Lors de son allocution télévisée le 18 novembre dernier, Nicolas Sarkozy s’est longuement exprimé sur l’un des thèmes majeurs pour les Français : la réforme de la dépendance[1]. Maintes fois repoussée, cette réforme ne verra sans doute pas le jour avant 2012. En effet, le chef de l’Etat souhaite mettre en place une consultation préalable de la population, sur une durée de six mois. Le débat, qui ne fait que commencer, suscite d’ores et déjà questions et craintes, chez les personnes âgées comme chez les actifs. Comment financer la dépendance des personnes âgées ? Dans les prochains mois les conseils généraux, les organisations syndicales, les associations de personnes âgées seront amenées à exprimer leur point de vue sur la réforme des retraites, un des grands chantiers du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Ce dernier, conscient de la vive polémique que suscite le sujet, n’a fait que poser les questions auxquelles il faudra répondre. "Faut-il obliger les gens à s'assurer contre le risque de dépendance ? Augmenter la CSG ? Autoriser le recours sur succession après le décès des personnes âgées qui ont bénéficié des aides ?" Les solutions, elles, impliqueront sans doute des concessions douloureuses pour les seniors et les personnes âgées, dont la situation générale continue de se précariser. En ce temps de crise, l’annonce d’une assurance dépendance obligatoire ne fait pas l’unanimité auprès des seniors, qui connaissent un taux de chômage plus élevé que la moyenne nationale. De nombreux actifs se refusent ainsi à payer pour une dépendance dont ils ne souffriront peut-être jamais. L’avenir de l’APA, attribuée aux personnes âgées dépendantes, est compromis L’allongement de la durée de vie est un progrès qui implique de nombreux aménagements pour permettre la prise en charge la dépendance de manière digne. Les personnes âgées en perte d’autonomie, qu’elles souhaitent intégrer une maison de retraite ou demeurer à leur domicile doivent débourser des sommes importantes pour leurs soins. Des soins, qui sont en partie couverts par l’APA, une subvention dont l’avenir est incertain. Ainsi, l’APA est au cœur du débat. Succédant à la PSD depuis 2002, l’Allocation personnalisée d’autonomie présente des conditions d’attribution relativement souples pour les personnes âgées, et contrairement à son ancêtre, elle n’est pas récupérable sur la succession du bénéficiaire. Victime de son succès, elle est aujourd’hui en péril. Plus d’1,3 millions de Français dépendants perçoivent l’APA à domicile ou en maison de retraite, ce qui représente un coût exorbitant pour les départements, chargés en majeure partie de son financement. La réforme de la dépendance est donc urgente pour éviter la faillite aux collectivités locales.
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