Préparer ses médicaments, lever, habiller et laver son proche âgé avant de lui préparer son repas, faire les courses, gérer l’administratif et nettoyer le domicile avant la visite des soignants… la journée du proche aidant est bien chargée. Bien qu’honorable, cette dévotion pour accompagner un parent en perte d’autonomie n’est pas sans conséquences. Derrière cette volonté de bien faire se cachent de nombreux blocages, souvent invisibles, qui empêchent les aidants familiaux de demander l’aide dont ils ont pourtant besoin. Pour leur propre bien-être ainsi que pour la personne aidée, voici des pistes à suivre pour soutenir et aider les aidants familiaux.
D’où viennent les blocages des aidants familiaux à demander de l’aide ?
Motivés par l’amour et le dévouement, les aidants familiaux rendent leur tâche encore plus ardue car ils peinent, consciemment ou inconsciemment, à demander de l’aide.
Les raisons psychologiques
Les principales raisons pour lesquelles les aidants refusent d’être aidés sont liées à des perceptions d’échec ou de faiblesse.
- Perdre le contrôle sur la situation : souvent les mieux placés pour connaître vraiment les besoins et les préférences de leur aîné, demander de l’aide signifie laisser quelqu’un d’autre s’occuper de leur proche, avec le risque de changements dans les soins apportés…
- La culpabilité liée à l’impression de ne pas réussir à gérer seuls.
- Enfin, solliciter une aide extérieure peut être mal perçu, considéré comme une forme d’abandon.
Ces fausses croyances, parfois accentuées par des attentes familiales, font en sorte que l’aidant s’isole davantage.
Le manque de temps
Beaucoup de choses à faire, à penser et à anticiper en peu de temps… Le quotidien chargé d’un aidant laisse peu de place à la recherche d’information et d’aides disponibles. Cette course contre la montre les empêche d’améliorer leur qualité de vie, de prendre plus de temps pour eux et de souffler.
Les signes qu’un proche aidant a besoin d’aide
À disposition 7 jours sur 7 et parfois 24 h/24, être aidant est un travail aussi bien physique que mental. Voici les principaux signes qu’il est temps de déléguer ou de se faire accompagner.
L’épuisement
À cause d’une surcharge de responsabilité, le premier signe qu’un aidant a besoin d’aide est sa fatigue chronique. Avec le stress et le manque de sommeil, ce dernier ressent des douleurs corporelles, une lassitude, une baisse d’énergie qui se manifeste par une perte de concentration, de mémoire ou un pic d’irritabilité.
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L’évolution des besoins
Au fil d’une maladie dégénérative, les besoins de la personne aidée évoluent. La détérioration de l’état de santé du proche exige plus de soins spécifiques ou intensifs auxquels l’aidant n’est plus en mesure de répondre.
Une baisse de qualité de vie
Si l’aidant se sent dépassé, incapable de fournir les soins nécessaires au parent âgé ou de gérer sa vie professionnelle et personnelle en dehors de son rôle… Il peut subir des préjudices financiers et émotionnels.
Comment surmonter les blocages et aider les proches aidants ?
Demander de l’aide et faire face à ces blocages demande une démarche proactive des aidants, mais aussi de leur entourage.
Informer sur l’aide disponible
Si les aidants n’ont pas le temps de s’informer sur les aides possibles, il est du devoir de leur entourage de leur présenter les différentes options.
- Déléguer certaines tâches fatigantes ou stressantes à des services d’aide à domicile[1] (aides-soignants, auxiliaires de vie, services de ménage, soins médicaux à domicile).
- Utiliser des services de téléassistance pour la tranquillité d’esprit en cas d’urgence.
- Demander des aides financières pour économiser sur les frais d’aménagement de domicile, de services d’assistance, etc.
- Se rapprocher des ressources au niveau local, auprès de la mairie, des associations et organismes sociaux, mais aussi nationale sur internet via les sites du gouvernement, des organismes de placement comme Cap Retraite ou des forums d’entraide pour aidants.
Encourager la communication
Discuter ouvertement avec les membres de la famille aident à alléger le fardeau. Partager les responsabilités et impliquer l’entourage apporte du soutien et l’aidant se sent moins seul. Exprimer les émotions, le stress et les préoccupations ou la fatigue ouvrent à des conversations constructives et à des prises de conscience.
Ces discussions peuvent clarifier les attentes et mieux répartir les tâches.
Développer un réseau de soutien
Si l’entourage n’est pas ouvert à la discussion, des groupes de soutien existent pour accueillir les expériences des aidants et les sortir de leur isolement. Cette communauté est une ressource bienvenue pour partager les épreuves et les préoccupations, comme les bons conseils pour tenir et aider à relâcher la pression.
Se confier aux professionnels est aussi bénéfique. Ces travailleurs sociaux, psychologues ou personnels soignants restent des experts pour identifier les signes de détresse et orienter vers un plan d’action pour y faire face.
Utiliser le droit au repos et au répit
Pour tenir son rôle d’aidant jusqu’au bout, c’est-à-dire en restant le plus efficace possible, ce dernier doit prendre du temps pour lui. Une nécessité pour maintenir sa santé physique et mentale. Grâce au droit au repos et au répit, qui offrent des services temporaires de soins, l’aidé est pris en charge par des établissements d’accueil spécialisés. Le temps pour l’aidant de se ressourcer, retrouver un sommeil récupérateur, indispensable pour recharger les batteries et rester efficace et opérationnelle pour poursuivre correctement son rôle d’aidant.
Si endosser le statut d’aidant n’est pas fait pour tout le monde, la personne en charge d’un parent âgé tend à s’oublier elle-même, accaparée par sa mission. Pour accompagner correctement l’aidé, l’aidant a aussi besoin de se faire accompagner pour être bien lui-même. Si vous connaissez un aidant en détresse ou qui met sa vie entre parenthèses, partagez-lui ces conseils. En plus de lui apporter du soutien, vous participerez aussi à prendre soin de son protégé.
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[1] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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