Prendre en charge un proche en perte d’autonomie au quotidien est une tâche importante et qui paraît souvent naturelle. Pourtant, ce rôle peut s’avérer exigeant et il est crucial de réfléchir à ses implications et à vos capacités. Découvrez les questions à vous poser avant de prendre une telle responsabilité et apprenez-en davantage sur vos droits.
Aidant familial : ce que cela implique au quotidien
Les personnes âgées préfèrent en général vieillir à domicile, dans leur environnement familier et, dans la mesure du possible, auprès de leurs proches. Ce rêve est d’ailleurs réalisé par la majorité des aînés de 75 ans et plus, puisque neuf seniors sur dix vivent encore chez eux à cet âge.
Néanmoins, avec le vieillissement, la santé et l’autonomie peuvent se dégrader et le maintien à domicile d’un aîné dépendant nécessite souvent l’aide d’un proche. À ces moments-là, les enfants et les proches s’interrogent sur leurs possibilités d’être aidant familial. D’autres ne se posent pas la question et interviennent naturellement chez leur parent, sans toujours réfléchir aux implications à long terme.
Aujourd’hui, quelque 4,3 millions d’aidants familiaux accompagnent ainsi un proche âgé. Près des deux tiers d’entre eux sont les enfants des personnes aidées.
L’aidant familial est souvent retraité. Toutefois, plus du tiers de ces proches exercent encore une activité professionnelle. Et pourtant, la tâche d’aidant familial peut demander un gros investissement : plus d’un aidant familial sur 5 consacre plus de 40 h par semaine à son proche (Observatoire Cap Retraite sur les aidants familiaux).
La prise en charge d’un aîné dépendant par un aidant familial peut engendrer :
- des conflits familiaux (phénomène constaté dans 37 % des situations familiales observées),
- un sentiment d’isolement,
- un épuisement de l’aidant familial…
Naturellement, la situation d’aidant familial n’a pas que des inconvénients :
- elle peut renforcer vos relations avec votre proche âgé (mais, c’est parfois le contraire qui arrive, si l’épuisement s’installe),
- elle permet de faire des économies (à condition de bien s’organiser),
- vous offrez à votre proche la possibilité de rester chez lui plus longtemps.
Les questions à se poser avant de devenir aidant familial
Être aidant familial à plein temps auprès d’une personne âgée en perte d’autonomie peut être épuisant. Dans certains cas, ce rôle risque d’avoir un effet négatif sur votre santé physique, mentale et émotionnelle. Vous devez donc vous poser les bonnes questions en amont (si tant est que vous n’êtes pas confronté à une situation d’urgence), ou du moins au fil du temps pour estimer si vous pouvez continuer.
Voici quelques exemples de questions à se poser avant de décider si vous pouvez devenir l’aidant familial principal de votre parent :
- Êtes-vous prêts financièrement à faire face aux coûts supplémentaires qu’engendre l’accompagnement d’un senior dépendant ?
- Êtes-vous capable de vous occuper vous-même de votre parent? Ou, allez-vous avoir besoin d’une aide professionnelle ou du soutien d’autres proches ?
- Avez-vous le soutien social et moral dont vous êtes susceptibles d’avoir besoin dans votre mission d’aidant familial ?
- Comment la prise en charge de votre proche dépendant affectera-t-elle votre santé physique et morale ?
- Si votre proche est atteint de la maladie d’Alzheimer et présente des troubles du comportement, êtes-vous capable de surmonter ces difficultés et éventuellement de devoir supporter certaines vexations de sa part ?
- Saurez-vous demander de l’aide lorsque vous en avez besoin et vous accorder des périodes de répit ?
- Si vous exercez une activité professionnelle, pourrez-vous prendre des congés ou réduire vos heures de travail ?
Quelques conseils au nouvel aidant familial
Si vous vous sentez capable de devenir l’aidant familial de votre proche, vous n’êtes toutefois pas obligé de renoncer aux aides extérieures. Il est important de bien s’informer sur vos droits d’aidant familial et ceux de votre proche âgé.
Différents dossiers de Cap Retraite vous permettront d’en savoir plus sur ce thème. N’hésitez pas à exploiter vos droits et les possibilités existantes dans votre région :
- l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) peut contribuer au financement d’une aide à domicile[2], mais aussi vous rémunérer lorsque vous aidez votre parent dans les tâches du quotidien qu’il ne peut plus faire seul,
- diverses associations se sont donné pour mission de soutenir les aidants familiaux, telles que France Alzheimer[1] ou France Parkinson, pour ne citer que les plus connues,
- renseignez-vous auprès du CCAS de votre ville pour en savoir plus sur les solutions de répit pour les aidants familiaux,
- un accueil de jour ou hébergement temporaire vous permettra par exemple de souffler un peu,
- le congé de proche aidant, récemment réformé, peut également vous dépanner lorsque vous ne parvenez pas à concilier votre rôle d’aidant familial et votre carrière.
-
[1] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
-
[2] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
Note de l’article (9 votes)
Cet article vous a-t-il été utile ?
Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.
Réagissez, posez une question…
Bonjour,
Ma grand-mère vit actuellement dans la maison familiale que mon oncle à racheter à ma mère et à ma grand mère lors du décès de mon grand-père à 800 Km.
L’été dernier elle a fait 2 AVC avec conséquences mentales mais pas physique. Le salon a été aménagé pour qu’elle puisse dormir en RDC. Mon oncle, ma tante et mon cousin travaillent tous les jours et sont très peu là les week-end et non plus aucun contact malgré qu’ils vivent sous le même toit.
Ma grand-mère déprime d’être seule, de ne plus avoir de visite et de plus pouvoir sortir. Elle ne fait plus rien de ses journées. Dès que je l’ai au téléphone elle pleure et me dit qu’elle en a marre d’être dans cette maison seule.
Etant Aide-Soignante et ma maman (la fille de ma grand-mère) Auxiliaire de Vie, j’aimerai la prendre avec moi chez moi et devenir son aidante familiale. Je vis dans un appartement en RDC sans aucun escalier et aux normes pour personnes à mobilité réduite.
Qu’est ce que je dois faire ? Quelles démarches ? Quelles demandes d’aide financière je dois faire ?
Bonjour vous avez réussi en tant que petite fille ? Car je n’ai rien trouvé
Bonjour,
Merci de votre commentaire,
Oui, en tant que petite fille, j’ai réussi à trouver des informations sur le rôle d’aidant familial, bien que cela puisse parfois être difficile de trouver des ressources spécifiques, vous pouvez consultez des sites comme celui du gouvernement français, des associations d’aidants, ou des organisations de soutien aux personnes dépendantes, ou bien contactez les services sociaux locaux ou les centres communaux d’action sociale (CCAS) qui peuvent vous orienter vers les ressources disponibles.
Bonne journée,
Amandine.
Je souhaite heberger ma mere qui nest plus apte …elle chute et je veus men occuper tout en travaillant…je souhaiterais avoir des renseignements ..
Ce n’est pas facile d’accompagner au quotidien un proche en perte d’autonomie. Il est parfois nécessaire de se faire aider par un professionnel afin d’éviter l’épuisement physique et/ou psychologique. Un recueil a été réalisé par l’Institut Adhap, en partenariat avec la Fondation Novartis, sur les questions qui jalonnent la vie des aidants. Il est téléchargeable depuis le site internet d’Adhap Services.
Il est également remis gratuitement sur simple demande auprès d’un centre Adhap Services (180 implantations en France).