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    L’hypercholestérolémie, ou taux de « mauvais » cholestérol élevé dans le sang, est l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Favorisée par une prédisposition génétique et des facteurs extérieurs, comme le mode de vie ou des maladies existantes, elle peut passer longtemps inaperçue. En l’absence de symptômes, elle est détectée lors d’une prise de sang. Elle nécessite alors une bonne prise en charge pour réduire le risque de maladie du cœur ou des artères. 

    Qu’est-ce que l’hypercholestérolémie ?

    L’hypercholestérolémie est un trouble métabolique caractérisé par une augmentation du taux de cholestérol dans le sang, en particulier du cholestérol LDL. 

    Ce trouble lipidique (dyslipidémie) provoque l’accumulation de graisses dans les artères. Ce phénomène, appelé athérosclérose, est à l’origine de maladies cardiovasculaires graves (notamment des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux), principales causes de décès dans le monde.

    Le cholestérol et son rôle dans l’organisme

    Le cholestérol est un type de lipide produit par le foie ou apporté par l’alimentation d’origine animale (viande, volaille, poisson, œufs et produits laitiers).  

    Il est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. Il contribue en effet à plusieurs processus physiologiques importants :

    • synthèse de certaines hormones ; 
    • production des substances nécessaires à la digestion des graisses ;
    • construction des cellules et de certaines vitamines. 

    Le cholestérol est transporté dans le sang par des lipoprotéines, formant les deux principaux types de cholestérol :

    • les lipoprotéines de faible densité ou LDL (low-density lipoprotein) : elles transportent le cholestérol vers les cellules. Cependant, un excès de LDL-cholestérol (LDL-c) peut entraîner une accumulation de plaques d’athérome dans les parois artérielles. C’est pourquoi on parle de « mauvais cholestérol » ;
    • les lipoprotéines de haute densité ou HDL (high-density lipoprotein) : elles absorbent le LDL-c excessif et le transportent vers le foie, où il est éliminé. L’HDL-cholestérol (HDL-c) est souvent appelé « bon cholestérol ».

    Certaines personnes souffrent d’hypercholestérolémie familiale, une condition génétique touchant environ 1 individu sur 200 à 250 dans le monde.

    Hypercholestérolémie et hyperlipidémie : quelle différence ?

    L’hypercholestérolémie est une forme d’hyperlipidémie, c’est-à-dire un trouble lié à un excès de lipides dans le sang

    En effet, outre le cholestérol, il existe un autre type de lipides, appelés triglycérides, dont le rôle est de stocker l’énergie inutilisée dans le tissu adipeux. L’excès de triglycérides dans le sang est appelé hypertriglycéridémie…

    Lorsque les deux conditions coexistent (taux de LDL-cholestérol et de triglycérides élevés), on parle de dyslipidémie mixte.

    À quel taux y a-t-il hypercholestérolémie ? 

    L’hypercholestérolémie correspond à un taux de LDL-cholestérol supérieur à 1,6 g/l, en l’absence de facteurs de risque cardiovasculaire. 

    L’hypercholestérolémie peut être détectée dans le cadre d’un bilan lipidique, effectué à l’aide d’une prise de sang. Ce test vérifie plusieurs autres valeurs :

    • taux de cholestérol total : il doit être inférieur à 2 g/l ; 
    • taux de HDL-cholestérol (le « bon cholestérol ») : il doit être supérieur à 0,4 g/l ;
    • taux de triglycérides : sa valeur normale maximale est de 1,5 g/l.

    Lorsque la personne présente un ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, le taux de mauvais LDL-cholestérol maximal est plus strict. 

    Les facteurs de risque cardiovasculaire sont notamment les suivants : 

    • âge (hommes : > 50 ans, femmes : > 60 ans ou ménopausées) ;
    • hérédité et antécédents de maladie coronarienne précoce dans la famille de 1er degré ;
    • tabagisme ;
    • hypertension artérielle ;
    • diabète ;
    • obésité abdominale ;
    • faible taux sanguin de bon cholestérol (HDL-c < 0,4 g/L)…

    Les antécédents de maladie du cœur ou des artères chez le patient lui-même augmentent aussi le risque cardiovasculaire.

    Hypercholestérolémie : taux LDL-c recommandés en cas de risque cardiovasculaire* 
    Risque
    Objectifs LDL-c
    Faible
    < 1,15 g/L
    Modéré
    < 1,0 g/L
    Élevé 
    < 0,7 g/L
    Très élevé 
    < 0,55 g/L
    *Le niveau de risque est calculé à l’aide d’outils appelés SCORE 2 et SCORE OP

    Apprenez-en davantage dans notre article sur le taux de cholestérol normal à partir de 60 ans.

    Quelles sont les causes de l’hypercholestérolémie ?

    L’hypercholestérolémie peut être causée par :

    • des facteurs génétiques pour les formes familiales pures ; 
    • une combinaison entre une prédisposition génétique et un mode de vie favorisant la hausse des taux de cholestérol ;
    • une autre condition médicale. 

    Les hypercholestérolémies primaires 

    Il existe plusieurs types d’hypercholestérolémies primaires (liées à des causes intrinsèques).

