Le maintien à domicile est souvent la solution préférée des proches pour accompagner une personne atteinte de démence. Dans ce cadre, le médecin coordonne les interventions des différents professionnels de santé : le SSIAD[2] pour les soins, le kinésithérapeute[3] et l’ergothérapeute pour la rééducation, les aides à domicile pour les tâches du quotidien. Cependant, il arrive un moment où le maintien à domicile[1] ne suffit plus à garantir les soins et la sécurité de votre parent âgé, ainsi que la santé du proche aidant. Voici les signes d’alerte pour envisager une entrée en établissement pour personnes âgées.

La détérioration de l’état de santé du proche âgé 

L’aggravation des troubles cognitifs ou comportementaux accélère la perte d’autonomie et exige un investissement physique et psychologique important de la part de l’entourage, souvent le conjoint, lui-même âgé.

Si la personne montre une aggravation de ses symptômes, comme une confusion, des troubles de la mémoire sévères ou des changements d’humeur inhabituels, la prise en charge devient épuisante et difficile à gérer pour l’aidant, en dehors des heures d’interventions professionnelles.

La personne malade vit seule avec de faibles ressources

Il est possible d’assurer le maintien à domicile d’une personne qui vit seule ou sans proche aidant disponible 24h/24, notamment par l’intervention de professionnels au domicile, financée par l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Or, les heures d’aides accordées par l’organisme ne suffisent pas toujours à compenser la perte d’autonomie.

De plus, augmenter les heures d’aides à domicile en dehors du plan d’aide personnalisée représente un coût important, parfois difficile à financer.

Le domicile n’est plus adapté à l’autonomie du parent

difficulté à gérer une démence à domicile

Pour qu’un accompagnement à la maison dure le plus longtemps possible, le logement doit souvent subir des travaux d’aménagement au maintien à domicile pour installer un lit médical, gagner de l’espace pour entreposer le matériel des intervenants et faciliter leur passage quotidien, sécuriser les déplacements du proche et faciliter son autonomie. Mais, dans certaines habitations, ces travaux sont limités ou demandent un investissement financier difficile à supporter pour l’aidé et sa famille. 

L’épuisement de l’aidant familial

Souvent logé et accompagné par un aidant familial, le proche âgé devient une charge physique et mentale qui s’ajoute au quotidien du membre de la famille. S’occuper d’une personne atteinte de démence, tout en gérant son propre foyer et ses obligations professionnelles, augmente le risque de burn-out de l’aidant : plus de stress, un surmenage, une dépression[5] et une perte de productivité au travail.

Cet épuisement est susceptible de dégrader fortement la relation entre l’aidé et l’aidant, jusqu’à entraîner sa propre hospitalisation. L’entrée en établissement est une solution pour préserver le bien-être de tous.

Le manque de disponibilité des professionnels de santé

À mesure que la maladie progresse, de nouveaux besoins en soins et donc en personnel soignant ou médecins spécialisés s’ajoutent. Or, dans certaines régions de France, la pénurie de professionnels de santé contraint les familles à arrêter la procédure de maintien à domicile, les obligeant à passer par un établissement où la présence du personnel adéquat permet de recevoir les soins spécifiques.

Des problèmes de sécurité à la maison 

Le domicile est le premier lieu à risque d’accidents chez les personnes âgées. Malgré la présence d’un aidant et l’aménagement intérieur… Des incidents arrivent : des chutes, l’oubli de fermer les portes ou les fenêtres ou d’éteindre des appareils électroménagers, ou encore la fugue (20 % des malades d’Alzheimer[6] présentent un besoin compulsif de déambuler. Pris par le symptôme de confusion, il ne reconnaît plus son domicile et part à la recherche d’un endroit connu autrefois.). Autant de comportements à risque qui demandent une surveillance plus stricte que les systèmes de télésurveillance.

Le proche atteint de démence refuse les soins

senior atteint de démence qui refuse de se faire soigner

Si, après plusieurs mois de prise en charge, la personne malade décide de ne plus écouter les directives du proche aidant ou des intervenants – par exemple en refusant de : prendre ses médicaments, suivre des recommandations médicales ou accepter de l’aide… L’absence de coopération, dangereuse pour sa santé, freine sa bonne prise en charge et demande une surveillance par des professionnels formés. 

Des problèmes de communication avec l’aidé  

Avec l’évolution de la démence, il arrive que le parent éprouve des difficultés à comprendre et se faire comprendre. Cette situation complique le maintien à domicile, car une mauvaise communication avec une personne âgée entraîne des risques pour sa sécurité liés à différentes situations dangereuses telles que l’oubli d’éteindre des appareils, des sorties non supervisées ou la consommation de médicaments inappropriés.

Incapable d’exprimer ses besoins ou son inconfort, l’aîné risque de ne pas recevoir les soins nécessaires et d’aggraver son état de santé.

La difficulté à communiquer finit par frustrer la personne qui, se sentant incomprise, commence à s’isoler. Cette réaction en génère d’autres, comme la déprime ou l’agitation, toujours difficiles à gérer sans l’aide de professionnels.

Si reconnaître les limites de l’accompagnement à domicile assure la sécurité de votre parent malade, l’idée de le transférer vers un établissement pour personnes âgées peut susciter de la culpabilité. Loin d’être un abandon, cette étape est une décision réfléchie basée sur les besoins de votre parent que le domicile ne peut plus satisfaire. Souvent difficile à prendre et à assumer, l’initiative d’entrer en Ehpad[4] est abordée par les professionnels, conscients des limites de leur intervention et disposés à soutenir les familles dans cette démarche.

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