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    La dénutrition touche une personne âgée sur dix à domicile et une sur deux à l’hôpital. Le vieillissement et ses effets délétères sur la santé sont bien sûr en cause, mais il est possible de prévenir la dénutrition en adoptant quelques gestes simples.

    Qu’est-ce que la dénutrition de la personne âgée ?

    La dénutrition de la personne âgée correspond à une diminution de ses apports alimentaires, susceptible de provoquer des carences multiples et une détérioration de la santé. La perte de poids est le symptôme le plus reconnaissable de la dénutrition de la personne âgée. Un amaigrissement de 5 % du poids en un mois – ou de 10 % en six mois – signale une dénutrition de la personne âgée.

    Plusieurs facteurs se combinent pour favoriser l’apparition d’une situation de dénutrition chez la personne âgée :

    • le manque d’activité physique : en l’absence d’activité physique, la personne âgée éprouve moins la sensation de faim et a tendance à sauter des repas.
    • l’altération du goût : les aliments n’ont plus autant de saveur, la personne âgée perd l’appétit et la dénutrition guette.
    • les problèmes digestifs et gastriques : la dénutrition de la personne âgée est aussi due à la multiplication des maux gastriques liés à une atrophie de la muqueuse gastrique. Par ailleurs, la diminution des sécrétions enzymatiques digestives peut être la cause de constipation.
    • les problèmes bucco-dentaires : les gencives douloureuses et la mastication difficile favorisent la dénutrition chez la personne âgée. Celle-ci risque en effet de renoncer à des aliments riches en apports nutritifs, mais difficiles à mâcher, comme la viande ou les légumes crus.
    • la polymédication : les médicaments altèrent le goût et diminuent parfois la salivation.
    • la dépression : souvent accompagnée d’une perte d’appétit, elle peut entraîner la dénutrition de la personne âgée.
    • les préjugés : ils sont parfois la source de la dénutrition de la personne âgée. On croit souvent que les aînés ont besoin d’apports énergétiques inférieurs aux jeunes. Or il n’en est rien. Il est important que les aidants prennent conscience des besoins nutritionnels de leur proche âgé.

    Quels sont les facteurs de risque de la dénutrition de la personne âgée ?

    Plusieurs facteurs de risque favorisent la dénutrition de la personne âgée. Il est important de savoir les reconnaître :

    • problèmes bucco-dentaires ;
    • troubles de déglutition ;
    • constipation ;
    • consommation de plus de 3 médicaments par repas ;
    • état dépressif, solitude, veuvage ;
    • faibles revenus ;
    • perte de 2 kilos au cours du mois précédent ou de 4 kilos au cours dernier semestre ;
    • taux d’albumine inférieur à 35g/l ou cholestérol inférieur à 1.6g/l ;
    • présence d’une maladie grave.
    LIRE AUSSI:  Dégénérescence maculaire liée à l’âge - DMLA : définition et prévention

    Quelles sont les conséquences de la dénutrition ?

    La dénutrition sévère agit sur l’immunité de la personne âgée et entraîne :

    • fragilité et affaiblissement,
    • perte de poids,
    • asthénie,
    • anorexie,
    • fatigue,
    • infections.

    Finalement, la dénutrition risque de provoquer chez la personne âgée maladies et perte d’autonomie, et même une morbidité accrue. Un cercle vicieux s’instaure avec le cycle : dénutrition > affaiblissement > maladie > faiblesse > manque de force et d’envie de s’alimenter.

    De plus, la dénutrition de la personne âgée accélère la perte de la masse musculaire, favorisant ainsi les chutes et les fractures (notamment la fracture du col du fémur).

    Comment prévenir la dénutrition de la personne âgée ?

    Afin de prévenir la dénutrition de la personne âgée, il est important d’adopter quelques bonnes habitudes pendant la préparation des repas :

    • Enrichir l’alimentation : pour éviter la dénutrition, il faut à la personne âgée un apport quotidien d’un gramme de protéine par kilo de son poids. Il est donc recommandé d’enrichir les repas, avec notamment du lait et de la crème. Les apports nutritionnels seront ainsi améliorés.
    • Proposer des collations ou petits repas fréquents :
      • crackers et fromage,
      • œufs sous leurs différentes formes : brouillés, pochés, à la coque…
      • haricots blancs ou flageolets cuits en boîte,
      • soupes enrichies,
      • pudding,
      • sandwiches au thon, fromage, jambon, poulet ou autre source de protéines…
    • Prévoir des aliments prêts, toujours à portée de main : noix, fruits, yaourt, fromage…
    • Privilégier les mets faciles à consommer : pour pallier aux troubles de la mastication, on peut servir de la viande hachée, du thon émietté, de la soupe, etc.
    • Relever le goût des plats : la dénutrition de la personne âgée est due entre autres au goût qui s’émousse. Il est donc nécessaire de relever les plats avec des épices, des condiments et des aromates.

