Preuve d'amour et de dévouement, être aidant familial est aussi un acte d'épuisement et de stress intense. En France, des millions de personnes prennent soin d'un proche malade, âgé ou en situation de handicap, souvent au détriment de leur propre bien-être. D'ailleurs, près de 60 % d'entre eux souffrent de l'épuisement de l'aidant. Un burn out physique et mental qui oblige le proche aidant à s'octroyer des moments de répit, surtout pendant ses vacances. C'est votre cas ? Alors voici comment obtenir le repos dont vous avez besoin, tout en assurant à votre proche les soins appropriés en votre absence.
Faire valoir son droit au répit
Lorsque l'on est aidant, prendre des vacances dans l'idée de se reposer et de se déconnecter du quotidien est difficile avec un proche âgé dépendant. Heureusement, le droit au répit répond à cette problématique.
Qu'est-ce que le droit au répit ?
Le droit au répit pour les proches aidants est une loi du 28 décembre 2015 qui autorise un aidant à s'octroyer et financer une pause dans son activité d'aidant. Cela peut inclure une demande pour :
- un accueil temporaire en établissement, de quelques heures à quelques jours,
- de l'aide d'un service d'aide à domicile[1],
- un séjour de vacances.
L'opportunité pour l'aidant de bénéficier d'un relai et d'un soutien professionnel à l'extérieur du domicile pour :
- se soulager, se relayer au domicile,
- prendre du temps pour soi et pour sa santé,
- retrouver une vie personnelle et professionnelle.
Ce droit au répit d'une valeur de 548, 54 euros par an en 2024 est octroyé à l'aidant si la personne aidée atteint le plafond de l'APA.
En savoir plus sur les conditions d'obtention d'aide au répit
Les solutions de répit
Selon les besoins et les envies de l'aidant, plusieurs solutions existent pour profiter de son aide au répit :
- Un accueil de jour ou de nuit : un placement à la journée ou à la demi-journée, une à plusieurs fois par semaine dans un établissement médico-social adapté à l'autonomie du parent.
- Une admission en hébergement temporaire dans un hôpital, un Ehpad[2], un institut médico-éducatif (IME), foyer d’accueil médicalisé (FAM).
- Un hébergement au sein d’une famille d’accueil pour senior pour une durée plus ou moins longue, de manière occasionnelle, à temps partiel ou complet, selon vos besoins. La demande s’effectue au conseil départemental de votre lieu de résidence.
- Un accueil en maison de répit : Ces lieux sécurisés et souvent médicalisés disposent de professionnels formés à la prise en charge de personnes en situation de handicap ou malades qui dispensent des soins médicaux et paramédicaux.
- Des relais de service d'aide à la maison de jour comme de nuit.
- Des séjours de vacances avec votre proche âgé.
Placer votre proche âgé en séjour temporaire
Pour que les aidants puissent partir en vacances, les séjours temporaires en Ehpad changent la donne ! Des établissements accueillent temporairement les personnes aidées pour permettre aux aidants de prendre du repos. Selon les besoins et l'autonomie de la personne à placer, plusieurs centres de répit proposent des séjours temporaires : EHPAD, hôpital, institut médico-éducatif (IME), foyer d’accueil médicalisé (FAM). Pour cela, une orientation de la CDAPH est nécessaire, sauf en cas d’urgence.
Prévoyez de contacter l'établissement choisi le plus tôt possible pour réserver et vous assurer une place durant vos dates. Si possible, visitez les lieux seul ou avec la personne aidée et échangez avec les familles des résidents et le personnel afin de vous familiariser avec l'environnement.
Demander le soutien et une aide extérieure
Si l'aidant n'a pas prévu de quitter son domicile ou de partir en vacances, mais plutôt de se ressourcer et de reconnecter auprès de sa famille en faisant une vraie pause, il est possible de déléguer son rôle d'aidant quelques jours.