    Hypercholestérolémie familiale monogénique

    Plusieurs formes d’hypercholestérolémies familiales sont causées par une mutation génétique empêchant le corps d’éliminer efficacement les excès de cholestérol LDL. 

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    La plus fréquente, par mutation du gène LDL-récepteur, est présente dès l’enfance et touche une personne sur 500 (pour sa forme hétérozygote) en France. Elle entraîne une très forte hausse des taux de mauvais cholestérol, même en l’absence de facteurs liés au mode de vie : 

    • LDL-c entre 2 et 4 g/l, pour la forme hétérozygote (une seule des deux copies du gène est altérée),
    • LDL-c > 5 g/l, pour la forme homozygote (les copies héritées des deux parents sont porteuses de la mutation).

    L’hypercholestérolémie familiale est associée à un risque élevé de développer une maladie coronarienne à un âge précoce. Les changements alimentaires ou l’exercice physique ne suffisent généralement pas à améliorer les niveaux de cholestérol.

    L’hypercholestérolémie polygénique

    L’hypercholestérolémie polygénique est due à une combinaison de plusieurs mutations génétiques et de facteurs de risque environnementaux :

    • alimentation riche en cholestérol ou acides gras saturés,
    • surpoids, 
    • sédentarité,
    • vieillissement. 

    Elle est très fréquente, puisqu’elle touche au moins un tiers des Français, d’après l’association de malades ANHET. En outre, elle apparaît à l’âge adulte (vers 45 à 50 ans) et s’aggrave avec le temps. 

    Le taux LDL-c est généralement situé entre 1,3 et 2,5 g/l. Il est souvent associé à un taux de triglycérides élevé (HTG), d’après la Société française de cardiologie. 

    L’hypercholestérolémie secondaire

    Les principales causes de l’hypercholestérolémie secondaire sont les suivantes : 

    • hypothyroïdie (sécrétion trop faible d’hormones par la glande thyroïde, ralentissant le métabolisme) ;
    • cholestase (trouble du foie, entraînant une diminution de la production de bile) ;
    • syndrome néphrotique (affection des reins) ;
    • syndrome de Cushing (maladie endocrinienne, causant notamment une obésité du visage) ;
    • anorexie mentale (trouble des conduites alimentaires) ;
    • utilisation de médicaments, dont la ciclosporine (immunosuppresseur utilisé après une greffe d’organe)… 

    Quels sont les symptômes de l’hypercholestérolémie ?

    En général, l’hypercholestérolémie elle-même ne provoque pas de symptômes spécifiques. Elle est souvent détectée dans les résultats d’une prise de sang, lors d’une consultation de routine. Elle peut aussi être découverte dans le cadre du diagnostic d’un autre trouble. 

    Si le taux de cholestérol sanguin est très élevé ou en cas d’hypercholestérolémie familiale, certains signes peuvent apparaître : 

    • xanthomes : dépôts graisseux sous la peau, souvent localisés au niveau des tendons des coudes, articulations, genoux, mains, chevilles ou fesses ;
    • xanthélasmas : plaques contenant du cholestérol, sur les paupières.
    • arc cornéen : anneaux grisâtres ou blancs autour de la cornée de l’œil.
    Infographie sur l'hypercholestérolémie, taux de cholestérol élevé dans le sang, notmes, causes et traitement

    Quelles sont les conséquences de l’hypercholestérolémie ? 

    L’hypercholestérolémie est l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires

    Un taux de mauvais cholestérol élevé favorise la formation de plaques d’athérome, par accumulation de résidus de lipides sur les parois des artères. Ce processus, appelé athérosclérose, est la cause majeure de la plupart des pathologies du cœur et des artères.

    Lorsqu’un fragment de plaque se détache, un caillot sanguin se forme autour de l’endroit touché. Au fil du temps, il peut bloquer la circulation sanguine vers les organes, notamment vers le muscle cardiaque (myocarde), le privant d’oxygène et de nutriments essentiels, on parle alors d’ischémie. 

    L’athérosclérose est la principale cause des maladies coronariennes et vasculaires suivantes : 

    • Angine de poitrine : souffrance du cœur, entraînant des douleurs après un effort physique. Si elle est stable, les symptômes disparaissent à l’aide de médicaments appelés nitrates. L’angine de poitrine instable provoque des douleurs, même sans efforts, qui ne passent pas avec le repos ;
    • Infarctus du myocarde : il s’agit de dommages irréversibles du muscle cardiaque, lorsqu’une ou plusieurs artères coronariennes sont entièrement bouchées. Les symptômes sont des douleurs thoraciques étendues irradiant notamment dans les bras, une difficulté à respirer, etc. Il s’agit d’une urgence médicale ;
    • Artériopathies périphériques : la plaque d’athérome peut bloquer la circulation sanguine vers plusieurs organes, notamment les jambes et les pieds (artérite des membres inférieurs). Les symptômes sont des douleurs lors de l’effort, une claudication et, à un stade avancé, des ulcères de jambe ;
    • Accident vasculaire cérébral (AVC) : l’athérome peut également obstruer une artère cérébrale ou carotide interne à destination du cerveau. Celui-ci est alors privé d’oxygène, ce qui cause un infarctus cérébral.  
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    Les personnes âgées sont plus à risque de souffrir de ces pathologies. Découvrez les signes d’alerte et les effets du cholestérol élevé chez les seniors.

