La vie nous réserve parfois des surprises difficiles. Quand un parent perd soudainement son autonomie, c’est un choc pour toute la famille. On se sent souvent démuni, ne sachant par où commencer. Pas de panique ! Voici un guide complet pour vous aider à traverser cette épreuve, étape par étape. Des démarches administratives aux solutions d’hébergement, en passant par le soutien émotionnel, vous trouverez ici toutes les clés pour accompagner au mieux votre proche.
Évaluer la situation : première étape cruciale
Avant toute chose, il est essentiel de bien comprendre l’état de santé de votre parent et son degré de dépendance[1]. Cette évaluation permettra de mettre en place l’aide la plus adaptée.
La grille AGGIR : un outil incontournable
Pour mesurer le niveau de dépendance, les professionnels utilisent la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie[2] Groupes Iso-Ressources). Elle classe les personnes en 6 groupes :
- GIR[3] 1 : dépendance totale
- GIR 2 à 5 : degrés variables de dépendance
- GIR 6 : autonomie complète
Cette classification est importante car elle détermine l’éligibilité à certaines aides, notamment l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).
Faire appel aux professionnels
N’hésitez pas à solliciter l’avis de spécialistes pour une évaluation approfondie :
- Le médecin traitant : c’est souvent le premier interlocuteur. Il pourra vous orienter vers d’autres professionnels si nécessaire.
- La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) : pour les personnes de moins de 60 ans.
- Les services sociaux : ils peuvent réaliser une évaluation globale de la situation.
Trouver de l’aide : les organismes à contacter
Face à la perte d’autonomie d’un parent, il est crucial de ne pas rester isolé. De nombreuses structures sont là pour vous épauler.
Les centres d’information et de coordination
- Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS[4]) : présent dans chaque commune, il vous mettra en relation avec un assistant social pour vous guider dans vos démarches.
- Le Centre Local d’Information et de Coordination (CLIC[5]) : spécialisé dans l’accompagnement des personnes âgées, il en existe environ 600 en France.
- Le Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) : similaire au CCAS mais à l’échelle intercommunale.
Les services spécialisés
Pour les situations plus complexes, notamment en cas de maladie neurodégénérative comme Alzheimer[6], des équipes spécialisées peuvent intervenir à domicile. Les Équipes Spécialisées Alzheimer (ESAD) proposent un accompagnement adapté.
Les aides financières : un soutien précieux
La perte d’autonomie entraîne souvent des frais importants. Heureusement, des aides financières existent pour alléger cette charge.
Pour les personnes âgées
- L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : destinée aux plus de 60 ans, son montant varie selon le degré de dépendance et les ressources.
- L’Allocation pour Adultes Handicapés (AAH) : sous certaines conditions, elle peut compléter l’APA.
Pour les aidants familiaux
Votre rôle d’aidant est reconnu et peut ouvrir droit à des aides :
- L’Allocation Journalière du Proche Aidant : elle compense partiellement la perte de revenus liée à une réduction d’activité professionnelle.
- Des formations gratuites sont proposées pour vous aider à mieux accompagner votre proche.
Adapter le logement : sécurité et confort
Pour permettre à votre parent de rester à domicile dans de bonnes conditions, quelques aménagements sont souvent nécessaires.
Prévenir les chutes
C’est la priorité numéro un. Voici quelques adaptations essentielles :
- Installation de barres d’appui dans les toilettes et la salle de bain
- Remplacement de la baignoire par une douche à l’italienne
- Pose de revêtements antidérapants au sol
- Suppression des tapis ou fixation au sol
- Amélioration de l’éclairage, notamment pour les déplacements nocturnes
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Faciliter le quotidien
D’autres aménagements peuvent grandement améliorer la qualité de vie :
- Installation d’un lit médicalisé
- Mise en place d’un fauteuil releveur
- Réorganisation des placards pour rendre les objets du quotidien plus accessibles
Les solutions d’hébergement : à chacun sa formule
Parfois, le maintien à domicile[7] n’est plus possible ou souhaitable. Différentes options s’offrent alors à vous.
L’accueil en établissement
- Les EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) : ils offrent une prise en charge médicalisée 24h/24.
- Les résidences autonomes : pour les personnes encore relativement indépendantes mais ayant besoin d’un cadre sécurisant.
- Les unités de soins de longue durée : pour les personnes très dépendantes nécessitant des soins médicaux importants.
Les solutions alternatives
Entre le domicile et l’établissement, il existe des formules intermédiaires :
- La colocation intergénérationnelle : votre parent partage son logement avec un étudiant, bénéficiant ainsi d’une présence rassurante.
- L’accueil en famille d’accueil : une solution plus familiale et souvent moins onéreuse qu’un EHPAD[8].
