L’inéluctable vieillissement démographique de la population européenne « fait craindre une augmentation considérable du nombre de personnes âgées souffrant d‘incapacités et ayant besoin d’aide », note une étude récente de l’INED (Institut national d'études démographiques). « Combien y aura-t-il de personnes dans cette situation demain ? Comment vivront-elles ? Auront-elles un conjoint ou un enfant qui puisse s’occuper d’elles ? ». Une équipe de spécialistes a effectué des projections de population âgée dépendante jusqu’en 2030, selon différentes situations familiales. L’étude de l’INED présente des résultats encourageants Après avoir rappelé que la forte augmentation de la population de plus de 75 ans est réellement significative, le rapport de l’INED présente des résultats encourageants quant à l’évolution de l’entourage de la personne âgée dépendante. En effet, si, en l'an 2000 en Europe, les chances d'avoir un conjoint auprès de soi à 75 ans sont beaucoup plus élevées pour les hommes (60%) que pour les femmes (19%), cette situation devrait évoluer d’ici 2030 : les femmes devraient pouvoir compter sur la présence d'un partenaire (grâce notamment à l’augmentation de l’espérance de vie, et donc à la baisse du veuvage), et sur celle d’enfants pour faire face à leur dépendance
[1]. La proportion de personnes sans enfant survivant diminuera ou restera stable d’ici 2030. « Finalement, d’ici à 2030, la plus forte hausse concernera la population de personnes âgées dépendantes ayant à la fois un conjoint et un enfant ».
La prise en charge de la dépendance Conclusion : en 2030, la population vieillit mais l’entourage familial se renforce. Reste cependant la question primordiale « du profil de ces aidants familiaux », qui va lui aussi évoluer. En effet, la prise en charge de la dépendance passera premièrement par eux, et la « mobilisation réelle » est incertaine. Ainsi, l’augmentation du nombre de personnes très âgées (plus de 85 ans), avec des incapacités sévères, et le vieillissement de l’entourage familial (notamment du conjoint) risquent certainement de multiplier les appels à l’aide de professionnels et de services à domicile. « Il est à prévoir que la population dépendante sera plus souvent composée de couples dont les deux membres souffriront d’incapacités ». Et l’étude de conclure : « À l’avenir, plus encore qu’aujourd’hui, les politiques de prise en charge de la dépendance devront envisager en priorité l’aide aux aidants »…
Source : « Comment les personnes dépendantes seront-elles entourées en 2030 ? Projections européennes » (Population et Société, n° 444, avril 2008) - Institut national d'études démographiques (INED).
Réagissez, posez une question…