La fatigue qui s’installe plus vite, la diminution de certaines de ses facultés et le ralentissement du rythme de vie : Ces signes du vieillissement, qui se déclarent normalement après 60 ans, arrivent bien plus tôt dans la vie d’une personne avec un handicap physique ou mental. Ainsi, dès 40 ans, ces proches handicapés perdent la résilience qu’ils ont su développer au fil des années, perturbant leur quotidien et celui de leur entourage, et ce, malgré l’aide de proches ou de professionnels. Dès lors, doit-on envisager un placement dans un établissement spécialisé et sécurisé ? À partir de quand chercher une maison de retraite pour une personne handicapée vieillissante ?
Les signes qu’une personne handicapée vieillissante doit entrer en maison de retraite
Faire le choix de placer un parent en établissement spécialisé est toujours difficile. Pourtant, malgré leur jeune âge (les premiers symptômes des personnes handicapées vieillissantes peuvent commencer vers 40 ans) et les soins à domicile de qualité, certains signes d’alerte ne trompent pas.
Dégradation de l’état de santé général
Le premier signe qui doit vous alerter sur le besoin d’une prise en charge professionnelle continue de votre parent handicapé est la dégradation de son état de santé général, malgré les soins à domicile. Cette détérioration se manifeste de plusieurs façons :
- Si la personne subit des chutes répétées malgré des mesures de sécurité.
- Ses maladies chroniques comme le diabète, l’insuffisance cardiaque ou les problèmes respiratoires deviennent difficiles à contrôler.
- Une perte de poids ou une difficulté à s’alimenter correctement, même avec de l’aide.
Diminution de l’autonomie
Comme chez les personnes âgées valides, l’âgisme réduit petit à petit l’autonomie. Et chez les personnes handicapées, certains troubles moteurs ou cognitifs apparaissent bien avant le grand âge. Il peut s’agir de :
- Difficultés à se lever, s’habiller, se laver ou à se nourrir, même avec l’aide de proches ou d’aides à domicile.
- Des problèmes d’incontinence fréquents et difficiles à gérer à domicile.
- Une perte importante de mobilité, nécessitant une aide constante pour se déplacer.
Isolement social et détérioration psychologique
Avec la perte d’autonomie, les seniors ont naturellement tendance à se replier sur eux-mêmes et à s’isoler du monde extérieur. C’est notamment le cas si :
- Votre proche ne sort plus de chez lui et n’a plus de contacts sociaux.
- Des signes de dépression ou d’anxiété apparaissent ou s’aggravent.
- Votre parent devient de plus en plus confus ou désorienté.
- La personne néglige son hygiène corporelle ou celle de son environnement.
Épuisement des aidants
S’occuper d’un parent handicapé est un travail à temps plein qui demande beaucoup de sacrifices. Ce dévouement a toutefois une limite si :
- Les proches aidants montrent des signes d’épuisement, de stress ou de burn-out.
- La charge des soins croissante dépasse leurs capacités.
Problèmes de sécurité
D’autres facteurs de risques pour la sécurité du parent handicapé sont à prendre en considération :
- Le risque d’accidents domestiques, comme des risques d’incendies dus à un oubli de la cuisinière ou du fer à repasser allumé, voire des chutes irréversibles.
- Une mauvaise gestion des médicaments si la personne oublie de prendre ses
médicaments ou les prend incorrectement.
Si votre proche handicapé répond à une ou plusieurs de ces alertes, alors il a besoin d’une surveillance constante et de soins médicaux plus intensifs.
Comment commencer la recherche d’une maison de retraite pour un proche handicapé ?
Comme pour les maisons de retraite traditionnelles, rechercher un établissement pour personnes handicapées vieillissantes demande un minimum de préparation.
Anticiper les difficultés
Rien ne sert d’attendre une crise pour commencer à chercher une maison de retraite. Dès les premiers signes de difficulté précédemment cités, commencez à vous intéresser aux différentes possibilités pour placer votre parent handicapé. En anticipant, vous pouvez planifier avec soin et trouver un établissement qui répondra aux besoins spécifiques de votre proche. Le placement en maison de retraite, c’est aussi prévoir le financement de l’hébergement dans ce type de structure. Pour cela, vous pouvez vous faire aider des subventions de l’État comme l’ASH, la PCH, etc.
Contacter les établissements pour seniors handicapés
Différentes structures sont disposées à accueillir votre parent handicapé. L’idéal est d’en visiter plusieurs afin de comparer l’atmosphère, la propreté, le fonctionnement, d’évaluer si les services offerts correspondent aux besoins de votre parent et de discuter avec le personnel soignant.
1- Les EHPAD pour handicapés physiques
Les Ehpads pour personnes handicapées disposent d’une unité dédiée à l’accueil de personnes handicapées vieillissantes. La différence avec un EHPAD classique ? L’équipe soignante et les professionnels de santé sont formés aux besoins et à la prise en charge de ce type de résidents et ont souvent exercé auparavant dans des foyers spécialisés pour les personnes en situation de handicap
2- Les établissements pour handicapés mentaux
- Les établissements de type maison de retraite spécialisée (ou Foyer d’Accueil Spécialisé pour Personnes Handicapées Vieillissantes – FAS-PHV) dans le Grand Est.
- Les Ehpad accueillant uniquement des personnes en situation de handicap mental.
- Les Ehpad avec une unité de vie pour personnes handicapées âgées (UVPHA) spécialisée dans les pathologies mentales.
Les modalités d’admission
Contrairement aux octogénaires qui emménagent en maison de retraite, l’âge des résidents dans ce type de service pour handicapés est inférieur à 60 ans.
Ainsi, il est courant de demander une dérogation d’âge pour entrer en Ehpad. Cette demande s’effectue auprès du Conseil départemental, avec l’accord de la MDPH, avant de la joindre au dossier d’admission en Ehpad.
Attendre trop longtemps pour envisager une maison de retraite peut non seulement mettre en danger la santé de la personne handicapée, mais aussi celle de ses proches aidants. Anticiper et planifier assurent que la transition vers un établissement spécialisé se fasse dans les meilleures conditions possibles, avant que la situation ne devienne critique.
Enfin, se renseigner sur le moment opportun pour envisager une maison de retraite ne signifie pas abandonner votre proche. C’est reconnaître la réalité de ses besoins spécifiques. En prenant cette initiative, vous assurez qu’il bénéficie des soins et du soutien adaptés, dans un cadre spécialement conçu pour répondre à ses exigences.
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