C'est confirmé ! Le taux de réévaluation annuel pour la complémentaire Agirc-Arrco 2024 s'avère inférieur à celui de 2023. Le 15 octobre, le gouvernement a annoncé une inflation de 1,6 % sur laquelle sera indexée la revalorisation de la pension complémentaire. Cette augmentation Agirc-Arrco sera visible dès le versement du 4 novembre 2024. Une hausse modeste qui, compte tenu du contexte économique, ne compensera pas entièrement la perte liée au 6 mois de report de la revalorisation des retraites de base en 2025…
L'augmentation Agirc-Arrco en novembre 2024 dans le système de retraite français
La revalorisation des pensions Agirc-Arrco pour novembre 2024 représente des enjeux économiques pour les retraités concernés.
Une attente annuelle
Chaque année, les 13,5 millions de retraités affiliés au régime Agirc-Arrco guettent la réévaluation de leur pension complémentaire. Ce régime permet d'ajuster les pensions des salariés du privé et ainsi de préserver le pouvoir d'achat des retraités. Or, comme la revalorisation du régime général est repoussée à juillet 2025, Agirc-Arrco devient le seul moteur d'augmentation des revenus des retraités pour les mois à venir.
Une inflation révisée à la baisse
Initialement, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) avait estimé une inflation de 2,2 % pour 2024. Cependant, cette prévision a été réajustée en septembre, reflétant un ralentissement de la hausse des prix. D'après les données officielles publiées le 15 octobre, l'inflation hors tabac pour 2024 est fixée à 1,8 %, une baisse qui a un impact direct sur les discussions pour la revalorisation des pensions.
Une augmentation en deçà des attentes
Malgré la révision de l'inflation, le taux de revalorisation des pensions Agirc-Arrco pour novembre 2024 a été fixé à 1,6 %. Ce chiffre, en deçà des augmentations de ces dernières années, pourrait décevoir de nombreux retraités. Pour rappel, la réévaluation atteignait 4,9 % en 2023 et jusqu'à 5,2 % en 2022.
Pourquoi la réévaluation Agirc-Arrco 2024 est de 1,6 % ?
Les raisons pour lesquelles la hausse des pensions Agirc-Arrco n'est que de 1,6 % cette année sont multiples.
Une inflation en baisse
Alors que la hausse des prix avait été soutenue en 2023, contribuant à une augmentation importante des pensions, la baisse de l’inflation en 2024 (à 1,8% selon les dernières prévisions) limite la marge de manœuvre des partenaires sociaux pour une revalorisation plus importante des pensions.
Le facteur de soutenabilité
La règle de calcul de l’Agirc-Arrco prend en compte l’inflation, mais applique aussi un facteur de « soutenabilité » fixé selon les règles établies jusqu’en 2027 de l'article 4 de l’accord national interprofessionnel (ANI).
Or, ce dernier indique que « pour les années 2024, 2025 et 2026, la valeur de calcul du montant de la pension évolue selon les prix à la consommation hors tabac estimés pour l’année en cours, moins un facteur de soutenabilité de 0,40 point », laissant sous-entendre une possible réévaluation sous la valeur de l'inflation ! C'est ainsi qu'a été choisi un facteur de soutenabilité de 0,20 point pour garantir la stabilité financière du régime et éviter de déséquilibrer les comptes à long terme.
Conserver un niveau de réserve suffisant
D'après Brigitte Pisa, présidente de l'Agirc-Arrco, « cette revalorisation a été décidée après avoir sécurisé l'équilibre financier du régime et son niveau de réserves sur les 15 prochaines années ». D’après l’accord interprofessionnel, le niveau des réserves du régime doit être égal au moins à 6 mois de prestations « sur la période courante jusqu’à fin 2037 inclus ». Pour les experts, « ces projections ont été faites sachant qu’1 % de revalorisation représente un milliard d’euros de dépenses supplémentaires pour une année, soit 15 milliards pour 15 ans ».
