photo interview marc bernierLe député Marc Bernier, responsable du programme santé et aménagement du territoire dans l’équipe de campagne de Domique De Villepin, nous présente la vision sociale du candidat de République Solidaire (RSP).
Quelles sont les orientations de M. De Villepin concernant le social et plus particulièrement les personnes âgées ?
Il n’y a pas de programme défini personnes âgées. M. De Villepin a refusé de faire du catégoriel, car il a une vision globale de la société.
La principale mesure avancée et qui rejoint le problème de la pauvreté en France, concerne ce qu’on appelle le revenu citoyen. Notamment concernant les retraités, dont près de 10 % vivent sous le seuil de pauvreté. Nous avons même fait une proposition de loi pour que les personnes âgées reçoivent au moins 850 € à la place du Minimum vieillesse[1].
Quels sont les autres points à améliorer ?
Dans la dernière législature, il n’y a pas eu de loi sur la dépendance[2], ni de loi de santé publique.
Or on observe un vieillissement de la population : en 20 ans le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans a doublé. Il y a donc obligatoirement un accent à mettre sur la dépendance.
Un problème dont on ne parle pas assez c’est le vieillissement des personnes handicapées, qui sont contraintes après 60 ans de quitter leur établissement et ne peuvent malheureusement pas aller en maison de retraite. Ce sont des personnes qui ont des handicaps lourds et le personnel des maisons de retraite n’est pas habilité pour les recevoir.
Il faut également améliorer la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychocomportementaux, maladie d’Alzheimer[3] et autres troubles.
Comment améliorer cette prise en charge ?
Je pense que la principale action qu’il faudra mettre en avant sera le soutien à domicile.
C’est vrai que le conseil général s’y emploie. Cela dépend des départements, mais l’allocation APA a été créée pour permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible à domicile. Lorsqu’on parle des personnes à domicile, il faut aussi qu’il y ait un encadrement pluridisciplinaire autour de ces dernières. C’est là que se pose le problème de la désertification médicale et de l’inégalité de l’offre de soins sur le territoire français.
La priorité est donc à l’action à domicile, à travers l’amélioration de l’habitat, l’accès handicapé, la présence de personnel compétent médical et paramédical.
Que peut-on faire pour les aidants ?
On considère que 70 % des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer vivent à domicile. La perte d’autonomie progressive va mobiliser en premier lieu les aidants familiaux. Il y a une action prioritaire, qui passe par la formation des aidants familiaux. Il faut leur donner un maximum de compétences pour qu’ils connaissent bien la personne et puissent l’aider au quotidien.
C’est une chose que nous souhaitons développer, car cela existe dans certains départements, mais il faut l’amplifier pour atteindre une égalité territoriale. On constate en effet qu’au niveau national – comme partout dans le domaine médical – il y a des zones blanches. Tous les territoires ne sont pas traités de la même manière. Les solutions qui sont proposées portent sur l’accueil de jour, les haltes relais, qui permettent des moments de répit pour l’aidant familial.
Il faut également mettre à disposition des familles différentes solutions, telles que la téléassistance, des ateliers de prévention des chutes…
M. De Villepin entreprendra-t-il une réforme de la dépendance ?
Il manque réellement une loi sur la dépendance. Il faut qu’elle soit financée d’une manière équitable. Il y a un là un droit universel à l’autonomie, qui ne peut qu’être financé que par la solidarité nationale à 100 %, et non par des assurances privées. Sinon, on est sûr de faire deux catégories de Français. C’est ce qu’on a appelé le 5e risque. Il faut se rappeler comment a été créée la sécurité sociale. Il y a aujourd’hui quatre risques qui sont financés par la solidarité nationale. Il manque maintenant le 5e risque qui concerne la dépendance.
Mais alors comment sera-t-il financé ?
Pour le financer équitablement, il faudra avoir recours à la CSG, qui doit être perçue sur l’ensemble des revenus, issus du patrimoine ou autre. D’après les estimations faites sur la dépendance, on arrivait à des chiffres d’à peu près 30 milliards d’euros. Il faut savoir ce qu’on veut ! Les personnes sont vieillissantes, pour les laisser à domicile ou leur permettre d’intégrer un établissement, il faut bien trouver un moyen de les aider. Sachant que maintenant l’âge moyen d’entrée dans un Ehpad[4] est de 85 ans, ce sont les enfants, eux-mêmes retraités, qui partagent le reste à charge. Je pense qu’il faut trouver un système qui soit juste et équitable.

Note de l’article (6 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Avatar auteur, Judith Blanc
Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (0)

Réagissez, posez une question…

Nos dossiers sur ce thème

Les différents types de maisons de retraite

Le terme général de maison de retraite inclut un ensemble d'établissements. Pour bien choisir, il est important de distinguer les diverses formes d'hébergements pour personnes…

En savoir plus

EHPAD

L'Ehpad est le type de maison de retraite le plus répandu en France. Son statut juridique et sa structure font de l'Ehpad le lieu d'accueil…

En savoir plus

Les résidences services séniors

En plein développement et de plus en plus abordables, les résidences services séniors sont des logements, à l'achat ou en location, destinés aux personnes âgées…

En savoir plus