Alors que les Français doivent maintenant rester confinés chez eux pour éviter de propager le coronavirus, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[1] peuvent avoir du mal à suivre les instructions. Pour les résidents en Ehpad[2] atteints de troubles cognitifs, l’interdiction de visite de leurs proches dans les établissements est difficile à vivre. Dès lors, comment pouvez-vous protéger un parent atteint de la maladie d’Alzheimer et l’aider à surmonter ces moments stressants ?
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont-elles plus menacées par le coronavirus ?
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, qu’elles vivent en Ehpad ou à domicile, n’ont pas plus de risques d’être contaminées par le nouveau coronavirus, si elles peuvent respecter les consignes de confinement. Les maladies neurodégénératives en elles-mêmes ne font pas partie des pathologies existantes qui augmentent les risques de décéder de la COVID-19.
Néanmoins, une personne âgée atteinte d’un trouble cognitif, qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer ou d’une pathologie apparentée, aura davantage de difficultés à respecter les consignes de confinement et les gestes barrière. Dans ces conditions, ces personnes risquent d’être plus exposées à la contamination par un virus fortement contagieux.
Trois points importants sont à prendre en compte lorsque vous souhaitez protéger du coronavirus un proche âgé atteint de la maladie d’Alzheimer :
- la difficulté à respecter les gestes barrière : une personne atteinte de troubles cognitifs ne pensera pas à se laver les mains aussi souvent que nécessaire et oubliera probablement de se couvrir la bouche lorsqu’elle tousse. En raison d’un jugement souvent altéré, elle ne fera pas toujours attention à éviter les personnes contaminées ou du moins à s’éloigner d’un ou deux mètres d’autrui ;
- une moins bonne prise de conscience face aux symptômes : une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer peut avoir du mal à reconnaître les symptômes du coronavirus, surtout s’ils sont légers au début ;
- les personnes âgées sont le groupe d’âge le plus à risques de décéder des suites de la COVID-19 : on l’a vu en Chine, près de 15 % des personnes de 80 ans et plus atteintes de la nouvelle maladie ont succombé. Les pathologies existantes augmentent du reste les risques de décès.
Les aidants ont donc un rôle important à jouer pour protéger leur proche âgé, sans l’inquiéter outre mesure.
Comment protéger son proche du coronavirus ?
Si votre proche a besoin de sortir pour un rendez-vous médical ou simplement pour faire un peu d’activité physique dans le quartier, il est important de l’aider à se laver les mains à son retour :
- expliquez-lui étape par étape comment se laver les mains efficacement,
- adoptez un ton doux lorsque vous décrivez le processus,
- utilisez vos propres mains pour lui montrer ce qui doit être fait,
- vous pouvez chanter pendant les 20 secondes recommandées,
- envisagez d’utiliser un savon parfumé, par exemple à la lavande, pour améliorer l’expérience sensorielle,
- pensez au distributeur de savon liquide, souvent plus facile à utiliser qu’une savonnette,
- installez des signes ou autres rappels sur la porte de la salle de bain ou dans la cuisine pour rappeler à votre parent de se laver les mains.
Si des personnes de l’extérieur interviennent chez votre proche, il est aussi recommandé de désinfecter les objets que votre proche utilise souvent, comme les télécommandes, les poignets de porte et les robinets.
Tous les Français doivent être confinés au domicile et plus particulièrement les personnes âgées. Votre proche ne pourra donc plus sortir au café Alzheimer ou participer à d’autres activités hors du domicile. Tentez de l’intéresser à d’autres occupations : faire des jeux de société, regarder un album photo, écouter de la musique ou encore participer à quelques tâches quotidiennes pour passer le temps, même s’il ne les fait pas parfaitement.
Comment parler du coronavirus avec un proche atteint de la maladie d’Alzheimer ?
Toutes les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas au même stade. Vos explications au sujet du coronavirus devront être adaptées à sa possibilité de comprendre les risques et de se protéger versus le risque de l’alarmer inutilement.
La confusion et l’anxiété font partie des symptômes de la maladie d’Alzheimer, à partir des stades léger ou modéré de l’évolution de la pathologie, lorsqu’un déclin cognitif s’installe. Dans ce cas, votre proche peut être effrayé par la perspective d’être atteint de la COVID-19, surtout si vous évoquez les risques de mortalité. Il est important de juger l’effet de l’information que vous allez lui livrer avant de parler avec votre proche.
Si votre parent est capable d’absorber ces informations d’une manière qui l’aidera à se protéger, une conversation sur le coronavirus est importante, ne serait-ce que pour le rassurer et lui expliquer que le confinement décrété par le gouvernement ne vient pas le priver de son autonomie.
Si vous décidez de parler du coronavirus à votre proche, lisez notre article sur la façon de communiquer efficacement avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Nos conseils généraux restent d’actualité en cas de crise comme celle du coronavirus. Il vous restera à les adapter à la situation de votre proche et de votre communauté.
N’oubliez pas aussi que si vous ne pouvez pas rendre physiquement visite à votre proche en maison de retraite, vous pouvez continuer à communiquer par vidéoconférence. Si votre proche ne sait pas utiliser Skype, n’hésitez pas à demander de l’aide à l’équipe de l’Ehpad.
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[1] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
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[2] EHPAD
Les EHPAD sont des établissements médicalisés qui accueillent des personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux réguliers et d’une aide dans leur vie quotidienne.
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Bonjour
un membre de ma famille est dans une unité Alzheimer, nous venons d’apprendre qu’une des personnes de l’unité est atteinte du covid. Néanmoins elle reste dans l’unité avec les autres. Est-ce normal?
Bonjour,
Mon père, âgé de 92 ans, est atteint d’une maladie apparentėe Alzheimer très sévère. Il ne reconnaît plus les siens ni son espace, peut montrer des signes d’agressivité quand on le contrarie, a de graves troubles du sommeil et nous ne pouvons plus le gérer. Je suis sa fille et suis confinée avec mes parents depuis le début. Il était inscrit dans un Ephad qui l’accueillait 4 jours par semaine avant le confinement mais le personnel a refusé, peu avant le confinement, de le prendre comme résident permanent parce que le lieu n’est pas sécurisé. Depuis, nous essayons par tous les moyens possibles de monter un dossier via-trajectoire mais la médecin qui est leur référent , Roumaine, ne sait pas se servir de l’informatique et les services cu Conseil départemental n’arrivent pas non plus à nous aider. Nous sommes au bord de la rupture car personne ne semble prendre la mesure de la situation. Maman a87 ans et moi, je suis très fragile psychologiquement. Au6, je me rends compte que j’oublie de me soigner et j’ai peur de faire des grosses bêtises car je suis à bout. Je ne sais plus où m’adresser pour trouver de l’aide, voire simplement de faire hospitaliser mon papa. C’est un Sos que je lance comme une bouteille à la mer et avec peu d’espoir.