Après le terrible assassinat vendredi 29 janvier d'un couple de personnes âgées de l'Oise, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé la mise en place d’une série de mesures pour renforcer la sécurité des aînés et sanctionner plus sévèrement leurs agresseurs. Mais ces déclarations tonitruantes ouvrent-elles vraiment la voie à un changement de la situation ?Vers une aggravation des mesures pénales ? « La protection des quelque sept millions de personnes de plus de 70 ans constitue un véritable défi », estime le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Réagissant lors du journal de TF1 au meurtre du couple âgé dans l’Oise, le ministre a proposé trois mesures pour mettre au terme au phénomène des agressions envers les personnes âgées. Premièrement, il est question de mettre en place une opération "tranquillité senior". Dans le cadre ce dispositif, les aînés se sentant isolés ou menacés pourront s'adresser au commissariat ou à la gendarmerie. Le ministre promet "une vigilance accrue", avec des rondes dans les quartiers à risque. Deuxièmement, la police sera informée "lorsqu'un délinquant qui a agressé des personnes âgées sera libéré de prison, de manière à ce qu'on connaisse son lieu de résidence." Enfin, Brice Hortefeux prône une aggravation des peines contre les agresseurs de personnes âgées, car – affirme-t-il – "ce n'est pas la même chose d'agresser ou de cambrioler un quadragénaire ou quelqu'un qui a 85 ans". Des propositions sans lendemain ? De nombreuses communes n'ont pas attendu les recommandations du ministre et elles effectuent déjà des rondes. En outre, peut-on vraiment promettre une "vigilance accrue", lorsqu'on sait qu'il y aura 10 000 emplois de policiers en moins d'ici 2012 ? Le durcissement des sanctions pénales contre les agresseurs de personnes âgées n'est pas non plus une nouvelle sensationnelle. D'une part, les juges appliquent déjà des circonstances aggravantes lorsque les agressions sont commises à l'égard de personnes vulnérables. D'autre part, "ça n'est pas le ministre de l'Intérieur qui fait la loi, c'est le parlement", a rappelé la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie à l'antenne d'Europe 1. La garde des Sceaux estime qu’une modification de la loi n’est pas une bonne solution, car "aujourd'hui 40% des incriminations qui existent en matière pénale ne sont jamais utilisées par le juge, qui s'appuie sur des textes plus généraux pour rendre son jugement." Les propositions du ministre Hortefeux risquent donc bien de rester sans lendemain.
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