La maladie d'un parent bouleverse la vie familiale. Face à cette épreuve, beaucoup se demandent s'ils peuvent devenir aidants. C'est une décision importante qui soulève de nombreuses questions pratiques et émotionnelles. Cet article fait le point sur les possibilités, les droits et les aides disponibles en France pour ceux qui envisagent d'accompagner un parent malade au quotidien.

Qui peut être considéré comme aidant familial ?

Le rôle d'aidant familial n'est pas réservé aux enfants. En réalité, il englobe un cercle plus large :

  • Les enfants adultes
  • Le conjoint ou partenaire
  • Les frères et sœurs
  • D'autres membres de la famille proche

L'aidant est celui qui apporte une assistance régulière à une personne en perte d'autonomie. 

personne âgée avec sa fille assurant le rôle d'aidante familiale

Cela peut inclure :

  • L'aide aux soins quotidiens
  • Le soutien moral et affectif
  • La gestion administrative
  • L'accompagnement aux rendez-vous médicaux
  • L'aide aux tâches ménagères

Les droits des aidants en 2024

Si vous décidez de devenir aidant, sachez que la loi prévoit plusieurs dispositifs pour vous soutenir :

Congés spécifiques

Trois types de congés peuvent être accordés aux salariés aidants :

  • Le congé de proche aidant : jusqu'à 3 mois renouvelables, dans la limite d'un an sur l'ensemble de la carrière et sous réserve que l’aidant perçoit l’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA)
  • Le congé de solidarité familiale : pour accompagner un proche en fin de vie[3]
  • Le congé de présence parentale : pour les parents d'enfants gravement malades, accordé pour une durée maximum de 310 jours ouvrés sur 3 ans et pouvant être renouvelé en fonction de la situation médicale de l'enfant

Protection sociale

L'affiliation gratuite à l'assurance vieillesse permet aux aidants de valider des trimestres pour leur retraite sans verser de cotisations. C'est un avantage non négligeable pour ceux qui réduisent ou cessent leur activité professionnelle.

Droit au chômage

Dans certains cas plus rares, notamment si un contrat de travail est établi avec la personne aidée, l'aidant peut acquérir des droits au chômage. C'est une sécurité importante à prendre en compte.

Les aides financières disponibles

Plusieurs aides peuvent soulager financièrement les aidants et les personnes qu'ils accompagnent :

L'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA)

Destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans en perte d'autonomie, l'APA peut servir à rémunérer un proche aidant (sauf le conjoint). Le montant varie selon le degré de dépendance[4] (GIR[5]) et les ressources de la personne aidée.

La Prestation de Compensation du Handicap (PCH)

Pour les personnes en situation de handicap, la PCH peut financer l'aide humaine, y compris celle apportée par un proche. Cette aide est particulièrement utile pour les parents d'enfants handicapés.

L'Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé (AEEH)

Spécifique aux parents d'enfants handicapés, l'AEEH aide à couvrir les frais supplémentaires liés au handicap. Elle peut être complétée par un complément en fonction des besoins.

Avantages fiscaux pour les aidants

Le statut d'aidant ouvre droit à certains avantages fiscaux qu'il est important de connaître :

  • Réduction d'impôt[6] pour l'accueil d'un ascendant âgé de plus de 75 ans
  • Crédit d'impôt[6] de 50% (dans la limite d’un plafond de dépenses annuelles) pour les dépenses d’aide à domicile[1] d’un ascendant
  • Exonération de charges sociales pour l'emploi d'une aide à domicile[1], sous conditions d’âge (70 ans) et de niveau de dépendance[4] (ou handicap)

Ces dispositifs peuvent représenter une économie non négligeable et méritent d'être étudiés de près avec un conseiller fiscal.

conseiller fiscal pour les aides disponibles aux aidants familiaux

Concilier vie professionnelle et rôle d'aidant

Devenir aidant ne signifie pas nécessairement abandonner sa carrière. Des aménagements sont possibles :

  • Passage à temps partiel
  • Flexibilité des horaires
  • Télétravail quand c'est possible

Il est crucial d'en discuter ouvertement avec son employeur pour trouver la meilleure solution. Certaines entreprises ont même mis en place des politiques spécifiques pour les salariés aidants.

Se former et s'informer : les ressources disponibles

Devenir aidant, c'est aussi acquérir de nouvelles compétences. Plusieurs structures proposent information, formation et soutien :

  • Les Centres locaux d'information et de coordination gérontologique (CLIC[7])
  • Les caisses de retraite
  • Les conseils départementaux
  • Les associations spécialisées
  • Les plateformes d'accompagnement et de répit

Une initiative particulièrement intéressante est celle des "Cafés des aidants", organisés par l'Association française des aidants. Ces rencontres permettent d'échanger avec d'autres personnes dans la même situation et de trouver un soutien précieux.

