On savait que les médicaments prescrits pour le traitement de la maladie de Parkinson sont susceptibles d’accroître le risque de souffrir de troubles obsessionnels-compulsifs (OCD). Une nouvelle étude américaine examine les solutions permettant de réduire ces effets secondaires qui peuvent avoir des conséquences graves pour les patients sur les plans personnels, professionnels et financiers.

Parkinson : les agonistes de la dopamine en cause

Une précédente étude indiquait déjà qu’environ 14 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont souffert d’au moins un trouble du spectre de l’OCD. Les hommes sont davantage concernés que les femmes. Chez eux, les effets indésirables sont l’hypersexualité et le jeu pathologique. Quant aux femmes, elles peuvent souffrir d’hyperphagie ou d’une propension à l’achat compulsif.

D’après la nouvelle étude des chercheurs de l’Université Loyola, publiée dans le journal Expert Review of Neurotherapeutics, la prévalence de ces effets secondaires est du reste sous-estimée. Les malades de Parkinson connaissent mal ces effets ou en sous-estiment la gravité. Le principal facteur de risque d’apparition des comportements compulsifs réside dans l’utilisation de traitements médicamenteux, appelés agonistes de la dopamine, permettant de contrôler les tremblements et d’autres symptômes de la maladie de Parkinson.

Les options de traitement des OCD

    L’étude américaine évoque ensuite les différentes possibilités pour réduire ou prévenir les troubles compulsifs chez les malades de Parkinson :

  • l’adaptation du traitement,
  • la stimulation cérébrale profonde,
  • la psychothérapie cognito-comportementale.
    La gestion des troubles compulsifs est particulièrement compliquée, d’après les chercheurs qui déplorent l’absence de directives thérapeutiques relatives aux OCD chez les malades de Parkinson. La stratégie doit donc être individualisée et le choix des interventions spécifiques est crucial : elles pourront aller du changement de traitement médicamenteux, à la réduction du dosage ou même à l’interruption du traitement.
    Pourtant, les patients de Parkinson sont le plus souvent réticents à changer de traitement et peuvent également souffrir d’un syndrome de sevrage lorsqu’ils cessent de recevoir des agonistes de la dopamine :

  • anxiété,
  • crises de panique,
  • dépression[1],
  • irritabilité,
  • fatigue.
    L’étude évoque également des stratégies alternatives à la modulation du traitement médicamenteux, notamment l’administration de médicaments permettant de contrôler les troubles compulsifs :

  • antidépresseurs,
  • antipsychotiques atypiques,
  • antiépileptiques.

Enfin, la famille a un rôle crucial dans l’accompagnement du malade de Parkinson. Les aidants familiaux doivent être informés des risques de développement de troubles compulsifs. Les chercheurs suggèrent également de limiter l’accès au compte en banque, aux cartes de crédit et à Internet pour protéger les malades de Parkinson de leurs propres abus.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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