- Les accueils de jour : ils permettent à votre parent de passer la journée dans une structure adaptée tout en rentrant chez lui le soir.
L’aide à domicile : les différentes formules
Si votre parent reste chez lui, différents types d’aide à domicile[9] sont possibles.
Les services prestataires
- Avantages : flexibilité, remplacement assuré en cas d’absence de l’intervenant.
- Inconvénients : coût plus élevé, turnover possible des intervenants.
Les services mandataires
- Avantages : assistance administrative, continuité avec le même intervenant.
- Inconvénients : vous êtes l’employeur, avec les responsabilités que cela implique.
L’emploi direct
- Avantages : option la moins chère, relation directe avec l’intervenant.
- Inconvénients : vous gérez tout, du recrutement aux démarches administratives.
Les solutions innovantes
Des plateformes comme Ernesti proposent une formule hybride, combinant les avantages du mandataire et de l’emploi direct, avec une gestion simplifiée des démarches administratives.
Préserver la relation et le bien-être émotionnel
Au-delà des aspects pratiques, il est essentiel de maintenir une relation de qualité avec votre parent et de prendre soin de votre propre équilibre émotionnel.
Respecter la dignité et l’autonomie
- Impliquez votre parent dans les décisions qui le concernent.
- Encouragez-le à participer aux activités quotidiennes dans la mesure de ses capacités.
- Respectez son intimité, demandez toujours la permission avant d’intervenir dans ses affaires personnelles.
Prendre soin de soi en tant qu’aidant
Accompagner un parent dépendant peut être épuisant. N’oubliez pas de :
- Demander de l’aide à votre entourage, répartir les tâches entre les membres de la famille.
- Prendre du temps pour vous, maintenir vos activités et relations sociales.
- Rejoindre un groupe de parole ou consulter un psychologue si besoin.
Se préparer à l’avenir
La perte d’autonomie d’un parent est souvent progressive. Anticiper l’évolution de la situation peut vous aider à mieux vous y adapter.
Rester à l’écoute des changements
Observez régulièrement l’état de santé de votre parent et n’hésitez pas à consulter le médecin au moindre doute. Une réévaluation régulière des besoins permettra d’ajuster l’aide apportée.
Envisager les directives anticipées
C’est un sujet délicat, mais il est important d’aborder avec votre parent ses souhaits concernant sa fin de vie[10]. Les directives anticipées permettent de les formaliser et de s’assurer qu’ils seront respectés.
Vers de nouvelles formes de solidarité
Face au défi du vieillissement de la population, de nouvelles initiatives voient le jour. Des associations proposent des visites de convivialité pour rompre l’isolement des personnes âgées. Des plateformes en ligne permettent de mettre en relation des bénévoles avec des personnes ayant besoin d’aide.
Ces solutions innovantes complètent les dispositifs existants et ouvrent de nouvelles perspectives pour l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie. Elles témoignent d’une prise de conscience collective de l’importance de la solidarité intergénérationnelle.
Accompagner un parent en perte d’autonomie est un parcours exigeant, mais qui peut aussi être source d’enrichissement personnel. En vous appuyant sur les ressources disponibles et en prenant soin de vous-même, vous pourrez traverser cette épreuve et continuer à partager des moments précieux avec votre proche.
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[1] Dépendance
La dépendance de la personne âgée désigne le besoin d’aide pour réaliser les tâches de la vie quotidienne en raison de problèmes physiques ou mentaux.
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[2] Gérontologie
La gérontologie est l’étude du vieillissement et des défis liés à la vie des personnes âgées.
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[3] GIR
Le GIR (Groupe Iso-Ressources) est un outil qui sert à évaluer le niveau d’autonomie des personnes âgées, en les classant selon leur besoin d’aide pour les activités quotidiennes.
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[4] CCAS
Le CCAS est un organisme local qui aide les habitants en difficulté, notamment les personnes âgées, en leur offrant des services sociaux et des aides financières.
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[5] CLIC
Le CLIC est un centre local qui aide les personnes âgées en fournissant des informations et des conseils sur les services et les aides financières disponibles, ainsi que les démarches…
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[6] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
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Le maintien à domicile permet aux personnes âgées ou dépendantes de vivre chez elles en recevant l’aide nécessaire pour rester autonomes et en sécurité.
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[8] EHPAD
Les EHPAD sont des établissements médicalisés qui accueillent des personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux réguliers et d’une aide dans leur vie quotidienne.
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[9] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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[10] Fin de vie
La fin de vie est la phase où une personne se prépare à la mort, avec un accompagnement pour soulager la douleur et offrir du confort.