    Un dépistage de la dénutrition à domicile et en établissement est également recommandé pour mieux prendre en charge les personnes à risque.

    Pour en savoir plus sur la prévention de la dénutrition des personnes âgées, il est possible de consulter le site Manger Bouger, s’inscrivant dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS), lancé par le gouvernement et mis en œuvre par les différents acteurs du domaine de la santé publique.

    Questions fréquentes

    Faut-il utiliser des compléments nutritionnels pour éviter le risque de dénutrition chez la personne âgée ?

    Il est recommandé d’enrichir les repas avec des aliments naturellement riches en protéines ou nutriments importants :

    • ajoutez du lait, du beurre ou du fromage dès que possible, par exemple dans les soupes, les sandwiches, la purée, etc.
    • ajoutez des sauces à base de produits laitiers (sauce anglaise, sauce au fromage…) aux fruits et aux légumes,
    • ajoutez des compléments nutritionnels naturels sous forme de poudre (comme les soupes, les céréales, les flacons de purée et les sauces) aux aliments qui s’y prêtent.
    LIRE AUSSI:  L’activité physique, clé du bien-vieillir

    Considérez l’utilisation de compléments alimentaires riches en énergie ou protéines (par exemple les boissons nutritionnelles) pour prévenir la dénutrition.

    Des compléments de micronutriments peuvent être utilisés, en cas de carences spécifiques. Pour savoir lesquels utiliser, il est recommandé de procéder à une analyse de sang. Un naturopathe peut également vous conseiller sur les vitamines et minéraux recommandés pour la personne âgée.

    En général, les suppléments les plus souvent prescrits sont :

    • la vitamine D,
    • la vitamine B12 (accompagnée d’un complexe de vitamines B pour une meilleure absorption),
    • la vitamine C,
    • le fer,
    • le magnésium,
    • l’oméga 3.

    Quels sont les critères de l’HAS pour le dépistage de la dénutrition chez la personne âgée ?

    Pour faciliter le diagnostic de la dénutrition chez les personnes âgées de 70 ans et plus, la Haute Autorité de Santé (HAS) a défini des critères de dépistage, mis à jour en novembre 2021.

    Le diagnostic de dénutrition chez la personne âgée est posé en présence de :

    • 1 critère phénotypique (lié à un trait observable de l’organisme), parmi les suivants :
      • la personne a perdu au moins 5 % de son poids en un mois, ou plus de 10 % en six mois ;
      • son IMC est inférieur à 22 kg/m² ;
      • on constate une sarcopénie confirmée : sa force et sa masse musculaires ont diminué ; ET
    • 1 critère étiologique (lié à l’identification de la cause du problème), parmi les suivants :
      • la personne âgée mange deux fois moins qu’avant, pendant plus d’une semaine ;
      • elle s’alimente moins depuis plus de deux semaines (par rapport à ce qu’elle mange d’habitude ou à ses besoins en protéines et énergie) ;
      • la nourriture est moins bien absorbée (malabsorption/maldigestion) ;
      • elle souffre d’une maladie.

    Un suivi est alors nécessaire pour traiter la personne âgée et éviter des conséquences désastreuses. Tant qu’un critère de la première catégorie persiste (perte de poids, IMC faible ou sarcopénie), la personne âgée n’est pas considérée comme guérie, même si elle a recommencé à manger.

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    Avatar auteur, Yaël A.
    Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

    Commentaires (2)

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    1. Meunier Jean

      Dans quelles conditions peut-on se procurer ces compléments repas lorsque l’ hôpital ne fait rien ? Est-ce le médecin qui doit le prescrire ?

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      1. Sandra Vuillier

        Oui, il faut demander au médecin, ou a la cadre de santé ou à une infirmière de faire prescrire un complément alimentaire on doit demander aussi à la diététicienne de prendre en compte le besoin alimentaire de la personne pour qu’elle prescrive un régime adapté.

        Répondre