    Quel traitement pour l’hypercholestérolémie ? 

    Le traitement de l’hypercholestérolémie repose sur deux stratégies complémentaires : l’adoption d’une bonne hygiène de vie et, si nécessaire, la prise d’un traitement médicamenteux. 

    Le traitement vise à atteindre un objectif thérapeutique (taux de cholestérol à ne pas dépasser), défini selon la catégorie de risque cardiovasculaire à laquelle appartient le patient.

    Hygiène de vie : conseils diététiques et activité physique

    La prise en charge thérapeutique commence toujours par une modification du mode de vie. 

    Amélioration de l’alimentation

    Une adaptation du régime alimentaire sur le long terme est toujours recommandée en cas de troubles lipidiques, dont l’hypercholestérolémie.

    Les changements diététiques préconisés sont les suivants : 

    • Limiter les graisses saturées : réduire la consommation de graisses d’origine animale (viandes grasses, beurre, crème et fromages à forte teneur en gras). Opter pour des viandes maigres et des produits laitiers allégés. 
    • Éviter les acides gras trans : ils sont présents dans les aliments transformés et frits. Lire les étiquettes et éviter les huiles partiellement hydrogénées.
    • Privilégier les graisses polyinsaturées : huile d’olive ou de colza, avocats, noix et poissons gras riches en oméga-3 (saumon, maquereau, sardines).
    • Augmenter les fibres : consommer davantage de fruits, de légumes et de céréales complètes. Les fibres aident à réduire l’absorption du cholestérol.
    • Réduire la consommation de cholestérol alimentaire : par exemple, se contenter d’environ 3 œufs par semaine.
    • Adopter le régime méditerranéen : ce type d’alimentation, riche en fruits et légumes (5 portions par jour), légumineuses, grains entiers et huile d’olive, a montré des bénéfices pour le cœur. 

    Bonnes habitudes à prendre

    • Pratiquer une activité physique régulière : au moins 30 minutes d’exercice modéré par jour (marche rapide, vélo ou natation).
    • Maintenir un poids santé.
    • Limiter l’alcool et arrêter de fumer : l’excès d’alcool et le tabagisme augmentent les risques cardiovasculaires. 

    Le traitement médicamenteux du cholestérol

    Si les changements de mode de vie ne suffisent pas, le médecin traitant ou le cardiologue peut prescrire des médicaments pour réduire le taux de cholestérol. 

    Le traitement médicamenteux est généralement introduit seulement après trois mois de traitement diététique. Il commence avec les doses les plus faibles possibles. La posologie est éventuellement augmentée pour atteindre l’objectif thérapeutique défini. 

    Toutefois, chez les personnes présentant un risque très élevé, il est généralement mis en place immédiatement avec la prise en charge diététique. Les doses sont souvent élevées afin de diminuer le cholestérol LDL-c de 50 % au moins.

    • Les statines :
      • Ce sont les médicaments les plus couramment utilisés pour réduire l’hypercholestérolémie.
      • Ils agissent en bloquant la production de cholestérol par le foie.
    • L’ézétimibe :
      • Il réduit l’absorption du cholestérol au niveau de l’intestin.
      • Peut être prescrit seul (en cas d’intolérance aux statines) ou en association avec une statine (si les taux de LDL-c ne diminuent pas suffisamment avec la dose maximale tolérée).
    • Les fibrates :
      • Utilisés principalement si le taux de triglycérides est élevé (hypertriglycéridémie pure ou mixte).
      • Ils aident à diminuer les triglycérides et augmentent le bon cholestérol (HDL-c).
    • Les inhibiteurs de PCSK9 :
      • Médicaments injectables pouvant réduire les taux de LDL-c de moitié, en plus de la baisse atteinte à l’aide des statines.  
      • Remboursés en France uniquement après accord de l’Assurance maladie, pour les adultes répondant à ces deux critères : 
        • en prévention secondaire, en cas de pathologie cardiovasculaire documentée ;
        • lorsque le taux sanguin de cholestérol LDL-c demeure supérieur à 0,7 g/l malgré un traitement à l’aide d’au moins une statine à la posologie maximale pour le patient. 

    Suivi médical du traitement de l’hypercholestérolémie

    • Contrôles réguliers : des analyses de sang permettent de vérifier l’efficacité du traitement et d’ajuster les dosages si nécessaire. 
    • Surveillance des effets secondaires : les statines peuvent entraîner des myalgies (douleurs musculaires) et des lésions du foie. Ces effets indésirables seront surveillés.

    En suivant les recommandations du médecin, il est possible de se protéger des maladies liées au cholestérol élevé. Les bonnes habitudes devront être conservées à long terme.

    Source : Société française de cardiologie. 2022. Médecine cardiovasculaire – Réussir son DFASM. Elsevier. Chapitre 2, item 222 et chapitre 3, item 223. 

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    Avatar auteur, Yaël A.
    Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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