Les services de soins à domicile
Des professionnels de santé comme les aides à domicile et les auxiliaires de vie se rendent au domicile de la personne aidée pour assurer les soins nécessaires pendant l'absence de l'aidant. Ces assistantes proposent plusieurs prestations, il suffit de définir lesquelles vous demandent le plus de charge physique ou mentale pour s'en décharger.
Impliquer votre entourage
Solliciter l'aide de votre famille et de vos amis peut considérablement alléger votre charge mentale et physique. En leur expliquant ouvertement l'importance de votre besoin de répit pour pouvoir continuer à prodiguer des soins de qualité, listez les tâches à effectuer (courses, ménage, repas, soins médicaux, la toilette) et demandez à vos proches lesquelles ils peuvent assumer en votre absence.
LIRE AUSSI : comment annoncer à votre famille que vous ne pouvez plus vous occuper d'un parent âgé ?
Si possible, répartissez les charges en organisant un système de rotation où différents membres de la famille se relaient pour s'occuper de votre proche en continu. Enfin, pensez à souligner quelques pratiques et habitudes à reproduire pour ne pas trop perturber le parent face à ce changement.
Organiser des vacances avec ou sans votre parent
Pour de nombreux autant, partir en vacances est illusoire et renvoie à un sentiment de culpabilité. Comme si les besoins et le bien-être de l'aidé devaient passer avant celui de l'aidant. Or, prendre du repos et changer d'air n’est pas un caprice, mais une nécessité pour durer, tout comme un employé au travail.
Les séjours organisés aidant-aidés
Des programmes de vacances adaptés aux aidants et leurs aidés incluent des soins spécialisés pour que chacun d'eux puisse profiter de moments de détente. Ces séjours à la mer, à la campagne, à la montagne, en ville ou à l’étranger sont adaptés à son degré d’autonomie et organisés par les mairies, des associations d'aidant et des organismes tels que Alzheimer[3] France ou les Petits Frères des Pauvres. Ces vacances respectent le rythme des aînés et les besoins de repos et de décharge pour les aidants grâce à une prise en charge et des activités gérées par des professionnels.
Les séjours Répits pour l'aidant seul
S'il est possible de partir et d'organiser son séjour par vous-même et où bon vous semble, grâce aux solutions précédemment cités, des séjours de répit pour aidants souhaitant partir seuls, à l'instar de l'œuvre Falret, qui organise des vacances entre aidants afin de rencontrer des personnes ayant des préoccupations identiques, de partager son expérience et de prendre du recul pour retrouver espoir et énergie.
Réussir à profiter de son répit : En résumé
Il n'est pas évident de confier les soins et l'attention de son proche à une personne ou un service extérieur et inconnu. Pour partir ou faire une pause l'esprit tranquille, prenez le temps de planifier vos vacances en prenant en considération les éléments suivants :
- Choisissez des dates de vacances qui vous conviennent ainsi qu'à votre proche aidé en évitant les périodes où des soins médicaux importants sont prévus.
- Détaillez les tâches et soins quotidiens et nécessaires pour votre proche dans un calendrier comme les routines, les horaires de médicaments et les rendez-vous médicaux.
- Informez-vous sur les services de répit disponibles vu précédemment dans votre région. Contactez des centres de répit, des associations locales ou des services de soins à domicile pour connaître leurs offres et disponibilités.
- Estimez le budget nécessaire pour les services de répit et vos vacances. Renseignez-vous sur vos droits quant aux aides financières et subventions disponibles pour les aidants (APA, PCH, ASH, caisse de retraite).
- Une fois les options de répit identifiées, réservez les services bien à l'avance pour éviter toute surprise de dernière minute.
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[1] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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[2] EHPAD
Les EHPAD sont des établissements médicalisés qui accueillent des personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux réguliers et d’une aide dans leur vie quotidienne.
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[3] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
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Quel montant pour gir3 j’ai un doute merci
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
Il est préférable de contacter votre conseil départemental pour les détails exacts.
Bonne journée.
Amandine