Canicule : Les aînés russes durement touchés

La canicule^[1], qui sévit depuis le début du mois de juillet en Russie n’épargne pas les personnes âgées fragilisées. Cette vague de chaleur tant surprenante par sa gravité que par sa durée, n’est pas sans rappeler la canicule du tragique été 2003, qui avait fait des milliers de victimes dans l’Hexagone. Entre manque de moyens et défaut d’organisation, la Russie ne parvient pas à endiguer les effets d’une canicule sans précédent. La canicule aurait causé 5000 décès à Moscou Le service d’état civil de la capitale, jusqu’à lors peut enclin à diffuser les statistiques, dévoile aujourd’hui les pertes humaines causées par la canicule prolongée que connaît actuellement le pays. Alors que le nombre de décès était stable au mois de juin, leur augmentation coïncide avec le début de la canicule, début juillet, ce qui signifie que les décès sont bel et bien imputables aux fortes chaleurs. Une responsable du service de statistiques de l'état civil interrogé vendredi par l’AFP, Evguenia Smirnova, rapporte que 14340 décès ont été enregistrés en juillet dernier dans la ville de Moscou, soit une augmentation de près de 5000 décès par rapport à juillet 2009. Si les causes des décès ne sont pas recensées, une analyse de l’âge des victimes permet d’affirmer que les personnes âgées sont les premières touchées par le phénomène de canicule. En effet, toujours selon le service d’état civil, 8826 Moscovites de plus de 71 ans ont perdu la vie en juillet, contre 5293 individus du même âge en juin. Les personnes âgées insuffisamment équipées face à la canicule Les températures ayant atteint 40 degrés dans la mégalopole de Moscou ont rendu l’air irrespirable. Un nuage de fumée surplombe la capitale, en raison d’une pollution aggravée et d’incendies survenus dans les tourbières environnantes. En outre, les services météorologiques ne prévoient pas de baisse de températures immédiates.  Alors, les personnes âgées, qui n’ont pas la possibilité de fuir la ville comme les plus jeunes, demeurent calfeutrées chez elles, où elles sont cependant très vulnérables. Population généralement très modeste, les aînés russes vivent avec le strict minimum, sans climatiseur, ni ventilateur pour apaiser la chaleur suffocante. Les services sanitaires, débordés, ne peuvent s’assurer de l’état de Santé isolées et leur prodiguer les conseils et soins nécessaires. On pourrait donc s’attendre à des résultats tout aussi inquiétants pour le mois d’août. Au vu de la situation, nous ne serons pas surpris de voir mis en place un Plan Canicule en Russie, dès l’été prochain.