Si votre rôle d’aidant principal d’un parent âgé est devenu trop exigeant et vous épuise, vous envisagez peut-être de laisser la main à un proche ou d’opter pour une prise en charge en maison de retraite.  Retrouvez les conseils de Cap Retraite pour surmonter la culpabilité et présenter la situation aux autres membres de la famille, sans soulever de conflit familial.

Lorsque vous ne pouvez plus être aidant familial

S’occuper au quotidien d’un proche âgé en perte d’autonomie vous demande un investissement important. Résultat : vous avez le sentiment de ne pas pouvoir aider votre parent suffisamment, malgré votre dévouement d’aidant familial. L’épuisement et l’angoisse guettent et vous comprenez qu’il est probablement nécessaire de changer votre façon d’assister votre proche âgé.

Comme tout aidant familial, vous avez vos propres limites et si vous avez fait le maximum, selon vos capacités et contraintes, vous n’avez aucune raison de culpabiliser. Chercher une nouvelle solution pour l’accompagnement de votre proche n’a rien d’égoïste ou inconscient. Lorsque votre rôle d’aidant devient insoutenable, vous avez le droit de remettre en question l’organisation de la prise en charge de la personne âgée dépendante.

Votre tâche d’aidant, lorsqu’elle dépasse ce que vous êtes capable d’assumer, peut affecter votre santé, vos finances et vos relations sociales. N’attendez pas d’être dans une situation trop difficile émotionnellement ou physiquement pour envisager une autre solution, même si vos proches ne sont pas nécessairement « sur la même longueur d’onde » et s’étaient accommodés de votre rôle d’aidant principal.

Dès lors, si vous envisagez de vous décharger de tout ou une partie de votre rôle d’aidant principal, il est souvent nécessaire d’engager (de préférence en amont) une conversation avec les autres membres de la fratrie.

Évoquer un changement de son rôle d’aidant avec ses proches

Que vous envisagiez un accueil en maison de retraite ou un recours accru à l’intervention d’un aidant professionnel, voici quelques conseils pour faciliter la conversation avec vos proches.

Repensez et reformulez votre rôle d’aidant

Lorsque vous envisagez la redéfinition de votre rôle d’aidant, ne considérez pas ce changement comme une rupture. Au lieu d’assister votre proche âgé d’une manière spécifique, vous allez maintenant l’aider différemment. Il ne s’agit pas d’abandonner votre tâche d’aidant : vous resterez toujours un proche aimant et ce lien demeure la partie la plus importante de votre relation avec votre parent.

Évoquez les différentes options avec la famille

La conversation avec la fratrie sur la redéfinition de votre rôle d’aidant est souvent délicate. Votre décision de cesser d’assumer le rôle d’aidant principal de votre parent âgé, ou de réduire votre charge de travail, aura probablement une influence sur les autres membres de la famille. Vos proches peuvent être anxieux : vont-ils devoir changer leurs propres projets ? Devront-ils s’investir davantage pour trouver une solution ? Faudra-t-il un nouvel aidant principal pour accompagner votre proche à domicile ou un accueil en Ehpad peut-il satisfaire tout le monde ?

Pour faciliter la conversation et réduire les conflits familiaux, commencez par évoquer ensemble la question suivante : quel est le point le plus important pour vous concernant la vie de votre parent d’aujourd’hui à la fin de ses jours. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur la question – la prise en charge de votre parent – plutôt que sur les rancœurs du passé liées à toute dynamique familiale. Vous avez aussi l’occasion d’aller plus loin que la question de votre rôle d’aidant en cherchant ensemble des solutions.

Lorsque vous expliquez que vous ne pouvez plus être l’aidant principal et continuer à vous occuper de votre proche comme avant, il est important de ne faire savoir à vos frères et sœurs que vous ne leur dictez pas leur conduite, mais exposez votre problème.

Si la conversation s’emballe, ne vous laissez pas entraîner dans une dispute. Dites à vos proches que vous avez fait le maximum en tant qu’aidant, et n’oubliez pas d’y croire vous-même. Expliquez-leur : « J’aurai peut-être pu faire cela autrement, mais j’ai réellement atteint la limite de mes capacités et ne peux plus être l’aidant principal ».

Reconnaissez vos sentiments

Si vous prenez mal la situation et avez un sentiment de culpabilité, reconnaissez vos sentiments, ne les étouffez pas. Pensez-vous que les autres vous jugent et considèrent que vous n’êtes pas un bon aidant parce que vous ne pouvez plus assumer ? Est-ce le sentiment que vous avez vous-même à votre sujet ? Pensez-vous qu’un autre aurait fait un meilleur aidant que vous ? Ou que vous devriez être capable de faire face ? Si c’est le cas, essayez d’être plus indulgent à votre égard.

Êtes-vous en colère contre un proche qui n’a rien fait pour vous aider dans votre tâche d’aidant ? Quelles que soient les circonstances, la culpabilité, la colère, le stress et l’épuisement sont souvent des réactions naturelles lorsqu’un aidant tente de changer la situation.

Pour surmonter ces émotions, vous aurez peut-être besoin de l’aide d’un psychothérapeute ou de participer à un groupe de parole. Les plateformes de soutien aux aidants, notamment au sein des accueils de jour ou dans des associations telles que France Alzheimer[1], pourront vous renseigner sur ces possibilités. N’hésitez pas à les contacter pour obtenir plus de conseils et partager votre expérience avec d’autres aidants

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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