Le maintien à domicile[1] est à la mode. Les pouvoirs publics ont en effet beaucoup axé leur politique envers les personnes pagées sur le développement de la prise en charge de la dépendance[2] à domicile. Or on s’aperçoit aujourd’hui que celle-ci nécessite beaucoup d’adaptations à mettre en œuvre. C’est la raison d’être de la grande étude sur les SSIAD[3] (Services et Soins Infirmiers à Domicile) que vient de lancer le ministre délégué aux Personnes Agées, M. Philippe Bas. Une étude sur les SSIAD lancée simultanément dans cinq régions Le ministre délégué aux Personnes Agées, M. Philippe Bas, a annoncé le lancement d’une étude simultanée dans cinq régions sur la prise en charge des SSIAD (Services et Soins Infirmiers à Domicile). L’étude va permettre de recueillir des données sur la prise en charge des personnes âgées à domicile en Nord Pas de Calais, en Aquitaine, dans le Limousin et le Pays de Loire ainsi qu’en Poitou-Charentes. Au total les données concernant 2500 patients seront collectées d’ici le 30 avril 2007, puis analysées d’ici le mois de septembre prochain. Il s’agit de mieux caractériser la quantité de soins nécessaire, de catégoriser les différents types de personnes faisant appel aux services de soins à domicile, de quantifier les besoins de prise en charge, ainsi que d’en évaluer le coût.
Le maintien à domicile est-il une panacée ? Malgré l’insistance des pouvoirs publics à privilégier la solution du maintien à domicile, force est de constater que cette politique ne convient pas à tous et en toutes circonstances. C’est ce que le ministère aux Personnes Agées reconnaît en lançant cette étude. «Beaucoup de patients pris en charge par les SSIAD vieillissent et deviennent plus dépendants», peut-on lire dans le communiqué du ministère annonçant la mise en œuvre de l’enquête. L’inadaptation du maintien à domicile peut aboutir sur l’hospitalisation soudaine d’une personne, ce qui peut entraîner « un risque de déstabilisation et peut parfois conduire à une perte définitive d’autonomie » pour une personne âgée fragile, comme le reconnaît le ministère.
Les limites du Plan Solidarité Grand Age Lorsque Philippe Bas a présenté en juin 2006 les grandes lignes du Plan Solidarité Grand Age, l’accent mis sur le respect du choix de vie des personnes âgées traçait la voie d’une grande politique en faveur du maintien à domicile. C’était oublier que des vœux pieux à la réalité il y a un pas, parfois énorme
[4]. Il est certes louable d’avoir voulu « éviter aux gens qui veulent rester chez eux d’entrer en maison de retraite », le gouvernement se hâte à présent d’adapter la réalité à cette possibilité de choix. C’est la raison pour laquelle, avec un an de retard sur la présentation de son plan programme pour les personnes âgées, le ministre démarre à présent la mise en place et l’adaptation des structures de services et de soins infirmiers sans lesquelles préconiser le maintien à domicile ne peut être une alternative sérieuse. Mais après tout, ‘mieux vaut tard que jamais’.
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