Début août, les autorités sanitaires françaises ont signalé plusieurs cas de virus du Nil occidental (VNO). Cette contamination, après une absence de près d'une décennie, refait surface et progresse en Europe, dont récemment dans certaines régions de France comme la Gironde, le Var et la Guadeloupe. Quels sont les symptômes de cette infection ? Est-elle dangereuse et transmissible ? Et surtout, quelles mesures préventives adopter ?
Qu'est-ce que la fièvre du Nil occidental ?
Le virus du Nil occidental, identifié pour la première fois en 1937 dans le district de West Nile en Ouganda, tire son nom de cette région. Il est transmis par les moustiques, tout comme le paludisme et la dengue. Bien que longtemps considéré comme rare chez l'homme, ce virus connaît une recrudescence en Europe et dans des pays voisins tels que l'Italie, la Grèce, la Serbie, la Hongrie, Israël et la Roumanie.
Comment se transmet le VNO ?
Le moustique Culex pipiens, principal vecteur du virus, devient porteur après avoir piqué des oiseaux migrateurs infectés. Il peut ensuite transmettre le VNO à l'homme et au cheval par :
- une simple piqûre,
- une transfusion sanguine,
- lors de transplantations d'organes,
- une transmission de la mère à l’enfant durant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.
Cependant, le virus n'est pas considéré comme contagieux. La quantité de virus dans le sang humain ou équin est insuffisante pour infecter un autre moustique lors d'une piqûre.
De nouveaux cas en France début août
Le virus a été détecté pour la première fois en Camargue en 1962-1963. Depuis les années 2000, il refait surface en France, notamment dans le Var et en Guadeloupe cet été, avec des cas confirmés à Ollioules, Six-Fours-les-Plages, et La Seyne-sur-Mer. Ces incidents ont déclenché une enquête menée par la cellule régionale de Santé publique France pour déterminer les lieux de contamination possibles.
Désormais considéré comme endémique dans le pourtour méditerranéen, en Europe centrale et en Amérique du Nord, le virus continue de se propager, en grande partie à cause du réchauffement climatique qui favorise la prolifération des moustiques porteurs.
Quels sont les symptômes du virus du Nil occidental ?
Dans 80 % des cas, l'infection est asymptomatique. Lorsqu'ils apparaissent, les symptômes ressemblent souvent à ceux de la grippe, incluant :
- Une fièvre soudaine, généralement après 3 à 6 jours d'incubation
- Des maux de tête
- Des douleurs articulaires et musculaires
- Une éruption cutanée
- Un gonflement des ganglions du cou
- Des nausées, des douleurs abdominales et des diarrhées
- Des symptômes respiratoires
Dans 1 cas sur 100, des complications neurologiques comme la méningite ou l'encéphalite peuvent survenir, potentiellement mortelles, surtout chez les personnes âgées ou immunodéprimées, comme les patients ayant subi une transplantation. Des exemples récents incluent trois cas graves en Grèce et en Italie cet été.
Comment traiter et se protéger du virus ?
Bien que la maladie ne soit pas contagieuse, les autorités sanitaires appellent tout de même à la vigilance pour limiter sa propagation.
Aucun vaccin disponible
À ce jour, il n'existe ni vaccin ni traitement spécifique contre le virus du Nil occidental.
Pour les formes neuro-invasives de l'infection, le traitement repose sur la prise en charge des symptômes, incluant :
- L’hospitalisation
- Des perfusions intraveineuses
- Une assistance respiratoire
- La prévention des infections secondaires
Les mesures préventives
Contrairement au moustique Tigre qui pique principalement durant la journée, le moustique Culex est actif en soirée et la nuit, avec une période d'activité allant de juin à novembre. L'ARS rappelle donc les mesures de protection individuelle à adopter :
- Porter des vêtements couvrants et amples en fin de journée.
- Utiliser des répulsifs sur les zones de peau exposées.
- Installer des diffuseurs et des moustiquaires dans les habitations.
- Éliminer les eaux stagnantes où les moustiques femelles, les seules à piquer, pondent leurs œufs.
Des mesures collectives sont également mises en place pour lutter contre les facteurs favorisant la prolifération des moustiques, tels que :
- les pluies abondantes,
- l'irrigation excessive,
- les températures anormalement élevées.
Cela inclut :
- La destruction des gîtes larvaires et l’élimination des moustiques adultes en fonction des situations entomologiques locales.
- Un "triple dispositif de surveillance" pour contrôler la circulation du virus chez les humains, les chevaux et les oiseaux.
- Une sensibilisation à l'identification et au dépistage du virus par les établissements de santé du secteur.
- Des mesures temporaires pour sécuriser les dons de sang et d'organes, notamment dans le Var.
Les arboviroses, ou maladies transmises par les moustiques, sont en nette augmentation en Europe, avec 713 cas autochtones enregistrés dans 123 régions de neuf pays de l’UE en 2023, dont 67 décès. Les contaminations par le virus du Nil occidental, bien que pour l’heure isolées, préoccupent fortement les autorités sanitaires. En 2022, 1 133 cas ont été recensés, avec un nombre croissant de régions touchées depuis 2018, la France faisant partie des pays les plus affectés.
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