Améliorer le portage des repas à domicile

En 2011, le Programme National pour l’Alimentation (2011-2015) inscrivait dans ses objectifs l’amélioration de l’alimentation des personnes âgées.Par le biais d’une étude statistique, la Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de Vie (CLCV) dresse aujourd’hui un tableau de la situation des aînés bénéficiant de ce service. Cofinancée par la Direction Générale de l’Alimentation du Ministère de l’agriculture, cette étude met en lumière les points d’amélioration à apporter aux services de restauration destinés aux seniors. Le portage des repas: Pourquoi ?Une alimentation saine et variée, est la base d’une bonne santé à tout âge, mais plus particulièrement après 60 ans, où l’on constate malheureusement une augmentation du taux de malnutrition. En cause tout d’abord la dégradation de l’état de santé, qui est à l’origine d’une alimentation insuffisante. La fatigue et la dépendance^[1] physique, pousse l’aîné à absorber des aliments industriels pauvres en nutriments. Par ailleurs, les personnes atteintes de troubles cognitifs tels qu’Alzheimer^[2] sont particulièrement touchés par le problème de la malnutrition. Le malade oublie de prendre ses repas, ou bien ne dispose plus des facultés suffisantes à leur élaboration. De plus, l’âge entraîne une perte de la sensation d’appétit. Pour faciliter la bonne alimentation des personnes âgées, les collectivités locales développent des services de portages de repas à domicile, les soulageant à plusieurs niveaux. La corvée des courses est allégée, et surtout, les menus livrés contiennent les apports nutritifs que de nombreux aînés négligent. Sont ainsi présents viande, légumes, féculents, produit laitier etc.Les repas demeurent trop chersCependant, la CLCV qui a recueilli l’avis de 251 consommateurs au moyen de questionnaires à choix multiples relève plusieurs soucis. Aucune indication quant au réchauffage et à la conservation des plateaux livrés n’est fournie. Le contact avec le professionnel chargé de la livraison est extrêmement bref. 63% des sondés déclarent que ce dernier se préoccupe très peu de savoir si les repas livrés les jours précédemment ont été consommés. Ceci s’explique par l’absence de formation des livreurs quant aux problématiques du grand âge. Le contenu du menu gagnerait lui aussi a être améliorer. La viande est souvent jugée trop difficile à mastiquer, l’assaisonnement laisserait à désirer. En outre, les clients affirment ne jamais être consultés sur la qualité des plats reçus, ni sur leurs attentes. L’absence de dialogue avec les usagers se traduit également par un manque de choix du menu livré. Ainsi, seuls 44% d’entre eux déclarent pouvoir choisir leur commande. Enfin, à l’heure où la traçabilité des aliments revêt un caractère important pour un nombre croissant de consommateurs, la provenance des repas est obscure pour l’écrasante majorité des personnes âgées interrogées. La charge financière pesant sur les usagers est également pointée du doigt par le CLCV. En effet, le coût du repas livré s’élève en moyenne a 7,6 euros, ce qui représente un budget conséquent pour les ménages à la retraite. Ainsi, la livraison de 4 à 5 repas par semaine représenterait 10% des ressources disponibles de la personne âgée. Suite à ces observations, le CLCV formulé une série de recommandations et notamment la mise en place d’une  réglementation claire de la qualité nutritionnelle des repas servis aux personnes âgées, comme cela a été le cas pour la restauration scolaire.