En savoir plus sur le Top 5 des ressources sous-utilisées pour les aidants

Prendre soin de soi : une nécessité pour l'aidant

Dans le rôle d'aidant, il est facile de s'oublier. Pourtant, prendre soin de sa propre santé est essentiel :

  • Une consultation médicale annuelle est recommandée, en particulier pour les aidants de personnes atteintes de maladies neurodégénératives
  • Utiliser les structures de répit (accueil de jour, hébergement temporaire) pour s'accorder des pauses
  • Maintenir une vie sociale et des activités personnelles

Se ménager des moments de repos n'est pas un luxe, c'est une nécessité pour tenir dans la durée.

LIRE AUSSI : Épuisement de l’aidant : voici comment obtenir du répit pendant vos prochaines vacances

Les démarches à entreprendre

Si vous décidez de devenir aidant, plusieurs organismes peuvent vous guider :

OrganismeRôle
MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées)Aides liées au handicap
CAF (Caisse d'Allocations Familiales)Aides financières et affiliation à l'assurance vieillesse
CCAS[8] (Centre Communal d'Action Sociale)Informations locales et aides spécifiques

N'hésitez pas à contacter le service d'information pour l'autonomie des personnes âgées au 0820 10 39 39 pour obtenir des renseignements personnalisés. Le site Service-Public.fr est une mine d'informations pour les démarches administratives liées au statut d'aidant.

Devenir aidant pour ses parents malades est un acte d'amour qui demande réflexion et préparation. En 2024, de nombreux dispositifs existent pour soutenir les aidants, mais il reste essentiel de bien s'informer et de ne pas hésiter à demander de l'aide. Chaque situation est unique, et il n'y a pas de solution universelle. L'important est de trouver un équilibre qui permette de prendre soin de ses proches tout en préservant sa propre santé et sa qualité de vie.

Devenir aidant familial en 2024 : les clés pour accompagner vos parents malades

Accompagner un parent malade est une décision importante. Pour aider les futurs aidants à comprendre leurs droits et les aides disponibles, voici un tableau récapitulatif des éléments essentiels à connaître avant de s'engager dans ce rôle.

ÉlémentDescriptionConseils pratiques pour les futurs aidants
Qui peut devenir aidant familial ?Enfants, conjoints, frères, sœurs ou autres proches apportant une assistance régulière à un parent en perte d'autonomie.Assurez-vous d'être prêt à assumer ce rôle en termes de disponibilité, soutien émotionnel et gestion des tâches quotidiennes.
Droits des aidants en 2024Congés spécifiques (congé de proche aidant, congé de solidarité familiale), affiliation à l'assurance vieillesse, droits au chômage.Informez-vous sur les congés auxquels vous avez droit et les protections sociales pour ne pas sacrifier votre carrière.
Aides financières disponiblesAllocation Personnalisée d’Autonomie (APA), Prestation de Compensation du Handicap (PCH), Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé (AEEH).Explorez ces aides pour alléger les charges financières et rémunérer un proche aidant ou engager des services de soutien.
Avantages fiscauxRéduction d'impôt[6] pour l'accueil d’un ascendant, crédit d’impôt[6] pour les dépenses d’aide à domicile[1], exonération de charges sociales.Consultez un conseiller fiscal pour maximiser les avantages liés à l’aide d’un parent dépendant et optimiser les dépenses.
Concilier vie professionnelle et rôle d’aidantPossibilité de travailler à temps partiel, horaires flexibles, télétravail.Discutez avec votre employeur des aménagements possibles pour maintenir un équilibre entre votre travail et vos responsabilités d’aidant.
Formations et ressources disponiblesCentres locaux d'information (CLIC[7]), caisses de retraite, conseils départementaux, associations d’aidants, Cafés des aidants.Participez à des formations et réunions de soutien pour apprendre à mieux gérer la situation et rencontrer d'autres aidants.
Prendre soin de soiConsultation médicale annuelle recommandée, recours aux structures de répit (accueil de jour, hébergement temporaire).Ne négligez pas votre propre bien-être, accordez-vous des pauses régulières pour éviter l’épuisement lié au rôle d’aidant.

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Commentaires (2)

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  1. isabelle Moret

    J’ai commencé à vouloir mettre en place les services associés à la perte d’autonomie pour ma maman, et une mauvaise première évaluation du GIR .
    Ma maman est décédé maintenant.
    Et maintenant c’est mon papa qui continue de se battre.
    Beaucoup de mots et de papier en beaucoup trop de temps pour que la situation soit vraiment prise à temps.

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour,
      Merci de votre commentaire,
      Je suis vraiment désolée d’apprendre le décès de votre maman. La mise en place des services d’aide à l’autonomie peut effectivement être un processus long et frustrant. Pour votre papa, je vous encourage à vous rapprocher rapidement des services sociaux ou d’une assistante sociale pour éviter les mêmes retards. Ils pourront vous aider à accélérer les démarches et à faire les évaluations nécessaires plus efficacement.
      Bonne journée,
      Amandine.

      Répondre

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