Le budget 2020 comprend à la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles pour les personnes âgées. Le gouvernement tente en effet de recentrer l’aide aux seniors sur les personnes les plus dépendantes. Découvrez les modifications des abattements fiscaux aux plus de 70 ans et la nouvelle allocation pour les proches aidants.
Réduction de l’aide fiscale sur l’emploi d’une aide à domicile
Le budget 2020 dévoilé vendredi prévoit de réduire l’exonération de cotisations sociales sur l’emploi d’une aide à domicile[1] pour les personnes âgées de 70 ans et plus.
Jusque-là, cet abattement fiscal était octroyé aux employeurs correspondant à l’un des profils suivants :
- personnes âgées de 70 ans et plus ou leur conjoint de 70 ans et plus, quel que soit leur niveau de ressources et d’autonomie ;
- personnes âgées de 60 ans et plus, titulaires d’une carte d’invalidité à 80 % ou dans l’obligation de recourir à l’assistance d’une tierce personne.
À partir de 2020, le gouvernement ne compte plus octroyer cette exonération, portant sur 100 % du montant des cotisations versées, sur des critères d’âge. Il s’agit de réserver cet avantage fiscal aux personnes handicapées ou en perte d’autonomie.
L’exonération porte sur toutes les prestations de service à la personne : aide-ménagère, mais aussi jardinage (jusqu’à 650 € de rémunération mensuelle). D’après la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, interrogée lundi sur LCI, cette aide ne devrait pas servir aux seniors bien portants, mais être recentrée « sur les personnes qui en ont le plus besoin ».
Elle a ainsi évoqué les « travaux de jardinerie », comme l’une des prestations qui ne sont pas les plus utiles pour les seniors en perte d’autonomie. À croire qu’à partir d’un certain âge, les seniors n’ont plus besoin de jardin…
Cette mesure est censée permettre d’économiser jusqu’à 310 millions d’euros en 2020, puis 360 millions par an.
La porte-parole du gouvernement a assuré qu’il ne s’agissait pas « d’un nouveau coup porté aux retraités », après la hausse de la CSG pour les retraités et la sous-indexation des pensions de retraite. Ce n’est pas l’avis de nombreux partis de gauche comme de droite, qui regrettent cette « politique antisociale ». La Synerpa[2], fédérant des prestataires privés de services d’aide à domicile, s’est également indignée de cette décision.
Les seniors autonomes de 70 ans et plus pourront encore bénéficier de l’exonération de 2 euros applicable pour chaque heure travaillée.
Création d’une allocation journalière pour le congé de proche aidant
Si les personnes âgées non dépendantes sont défavorisées par la réduction de l’exonération de cotisations sociales sur l’emploi d’une aide à domicile, le budget 2020 va bien dans le sens du renforcement du soutien aux seniors en perte d’autonomie.
Une aide financière sera accordée au proche aidant qui s’arrête de travailler pour assister un proche en perte d’autonomie. Cette mesure fait suite à la loi du 22 mai 2019 visant à favoriser la reconnaissance des proches aidants.
La loi prévoit notamment :
- l’expérimentation d’un dispositif de « relayage » du proche aidant par des professionnels médico-sociaux,
- l’intégration dans le dossier médical partagé (DMP) d’une partie sur les proches aidants ou proches aidés du titulaire du dossier.
Le congé de proche aidant, dont la mise en place a précédé la loi du 22 mai 2019, permet aux proches et amis d’une personne en perte d’autonomie grave de cesser temporairement de travailler pour les assister.
Jusque-là ce congé, limité à trois mois fractionnables, était non rémunéré. De nombreux aidants s’abstiennent donc de profiter de ce droit.
À partir de 2020, le congé de proche aidant donnera droit à une indemnisation journalière, d’environ 40 € par jour. En effet, d’après l’AFP citée par Le Figaro, il sera rémunéré à hauteur des congés existants comparables, notamment le congé pour enfant malade (rémunéré 43 €). Le but : permettre aux aidants de concilier leurs vies professionnelle et personnelle.
Il existe déjà une allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie[3] pour les salariés en congé de solidarité familiale, qui assistent un proche en fin de vie. Le montant de l’allocation est de 56,10 € par jour.
Revalorisation des pensions de retraite
Les pensions de retraite des personnes touchant moins de 2 000 € par mois seront revalorisées au niveau de l’inflation, au 1er janvier 2020.
Ce plafond correspond au total de la pension, donc retraite de base plus retraite complémentaire. Néanmoins, l’indexation s’applique uniquement à la retraite de base.
Le minimum garanti pour une carrière complète sera par ailleurs de 1 000 € par mois.
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[1] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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[2] SYNERPA
Le SYNERPA (Syndicat National des Établissements et Résidences Privés pour Personnes Âgée) est une structure de représentation qui regroupe les établissements privés offrant des services de logement et de soins…
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[3] Fin de vie
La fin de vie est la phase où une personne se prépare à la mort, avec un accompagnement pour soulager la douleur et offrir du confort.
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j ai 1150e pat mois total des 2 pensions et on m a enlever 18 e environ sur la complémentaire de 400e ou est l augmentation et bien dans leur poche a la place d être dans la mienne comment faire pour récupérer l argent subtilise par les soins des caisses agrr arcco ect
Votre article est imprécis : retraite inférieure à 2000€ mensuels, soit, mais brute ou nette? Cela concerne plusieurs millions de retraités qui « évoluent » entre moins de 2000€ nets mais plus de 2000€ bruts