Les maisons de retraite ont un besoin sans cesse croissant de recruter du personnel. Au lieu de favoriser l’emploi dans ce secteur, l’annonce de la réduction des contrats aidés en 2008 risque au contraire de peser sur le budget des maisons de retraite. Explications. Favoriser la création de maisons de retraite Dans un article d’opinion paru dans le journal Le Monde en date du 3 Septembre, le professeur Bernard Debré, ancien ministre et actuel député de Paris, plaide pour une réforme en profondeur des hôpitaux. Au passage, il souligne le manque crucial de places en établissements d’accueil pour personnes âgées. « Que dire d'un service de chirurgie de 25 lits dont seuls 5 sont occupés par de véritables malades, les autres lits n'hébergeant que des patients en attente de maison de convalescence ? » écrit le professeur Debré, poursuivant : « Car s'il y a trop d'hôpitaux dits « aigus », il n'y a pas d'établissement de soins de suite ou de maison de retraite. » Il faut donc favoriser la création de maisons de retraite, en faire une priorité de développement.
Doubler les effectifs en maison de retraite Mais comment envisager même l’augmentation du nombre d’EHPAD
[1] (Etablissements d’Hébergement pour les Personnes Agées Dépendantes, nom officiel des maisons de retraites médicalisées) alors que se posent déjà de sérieux problèmes de recrutement dans les établissements existants ? Selon Pascal Champvert, le président de l’AD-PA (Association des directeurs d’établissements d’accueils pour personnes âgées), même en doublant le nombre des effectifs dans les maisons de retraite « on n’arriverait pas au niveau de pays comme l’Allemagne, la Suisse ou les Pays-Bas, qui comptent deux à trois fois plus de personnel pour s’occuper de leurs personnes âgées. »
La baisse des contrats aidés inquiète les maisons de retraite Les crédits accordés par la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnels aux contrats aidés seront en baisse sensible en 2008 par rapport à cette année. Il n’y aurait plus que 230 000 contrats aidés dans le secteur marchand, contre 310 000 aujourd’hui (et respectivement 300 000 et 400 000 pour l’ensemble des contrats aidés). Or, s’ils ne constituent pas « la panacée », ainsi que la ministre de l’Economie, Madame Lagarde, l’a déclaré, ces contrats constituent « un ballon d’oxygène pour les maisons de retraite », selon M. Champvert. En effet, ils permettent aux établissements de recruter ainsi du personnel peu qualifié pour les fonctions de ménage et de restauration, et permettre ainsi aux autres personnels d’être plus présents auprès des personnes âgées. Toutefois, ce que réclament par-dessus tout les directeurs de maisons de retraite, ce sont des moyens supplémentaires pour recruter du personnel stable.
Réagissez, posez une question…