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Bonjour je suis en hospitalisation à domicile dans l’incapacité de m’occuper de mais papiers exemples ( les impôts ) et le petit quotidien car j’ai fais pratiquement tout mensualiser . En attente d’un conseil de votre part je vous prie d’agréer mes salutations distinguées Mme G.
Bonjour,
Merci de votre commentaire,
Dans votre situation, il pourrait être utile de vous faire accompagner pour la gestion de vos démarches administratives. Des services ou des proches peuvent vous aider à vous organiser au mieux.
Bonne journée,
Amandine.
Bonjour pour infos je suis en hospitalisation à domicile depuis environ 1 an 1/2 environ un mois de coma cardio pulmonaire j’ai l’aide ménagère, les infirmiers, le taxi médical impossible de conduire, ma perte d’autonomie malgré les efforts que je fais pour ne pas régresser d’avantage ne suffisent pour gérer certaines tâches qui me paraissent trop compliquée ex : les impôts ma fille qui ne veut rien entendre refuse de me tendre la main ✋ elle a déménagé me dit elle et pas question de me donner son adresse uniquement son no de téléphone afin de la contacter si je DCD pour la prévenir pour la maison heritage. N’est pas du tout dans le besoin n’ayant plus de familles tous DCD je me retrouve seule sans 🫴 une main tendue j’aurais 70 Ans au moi de MAI le but de mon message me renseigner pour me renseigner à propos d’un peu d’aide physique et moral car handicapée. Merci si vous pouvez m’aider comment je dois agir pour avoir un peu de bien être vous en souhaitant bonne réception je vous prie d’agréer mes sincères salutations Mme G.
Bonjour,
Merci de votre commentaire,
Votre situation est touchante, et il existe des solutions pour vous aider. Je vous conseille de contacter votre mairie ou le CCAS pour demander une aide administrative et morale. Des associations locales ou la MDPH peuvent aussi vous accompagner dans votre quotidien. Parlez-en également à votre service d’hospitalisation à domicile, qui pourra vous orienter.
Bonne journée,
Amandine.
Cela peut être beaucoup plus compliqué.
Imaginez un médecin qui devient dément en quelques jours (ayant réussi à donner le change car sa démence avait due être présente avant, il exerçait et conduisait encore juste avant …).
Diabétique, il a laissé courir sa maladie faute de pouvoir suivre sa propre prise en charge.
Sa compagne (qui avait l’àge de ses enfants), bien qu’IDE, l’a quitté car il devenait incontinent ; son ex-femme réapparaît, elle doit toucher sa pension de réversion à son décès, plus la grande propriété familiale dont le démembrement lors du divorce, la rend propriétaire, son ex-mari en avait la seule jouissance.
Une de ses filles, médecin, décide, en accord avec sa mère, de le laisser partir de sa belle mort de diabétique …
Son autre fille, non soignante et habitant à 1 000 km, en rupture familiale mais restée l’unique proche de son père, doit se battre car :
– aucun diagnostic n’a ete posé
– sa famille refuse d’appeler un médecin et toute hospitalisation
– elle n’a pas accès aux papiers d’identité
L’appel au SAMU avec transfert de département échoue par deux fois après car la famille sur place fait mine qu’elle prend tout en charge.
Le troisième appel menaçant le SAMU aboutit et le père dément est hospitalisé en acidocetose et sa démence irréversible et évolutive est actée. Il est pris en charge pour son diabete qui n’était plus soigné.
L’ex-compagne et la famille médecin, se disputent les cartes bancaires, la famille finit par l’obtenir, mais refuse de rendre tout compte à la fille éloignée, qui, elle, réussit par obtenir les copies des pièces d’identité de son père avec difficulté car la famille médecin réussit à la faire passer pour folle.
Le père sort du CHU une fois rétabli au bout de deux mois, et ce n’est qu’après plusieurs échanges de mails avec l’assistante sociale de la clinique qu’il a rejoint en attendant une place en EHPAD, qu’elle obtient les papiers-sésame pour saisir la justice, et le certificat de démence d’un médecin agréé.
Sa demande de tutelle judiciaire aboutit au bout d’un an après saisine du tribunal et convocation de toutes les parties en présence.
Le papa ayant été placé en EHPAD où il coule des jours paisibles depuis six ans maintenant, il a une démence sereine, souriante, sans agressivité, il marche très bien et est resté continent (c’était son diabete non soigné qui lui avait perdre temporairement cette autonomie), adore manger, ne prend qu’un cachet par jour pour son diabète.
Il avait 84 ans quand il est devenu dément, et il travaillait toujours en tant que médecin, même s’il s’était mis à temps partiel.
Sa fille proche est heureuse de le voir enfin se reposer et de n’avoir plus aucun souci, lui qui s’était occupé des autres toute sa vie et considérer toute vie comme un miracle et méritant d’être vécue.