Vous êtes aidant familial et vous vous sentez épuisé ? Entre le travail, les obligations personnelles et les soins apportés à un proche âgé ou dépendant, il est facile de s’oublier soi-même. Bonne nouvelle : une nouvelle loi entre en vigueur le 1er janvier 2025 pour vous offrir une véritable pause. Elle pérennise le baluchonnage, une solution innovante qui permet à un professionnel formé de remplacer temporairement l’aidant principal au domicile de la personne aidée.
Désormais inscrite dans la loi, cette mesure offre enfin aux familles un cadre clair et sécurisé pour profiter d’un répit bien mérité. Que faut-il savoir sur le baluchonnage ? Qu’est-ce que cela change pour vous et votre proche ? Nous vous expliquons tout.
Le baluchonnage, c’est quoi ?
Le baluchonnage, ou “relayage à domicile”, est un dispositif qui permet à un professionnel qualifié d’intervenir directement au domicile de la personne aidée. Pendant une période allant de 36 heures à 6 jours consécutifs, ce professionnel unique prend en charge l’ensemble des tâches : soins, préparation des repas, accompagnement quotidien, sécurité, et bien plus encore.
Ce dispositif garantit la continuité des habitudes et du cadre de vie pour la personne aidée, tout en permettant à l’aidant principal de souffler. Que ce soit pour prendre des vacances, gérer une urgence personnelle ou simplement se reposer, le baluchonnage offre une solution flexible et adaptée aux besoins des aidants familiaux et de leurs proches.
Avant cette loi : des solutions de répit parfois incomplètes
Des séjours temporaires en établissement
Les séjours temporaires dans des établissements spécialisés constituaient une alternative pour permettre aux aidants de s’absenter. Cependant, ces séjours impliquaient souvent un déplacement de la personne âgée ou malade dans un environnement inconnu. Ce changement, bien que pratique dans certains cas, était parfois mal vécu, surtout par les personnes atteintes de troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer.
Les aides à domicile classiques
Les aides à domicile ponctuelles soulageaient les aidants sur certaines tâches essentielles, comme la toilette ou les repas. Cependant, elles ne remplaçaient pas totalement l’aidant principal. Les aidants restaient souvent "en alerte", devant gérer les imprévus ou répondre aux besoins urgents de leur proche, ce qui ne permettait pas une véritable déconnexion.
Une expérimentation déjà prometteuse
Au total, plus de 200 établissements et services ont été autorisés à mettre en œuvre l'expérimentation dans 54 départements et 14 régions. La fin de l'expérimentation a été fixée au 31 décembre 2024 par la LFSS pour 2024, selon le rapport du Sénat en deuxième lecture.
Entre janvier 2020 et fin septembre 2023, 461 baluchonnages ont été réalisés, correspondant à 1 892 jours de répit pour les aidants. Ces interventions, d’une durée moyenne de quatre jours, ont principalement bénéficié à deux profils : 44 % concernaient des aidés atteints de la maladie d’Alzheimer[1] ou de pathologies similaires, et 17 % des personnes en perte d’autonomie liée à l’âge. Ces chiffres montrent que ce dispositif répond à une demande réelle et à des besoins croissants dans la société française.
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Ce que change la nouvelle loi pour le répit des aidants
Le baluchonnage est désormais inscrit dans le Code de l’action sociale et des familles, garantissant sa pérennité et son développement à long terme. Les familles peuvent désormais envisager cette solution sans incertitudes, ce qui représente une avancée majeure par rapport à la période d’expérimentation.
Un accès élargi et encadré
La mesure sera disponible sur tout le territoire français, sous réserve d’éligibilité validée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) ou le conseil départemental. Des décrets à venir préciseront les critères exacts pour s’assurer que toutes les familles concernées puissent y accéder de manière équitable.
Une continuité des soins à domicile
Contrairement à des solutions fragmentées, le baluchonnage repose sur la présence d’un professionnel unique, garantissant une continuité des soins et une absence de rupture pour la personne aidée. Cela rassure aussi bien les familles que les personnes concernées.
Les limites de cette nouvelle solution
- Des besoins en personnel qualifié : pour assurer le succès du dispositif, le recrutement et la formation des professionnels compétents seront essentiels. Dans certains territoires ruraux ou mal dotés en services médico-sociaux, le manque de personnel pourrait limiter la disponibilité du baluchonnage.
- La question du financement : les modalités de prise en charge financière restent à définir. Si ce service n’est pas suffisamment subventionné, son coût pourrait devenir un frein pour les familles aux ressources limitées, ce qui limiterait son impact global.
- Une autonomie relative pour les aidants : si le baluchonnage garantit une présence continue à domicile, il reste une solution temporaire. Le retour à une prise en charge directe par l’aidant peut être difficile, surtout après des périodes d’intenses responsabilités.
Pourquoi le baluchonnage est une avancée pour les familles
Un allégement de la charge des aidants
Les aidants familiaux consacrent souvent plusieurs dizaines d’heures par semaine à leurs proches dépendants, souvent au détriment de leur santé et de leur bien-être psychologique. Le baluchonnage permet une vraie pause pour prévenir l’épuisement, un problème courant mais parfois invisibilisé.
Une continuité des soins rassurante
La personne aidée reste dans son cadre familier, ce qui réduit le stress lié à des changements d’environnement. Cela est particulièrement important pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Une réponse aux besoins des familles
Ce dispositif apporte une réponse concrète et adaptée, en reconnaissant le rôle essentiel des aidants tout en leur offrant un soutien tangible.
Comment bénéficier du baluchonnage en 2025 ?
Dès janvier 2025, les familles pourront contacter les établissements médico-sociaux ou les structures spécialisées pour organiser cette prestation.
- Évaluation de l’éligibilité : Votre dossier sera examiné par l’ARS ou le conseil départemental pour valider l’accès au service.
- Planification de l’intervention : Une fois validée, vous pourrez organiser les dates et la durée du baluchonnage avec la structure concernée.
- Accompagnement personnalisé : Le professionnel assurera une présence continue au domicile pour garantir la sérénité de l’aidant et la sécurité de la personne aidée.
Une avancée qui demande des efforts pour sa réussite
Si le baluchonnage est une mesure ambitieuse et nécessaire, son succès dépendra de plusieurs facteurs : la disponibilité des professionnels, le financement public et la sensibilisation des familles aux nouvelles possibilités de répit. Cette loi est néanmoins un pas décisif pour mieux soutenir les aidants familiaux, dont le rôle est souvent méconnu mais essentiel dans notre société.
Pour en savoir plus et découvrir comment bénéficier de ce dispositif, contactez dès maintenant Cap Retraite. Nos conseillers sont à votre écoute pour vous orienter vers les meilleures solutions pour vous et votre famille.
Sources :
- Titre III : SOUTENIR LES AIDANTS (Article 9)
- Baluchon France, rapport d’expérimentation (2020-2023).
- Ministère des Solidarités et de la Santé, législation sur les aidants.
- Sénat, rapport sur la loi de pérennisation (novembre 2024).
- Site ARS, documentation sur les dispositifs médico-sociaux.
-
[1] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
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