Près de 15 millions de personnes sont concernées par l’entrée en maison de retraite : pour elles ou pour un proche. Si l’état de santé et le grand âge sont les principales raisons d’un tel choix de vie, les Français voient l’entrée en établissement à la fois comme un soulagement et une rupture. Le consentement du futur résident n’est pas toujours possible, et les familles en éprouvent une certaine culpabilité. Tour d’horizon sur le ressenti des Français à l’égard de l’entrée en maison de retraite.
L’entrée en maison de retraite : un soulagement pour les proches
Plus du tiers des Français sont concernés par l’entrée en maison de retraite : parce qu’ils l’ont déjà vécue pour eux ou pour un proche, ou parce qu’ils l’envisagent. L’entrée en établissement concerne ainsi quelque 15 millions de personnes, d’après une enquête réalisée par le Crédoc et publiée le 1er octobre 2018, à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées.
L’entrée en maison de retraite est en général dictée par des motifs indépendants de la volonté de la personne âgée et de ses proches. Pour les personnes les plus concernées par l’entrée en établissement, les motivations principales sont :
- l’état de santé ou le grand âge du futur résident (80 %),
- l’impossibilité de poursuivre le maintien à domicile[1] (55 %),
- la difficulté pour les aidants d’assurer la prise en charge de la personne âgée (30 %),
- la solitude (10 %).
Dans ces conditions, l’entrée en maison de retraite est vécue de manière ambivalente :
- d’un côté, il s’agit d’un soulagement pour les proches confrontés aux difficultés de l’accompagnement d’une personne dépendante (8 enquêtés sur 10),
- de l’autre, l’entrée en maison de retraite est synonyme de « perte d’autonomie de choix » pour le résident (également 8 sur 10).
Par conséquent, plus de la moitié (57 %) des personnes concernées par l’entrée en maison de retraite s’en disent préoccupées. L’anxiété est d’autant plus importante que la personne interrogée s’approche du moment de décision, mais n’a pas encore fait le pas (8 personnes sur 10).
C’est souvent un manque de communication qui entraîne ces inquiétudes chez les Français. Même lorsque la nécessité de l’entrée en maison de retraite est avérée, 4 personnes sur 10 n’en ont pas encore parlé avec leurs proches. Découvrez nos conseils pour évoquer l’entrée en établissement avec un proche.
La question est ainsi souvent abordée par les proches descendants, plutôt que par le futur résident :
- les enfants ou petits-enfants (45 % des cas),
- la personne âgée (28 %),
- les autres proches, le conjoint, un professionnel (27 %).
Une partie importante de la population a ainsi tendance à reléguer la décision au dernier moment et se trouve dans l’obligation de rechercher une maison de retraite dans l’urgence.
Ainsi, 6 résidents en maison de retraire sur 10 affirment ne pas avoir été suffisamment préparés à l’entrée en établissement (Enquête Résidents de la DREES). En outre, 4 sur 10 estiment que ce changement de lieu de vie a été précipité.
Un consentement à l’entrée en maison de retraite parfois difficile
Le respect de l’autonomie et de la volonté des personnes âgées est l’un des leitmotive de la Journée internationale des personnes âgées, instituée par l’ONU il y a près de 30 ans. Le législateur français a également souhaité renforcer ce droit en instituant la nécessité de solliciter, dans la mesure du possible, le consentement de la personne âgée à l’entrée en maison de retraite.
Aujourd’hui, le maintien à domicile des personnes âgées est privilégié, aussi, l’entrée en maison de retraite se fait de plus en plus tard, en dernière alternative. Ce consentement n’est donc pas toujours possible, comme en témoigne l’enquête du Crédoc.
Seulement 2 futurs résidents sur 10 prennent la décision d’entrée en maison de retraite de façon purement autonome :
- parfois, la personne âgée n’est pas en mesure de s’exprimer (20 % des cas),
- souvent, la décision est prise en concertation avec la famille (40 %).
Les cas d’entrée en maison de retraite sans le consentement de la personne âgée représentent environ 4 situations sur 10. Les raisons : un accueil en établissement de plus en plus tardif et donc dans un état de santé souvent très dégradé.
Les critères de choix d’une maison de retraite
Plusieurs critères dictent le choix de la maison de retraite :
- la proximité géographique (60 %),
- les services médicaux de la structure (42 %),
- la disponibilité des places (29 %),
- une recommandation des proches ou du médecin (20 %),
- le coût (19 %),
- l’offre de services de la maison de retraite (15 %).
Ces critères énumérés par les familles sont similaires à ceux que Cap Retraite vous conseille de prendre en considération lors de votre recherche d’un établissement. Lisez notre dossier sur les critères de choix d’une maison de retraite.
Point intéressant de l’enquête : pour le tiers des enquêtés, l’accueil des animaux domestiques en Ehpad peut améliorer la vie des résidents. Trois personnes sur dix citent également la possibilité de partager une chambre avec son conjoint comme une amélioration importante de la qualité de vie en maison de retraite.
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Le maintien à domicile permet aux personnes âgées ou dépendantes de vivre chez elles en recevant l’aide nécessaire pour rester autonomes et en sécurité.
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