Le 1er avril 2025, la nouvelle réforme de l’assurance chômage, adoptée fin 2024, est entrée en vigueur. Alignée sur le report de l’âge de la retraite à 64 ans, cette loi durcit les conditions d’indemnisation, notamment pour les demandeurs d’emploi seniors. Âge minimum relevé, calcul des allocations modifié, mesures spécifiques : découvrez les principaux changements de la nouvelle loi chômage 2025 pour les plus de 53 ans, leurs impacts et les pistes pour s’adapter dans un marché du travail souvent hostile aux travailleurs âgés.

Durée d’indemnisation chômage : l’âge minimum passe de 53 à 55 ans

La mesure phare de cette réforme concerne la durée d’indemnisation des seniors, désormais calquée sur le décalage progressif de l’âge de la retraite (loi du 14 avril 2023). 

quel règles de chômage pour les seniors en 2025 ?

Voici les nouvelles règles applicables dès le 1er avril 2025 :

  • 53-54 ans : alignés sur le régime général, avec une indemnisation maximale de 18 mois (548 jours).
  • 55-56 ans : durée maximale portée à 22,5 mois (685 jours).
  • 57 ans et plus : indemnisation maximale de 27 mois (822 jours).

Bon à savoir : les seniors de 55 ans et plus peuvent prolonger leur indemnisation de 4,5 mois supplémentaires (137 jours) s’ils suivent une formation validée par France Travail. Une opportunité pour booster son employabilité, alors que la durée moyenne d’inscription des seniors chez France Travail est deux fois supérieure à celle des autres allocataires.

Si l’objectif est d’inciter au retour à l’emploi, ce relèvement risque de fragiliser les 53-54 ans, souvent confrontés à des discriminations à l’embauche.

Calcul du chômage 2025 : un durcissement pour les seniors

La réforme modifie également le calcul des allocations chômage, avec des effets notables pour les seniors :

  • La période de référence reste fixée à 36 mois pour les 55 ans et plus (contre 24 mois pour les moins de 55 ans), permettant de prendre en compte une carrière plus longue. 
  • L’indemnisation est désormais lissée sur 30 jours par mois, quel que soit le nombre réel de jours (28, 30 ou 31). Résultat : une perte de 5 jours par an, voire 6 en année bissextile, pour ceux qui n’épuisent pas leurs droits.

Pour les hauts revenus (supérieurs à 4 500 € brut/mois) : la baisse de 30 % après 6 mois ne s’applique plus aux 55 ans et plus (contre 57 ans auparavant).

Exemple : Un senior de 56 ans, indemnisé 1 500 € par mois, perdra environ 250 € sur une année pleine du fait de la mensualisation, mais évitera la dégressivité s’il touche une allocation élevée.

Le maintien des droits chômage jusqu’à la retraite décalé à 64 ans

La prolongation de l’indemnisation jusqu’à l’âge de la retraite à taux plein suit le report de l’âge légal. Pour la génération née en 1968, cet âge est fixé à 64 ans. Les conditions restent inchangées : avoir été indemnisé au moins 1 an et justifier de 100 trimestres validés.

quelle assurance chômage après 53 ans ?

Pour les seniors nés avant 1968, cet âge augmentera progressivement (2 mois par an)…

Loi chômage 2025 : saisonniers, démission, cumul et détenus

La réforme introduit aussi des ajustements pour d’autres profils de seniors :

  • Les saisonniers : la condition d’affiliation passe de 6 à 5 mois sur 24 mois, avec une indemnisation minimale de 5 mois, sécurisant leur situation.
  • Les démissionnaires restent non indemnisés sauf cas légitimes (ex. projet de reconversion validé après 4 mois de travail). Une réouverture des droits est possible après 5 mois de travail, sous conditions.
  • Le cumul avec une activité non salariée est limité à 60 % des droits restants pour les créateurs/repreneurs d’entreprise, sauf en cas de cessation d’activité.
  • Le deuxième versement de l’aide à la création d’entreprise (ARCE) est conditionné à l’absence de CDI.
  • Les ex-détenus ayant travaillé sous contrat pénitentiaire sont désormais éligibles à l’ARE, comme tout salarié.

Les prochaines règles de la réforme chômage à venir

D’autres évolutions sont prévues dans les prochaines semaines ou mois :

  • L’ouverture des droits pour les primo-entrants pourrait passer de 6 à 5 mois de travail, mais cela nécessite une loi (avant-projet transmis au Conseil d’État).
  • La cotisation patronale baissera de 4,05 % à 4 % du salaire brut, dès le 1er mai 2025.

Avec cette nouvelle loi chômage, l’État vise des économies de 2,3 à 3,6 milliards d’euros sur 4 ans, soit 600 à 900 millions par an, selon l’Unédic. Mais à quel prix ? Avec un taux d’activité des 55-64 ans d’environ 56 % (Insee 2023), les seniors restent sous-représentés sur le marché du travail. Réduire leurs droits pourrait accentuer leur précarité, sans garantir un retour rapide à l’emploi.

Dans un contexte où 45 % des recruteurs hésitent à embaucher des seniors (enquête Apec 2024), ces mesures seront-elles suffisantes pour inverser la tendance ?

*Ces mesures s’appliquent aux fins de contrats ou licenciements engagés à partir du 1er avril 2025.

Sources

Service-public.fr

Convention Unédic du 15 novembre 2024, arrêté du 19 décembre 2024

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Commentaires (4)

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  1. Georges Bui

    Les personnes inscrites à France Travail avant le 1er avril 2025 sont-elles concernées par ces mesures, en particulier celle du décalage à 64 ans du maintien du chômage jusqu’à la retraite à taux plein ?
    La borne à 62 ans est-elle maintenue pour ces personnes ?

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      La mise en œuvre des nouvelles mesures dépendra de décrets à paraître ; rapprochez-vous de France Travail ou de votre conseiller pour connaître votre situation précise.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre
  2. Le berder nathalie

    Comment est considéré le délai de carence pour le décompte des trimestres retraites. Merci

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Pour des informations personnalisées, il est recommandé de contacter votre Pôle emploi ou un conseiller retraite.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre

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