de causer une douleur au niveau du membre comprimé. Les bandages de compression peuvent être utilisés de deux à sept jours.
  • Élévation : élevez la zone touchée au-dessus du niveau du cœur, en utilisant par exemple des coussins. L’élévation diminue la douleur et l’enflure.

Cette méthode fonctionne aussi pour résorber un hématome interne dans un membre (bras, jambe). Elle peut être insuffisante si l’hématome interne est grave et situé sur un organe interne, au niveau de la moelle épinière, dans la région abdominale ou la tête et l’encéphale.

Quel traitement en cas d'hématome interne grave ?

Le traitement d’un hématome interne sérieux peut nécessiter une surveillance à l’hôpital. La prise en charge peut comprendre notamment :

  • le repos et l’immobilisation,
  • des médicaments pour contrôler la douleur,
  • une perfusion intraveineuse de liquides,
  • des analyses pour vérifier qu’il s’agit seulement d’un hématome et non d’une hémorragie en cours,
  • parfois une transfusion sanguine,
  • une intervention chirurgicale pour drainer l’excès de liquide de votre abdomen, ou pour trouver et arrêter la source du saignement.

Le drainage chirurgical est indiqué par exemple en cas d’hématome sous-dural (au niveau de la tête) entraînant des symptômes tels que maux de tête, faiblesse ou confusion.

Un hématome sous-unguéal (sous l’ongle) peut aussi entraîner un fort inconfort, voire faire tomber l’ongle. Le médecin peut ponctionner l’ongle pour permettre au sang de s’écouler.  

Comment savoir si un hématome est grave ?

Pour savoir si un hématome est grave, voici les signes à surveiller :

  • L'hématome continue de grossir après l'incident au lieu de se résorber ;
  • Il rend la zone touchée tendue ou gonflée. Il peut être difficile de bouger le membre affecté ;
  • L’hématome est rouge, douloureux et chaud ;
  • Il dure plus de deux semaines sans signe de diminution ;
  • Il apparaît sans raison claire ou sans blessure connue ;
  • Il exerce une pression sur le cerveau, la moelle épinière ou d'autres organes vitaux, ce qui peut entraîner des complications graves ;
  • Il est situé dans une zone à risque d'infection ou est vraiment volumineux.

Quelles sont les complications possibles d’un hématome ?

Les hématomes superficiels causent rarement des complications.  

Un œil au beurre noir (hématome ou ecchymose autour des yeux) peut causer un décollement de rétine. En outre, un hématome intracrânien (situé dans le crâne) peut entraîner de graves complications. Le laisser se résorber seul ou procéder à une opération pour le soigner n’est pas exempt de dangers.

Il existe toujours un risque d’infection, d’hémorragie ou d’atteinte cérébrale lors des opérations visant à retirer un caillot sanguin ou à évacuer le sang du crâne.

Les complications d’un hématome sous-dural (formé entre les deux méninges dure-mère et arachnoïde) non soigné sont les suivantes :

  • compression du cerveau à l’intérieur du crâne ;
  • augmentation de la pression intracrânienne ;
  • convulsions ;
  • coma…

C’est pourquoi, une personne âgée qui tombe sur la tête doit le plus souvent passer un scanner de la tête afin d’exclure un hématome intracrânien. Il est important de consulter un docteur ou de se rendre aux urgences, même si la victime ne se plaint pas…

Sophie, conseillère Cap Retraite

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Questions fréquentes

Les hématones spontanés sont-ils un signe précoce du Covid-19 ?

Le Syndicat national français des dermatologues-vénéréologues (SNDV) affirme que certaines lésions cutanées pourraient être liées au Covid-19. Il s'agit néanmoins de « rougeurs persistantes parfois douloureuses, et de lésions d'urticaire passagère » et non d'hématomes.

En revanche, une étude des épidémiologistes de l’AP-HP  sur la communauté de patients ComPaRe démarrée en octobre 2020, indique que des hématomes spontanés pourraient faire partie des divers signes cliniques vasculaires encore présents trois semaines après l'infection du coronavirus (en plus de la fatigue, de douleurs thoraciques, de troubles neurologiques, etc.) chez les patients atteints de Covid long.

Quelle est la différence entre ecchymoses et hématomes ?

Une ecchymose, également connue sous le nom de bleu, apparaît généralement sous la peau après un traumatisme, tel qu’un coup sur le corps. Cela se produit lorsque les petites veines et capillaires situés sous la peau se rompent. Les ecchymoses sont plates bien qu’un léger gonflement puisse être présent. Elles peuvent être tendres au toucher.

Des ecchymoses peuvent également se former dans les tissus plus profonds, y compris les muscles et les os. Bien que vous ne les voyiez pas, vous ressentirez de la douleur au niveau de la blessure.

Un hématome est un épanchement de sang sous la peau, qui s’agglomère et coagule à l’extérieur du vaisseau sanguin. Il est plus profond que l’ecchymose et implique souvent des vaisseaux sanguins plus gros.  

Les hématomes peuvent se développer profondément dans le corps, par exemple dans un muscle ou encore dans ou autour d'un organe interne. Ils peuvent également se former sous la peau, sur le cuir chevelu, sur le nez, sous un œil ou une oreille, ou encore sous les ongles.

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Avatar auteur, Yaël A.
Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (52)

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  1. SYLVIA CABANEL

    Bonjour, J’ai 67 ans en bonne santé et j’ai pris cette année un chien pour avoir un bon compagnon, je n’avais pas prévu qu’aux moindres coup de pattes ou de dent mes bras allaient avoir des hématomes..il a 6 mois et est assez gros , au moindre choc je me retrouve avec des hématomes ..Je prends depuis plus de 30 ans un traitement contre l’asthme …Comment faire ? changer de traitement ( c’est pas sur que je puisse), prendre des vitamines ? du collagène marin ? si vous avez une idée, je suis preneuse , car mon chien démarre sa vie , pas moi !

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour Madame,

      Je vous remercie pour votre commentaire.

      Il serait sage de consulter un médecin pour évaluer les hématomes et discuter de toute modification de traitement ou de suppléments qui pourraient aider à renforcer votre peau et à réduire les risques de blessures.

      Bonne journée,

      Amandine

      Répondre
  2. jp clerc

    Bonjour, ma maman âgée de 92 suivie médicalement prends des médicament pour fluidifier le sang, depuis 6 mois et cela va en augmentant elle a des gros hématome sur les avant bras et jambes et en plus la nuit il suintent parfois eaux et parfois eau mélangée sang. j’applique crème hydratante mais douloureux aussi je suis un peu désemparé sans solutions j’aimerai échanger avec des personnes dans le même cas. merci

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Vous pouvez trouver du soutien et échanger avec d’autres personnes confrontées à des effets secondaires similaires des anticoagulants en contactant des groupes de soutien en ligne ou des associations spécialisées dans les conditions médicales de votre mère, tels que la Fédération Française de Cardiologie ou des forums de discussion médicale.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre
    2. MC HUGEL

      Bonjour, j’avais le même problème avec ma maman (91ans). Je ne suispas médecin mais j’ai diminué de moitié le médicament pour fluidifier le sang et fini les bleus. On avait l’impression qu’elle se faisait battre alors qu’elle se cogniait à peine. J’en avais parlé avec le médecin traitant, il n’y voyait pas d’inconvénient si le dosage était réduit mais reparti sur 24 h.

      Répondre
  3. Cella Michèle

    Les personnes ont souvent des bleus à peine on les touche il faut être très doux

    Répondre
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