Un compromis entre partenaires sociaux
Le taux se négocie toujours entre les organisations patronales, qui, soucieuses de limiter les dépenses du régime, plaident pour une revalorisation autour de 1,5 %, et les syndicats, représentant des salariés, militent pour une hausse proche de 1,9 %. En résulte un compromis entre ces deux valeurs, soit 1, 6 %.
Que signifie cette augmentation pour les retraités ?
Pour les retraités, l’augmentation de 1,6 % des pensions Agirc-Arrco en 2024 n'est pas sans impact.
Une faible plu-value sur les pensions
Avec une hausse de 1,6 %, une pension moyenne de 516 € par mois augmentera de 7,74 € mensuels, soit 13 € pour une pension de 800 €. Cette augmentation modeste risque de ne pas suffire à compenser la perte de pouvoir d'achat, notamment pour les retraités dont la pension complémentaire représente entre 20 % et 60 % de leur retraite totale.
Une économie incertaine
Ce manque à gagner reflète l'incertitude économique qui plane sur la France et l'Europe. Les prévisions économiques, notamment celles concernant l’inflation, sont fréquemment révisées en fonction des événements mondiaux : crises énergétiques, perturbations des chaînes d’approvisionnement, tensions géopolitiques, etc.
Les retraités doivent également composer avec la sous-indexation de leur pension, un mécanisme souvent évoqué par des économistes qui estiment que les retraités français jouissent d’un niveau de vie relativement élevé par rapport aux retraités des autres pays occidentaux… Ces experts plaident donc pour des revalorisations plus modestes afin de préserver l’équilibre financier des régimes de retraite.
Bien que l'augmentation de 1,6 % de la complémentaire Agirc-Arrco en 2024 déçoive de nombreux retraités, d'autres ajustements sont prévus en 2025, notamment la revalorisation des retraites de base en juillet. Le taux d'indexation de novembre laisse entrevoir la tendance des futures hausses, justifiée par la nécessité de préserver les réserves financières du régime et par une inflation en recul.
Note de l’article (170 votes)
Cet article vous a-t-il été utile ?
Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.
Réagissez, posez une question…
bonjour, pourquoi nos retraites ont elles diminuées en oct 2024, en sep nous avions pour ns deux 2201,02 et a partir d octobre ns avons eu , mon mari et moi2164,82, ns ne comprenons pas, ns aimerions savoir la raison, merci pour votre reponse,
Bonjour,
Merci de votre commentaire,
Je vous invite à contacter directement votre caisse de retraite pour obtenir des explications sur cette diminution.
Bonne journée,
Amandine
Moi je suis en invalidité depuis l’âge de 45ans et je touche 780 €de retraite avec le 2retraites cumulées et mon mari touche 1500€pour les 2 retraités comme on est locataires puisque quand on a fait les démarches pour acheter 1maison je suis tomber malade et à cette époque on ne pouvait pas faire de crédit quand on était malade. Donc je me suis renseignée auprès de la CAF pour avoir une aide et on m’a répondu Me vous n’avez qu’à divorcer vous serez au seuil de pauvreté et vous aurez toutes les aides. On ne vit pas on survie pas de sortie de resto pas de vacances. Et on dit que les retraités on un niveau de vie supérieur à certains qui travaillent, par contre ceux qui ont le RSAqii ne travaillent pas ont toutes aides ,j’en connais qui disent qu’ils ne travailleront pas puisqu’ils sont mieux que de travailler.
Bonjour,
Merci de votre commentaire,
Votre situation est effectivement difficile et le conseil de divorcer pour obtenir des aides est malheureusement un exemple de l’injustice perçue dans certains systèmes d’aide. Il peut être utile d’explorer les aides auxquelles vous pourriez avoir droit en tant que couple : l’APL (Aide Personnalisée au Logement), l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées), et des aides locales via votre CCAS ou mairie. Ces organismes pourront peut-être vous apporter un soutien sans que vous ayez à envisager des mesures aussi radicales. Certaines associations peuvent aussi vous aider à identifier les aides pour les retraités en difficulté.
Bonne journée,
Amandine.