Revalorisation des retraites 2025 : qu’en est-il vraiment ? Suite à l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée nationale le 2 décembre, la chute du gouvernement de Michel Barnier entraîne l’abandon des textes de loi qui étaient en cours de discussion… dont le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Quid de l’augmentation des pensions, de la revalorisation Aggirc Arcco 2025 et de la désindexation des prestations sociales ? Si ce séisme politique plonge le pays dans l’incertitude, une chose est sûre : les 17 millions de retraités pourraient voir leur retraite augmenter dès le 1ᵉʳ janvier. Explications.
La revalorisation des retraites 2025 avant et après la censure
Depuis 1994, les pensions de retraite sont indexées sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac) des 12 derniers mois afin de limiter les dépenses publiques
Les dernières mesures du PLFSS 2025
En octobre dernier, le gouvernement avait annoncé une série de mesures pour réduire les coûts des retraites tout en équilibrant les comptes sociaux, parmi elles :
- Une revalorisation des pensions en deux temps : 0,8 % dès janvier 2025, suivie d’une hausse complémentaire au 1ᵉʳ juillet, pour atteindre l’inflation totale uniquement pour les pensions inférieures à 1 430 € nets par mois.
- Une désindexation partielle des retraites, destinée à réaliser des économies budgétaires, qui aurait également impacté les montants à long terme.
L’annonce avait été vivement critiquée pour leur impact sur les retraités aux revenus modestes.
La motion de censure et ses conséquences
Le 4 décembre, une motion de censure déposée par le LFI a été adoptée, entraînant la chute du gouvernement Barnier. En cause : le recours au controversé article 49.3 pour faire adopter sans vote le PLFSS 2025.
Résultat : tous les textes en cours de discussion, dont le PLFSS 2025, deviennent caducs. La législation en vigueur reprend alors ses droits avec l’article L161-25 du Code de la sécurité sociale, qui garantit une revalorisation annuelle basée sur l’inflation réelle de 2024, calculée par l’INSEE jusqu’à l’avant-dernier mois précédant la revalorisation.
Quelle sera la hausse des montants de retraite dès le 1ᵉʳ janvier 2025 ?
Grâce à cette situation, tous les retraités vont donc pouvoir tirer profit d’une pension plus généreuse et plus tôt que ce qui était initialement prévu.
Une hausse de 2,2 % sur les régimes de base
Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, les pensions de base versées par la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse), le SRE (Service des retraites de l’État), la CNRACL (Caisse nationale des agents des collectivités locales) et la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) verront leur pension finalement augmenter au niveau de l’inflation entre octobre 2023 et novembre 2024, estimée à 2,2 %.
Pour la plupart des retraités, cette hausse peut correspondre à une plus-value allant jusqu'à une centaine d'euros supplémentaires sur l'année, toujours bienvenue pour les petites retraites.
Par exemple, pour une pension de base de 1 000 €, le bénéficiaire percevra une augmentation de 22 € par mois, soit 264 € supplémentaires sur l’année.
Un retraité avec 700 € de pension passe à 715,40 €, contre 705,60 € avec l’ancienne proposition.
Quid des régimes complémentaires ?
Pour les retraités affiliés à l’Ircantec, la revalorisation de leur pension complémentaire, initialement décalée au 1ᵉʳ juillet, s’appliquera dès le 1ᵉʳ janvier.
Quant à la revalorisation Agirc-Arrco 2025, elle reste régie par ses propres règles. Le montant a déjà été augmenté de +1,6 % au 1ᵉʳ novembre 2024.
Cette revalorisation anticipée s’appliquera également aux personnes touchant une pension de réversion, à l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI), à l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA).
Seuls les avocats, dont la caisse de retraite (CNBF) est la seule à fixer le taux d’indexation de ses pensions de base, ne sont pas concernés par cette revalorisation.
Une meilleure revalorisation des retraites en janvier 2025, sauf si…
Cette bonne nouvelle n’est valable qu’en l’absence d’un PLFSS d’ici au 31 décembre. Or, dans les prochains jours, Emmanuel Macron devra nommer un Premier ministre qui formera un nouveau gouvernement… qui pourrait prévoir une mesure de limitation de la revalorisation à une date ultérieure.
Cependant, étant donné que cette sous-indexation a fait chuter le dernier gouvernement, cette hypothèse serait une mesure politiquement risquée.
De plus, les délais seraient serrés pour adopter la reconduction du PLFSS 2024 avant la fin de l’année.
Ainsi, dans le cas où la revalorisation s’applique bel et bien en janvier, les pensions augmentées seront perçues dès le mois de février. Même si cela reste en deçà de la hausse de 5,3 % en janvier 2024.
Si les retraités tirent avantage de cette crise politique, l’augmentation des pensions n’est pas sans conséquences pour les finances publiques. En annulant la désindexation partielle et en augmentant les pensions au rythme de l’inflation, l’État renonce à des économies budgétaires, remettant en question la soutenabilité du système de retraites à moyen et long terme.
Le prochain gouvernement devra rapidement trouver des solutions pour équilibrer les comptes et préserver les acquis sociaux. Parmi les options envisagées : une réforme systémique du financement des retraites, une modification des seuils d’imposition ou encore une augmentation des cotisations sociales.
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