La maladie d’Alzheimer[1] affecte les facultés mentales. Votre proche peut donc rapidement devenir la cible de charlatans prêts à lui vendre des remèdes miracles. Apprenez à reconnaître les arnaques médicales et à protéger le malade des escrocs susceptibles d’exploiter sa vulnérabilité.
Pourquoi les malades d’Alzheimer sont-ils la cible d’arnaques médicales ?
Les arnaques médicales et faux traitements de la maladie d’Alzheimer sont devenus monnaie courante avec la hausse de l’espérance de vie et du nombre de personnes atteintes de démence.
Les fabricants et les escrocs en tout genre savent que les aînés ont peur de la maladie d’Alzheimer.
- 80 % des seniors redoutent la maladie d’Alzheimer,
- 1 senior sur 2 se déclare même très inquiet.
Source : consultation Cap Retraite « Les seniors face à la maladie d’Alzheimer », 2016.
Ainsi, les seniors risquent de dépenser de l’argent pour des traitements « miracles », à cause de :
- la crainte de la maladie, même chez les personnes âgées en bonne santé,
- l’altération du jugement, chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
En outre, le vieillissement du cerveau entraîne des changements : chez de nombreuses personnes âgées, la capacité de saisir les situations sociales est altérée. Certains seniors peuvent donc ne pas reconnaître un escroc au premier abord ou ne pas oser repousser les démarcheurs.
La Haute Autorité de Santé (HAS) et les associations de protection des consommateurs luttent bien sûr contre les arnaques médicales. Certaines sociétés parviennent néanmoins à passer entre les mailles des filets, pendant suffisamment longtemps pour tromper des centaines d’aînés. Il est donc important d’apprendre à protéger son proche atteint de la maladie d’Alzheimer.
Comment reconnaître un faux traitement de la maladie d’Alzheimer ?
Avant d’essayer un traitement miracle de la maladie d’Alzheimer, posez-vous les bonnes questions pour éviter de débourser de l’argent inutilement. Protégez-vous ou votre proche des dangers de médicaments sans autorisation de mise sur le marché (AMM) : leurs effets indésirables peuvent être fatals.
Les médicaments vendus en ligne promettent la lune au malade d’Alzheimer, mais sont souvent des faux, potentiellement dangereux.
- Vous assure-t-on que le traitement « soigne » la maladie d’Alzheimer ? Il faut savoir qu’il n’existe aujourd’hui aucun traitement curatif de la maladie d’Alzheimer. Les médicaments autorisés sont seulement des traitements des symptômes. D’ailleurs, le gouvernement a cessé de rembourser plusieurs médicaments utilisés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, jugés inefficaces par l’HAS. Ces molécules apparaissent même aujourd’hui dans la liste noire 2019 du magazine Prescrire, car leurs bénéfices sont trop faibles au regard de leurs risques et effets indésirables.
- Vous promet-on que le médicament peut inverser les symptômes de la maladie d’Alzheimer ? Les maladies neuro-dégénératives sont, comme leur nom l’indique, des pathologies entraînant une dégénérescence. Impossible de retourner en arrière. Lorsque le cerveau est touché, les facultés perdues ne peuvent pas être retrouvées avec un médicament miracle. Des thérapies non médicamenteuses, comme la musicothérapie, peuvent améliorer la qualité de vie du malade et stimuler les facultés restantes. Mais les traitements ne peuvent pas encore réparer ce qui est perdu.
- Le fabricant du produit ou traitement prétend-il que celui-ci peut réduire de X % les risques d’avoir la maladie d’Alzheimer ? La FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) affirme qu’aucune étude ne permet d’appuyer ce genre d’allégations. Les scientifiques sont à la recherche de traitements susceptibles de protéger le cerveau de la maladie d’Alzheimer, mais à l’heure actuelle, il n’existe pas de molécule spécifique ayant fait ses preuves. La recherche a découvert des facteurs protecteurs pour le cerveau, comme le régime méditerranéen, mais il ne s’agit pas de traitements miracles… Comme les facteurs de risque n’annoncent pas nécessairement la maladie, les facteurs protecteurs ne sont pas des boucliers capables de protéger à 100 % quiconque s’en munirait…
Attention également aux promesses vagues, rédigées en termes trompeurs :
- Le vendeur prétend-il que son traitement est une « percée scientifique » ? Cette expression à la connotation fortement « commerciale » ne veut pas dire grand-chose…
- Le produit est-il censé aider à traiter de nombreuses maladies et pas seulement Alzheimer ? La FDA conseille de se méfier des médicaments à l’action thérapeutique prétendument globale…
- Le produit a-t-il été testé en laboratoire ou sur des animaux ? Même si les tests en laboratoire ont donné de bons résultats, cela ne prouve rien sur l’effet du traitement chez l’être humain. De nombreux médicaments prometteurs font les manchettes pour disparaître dès qu’ils arrivent au stade des essais chez l’être humain.
La vulnérabilité aux arnaques est-elle un signe annonciateur d’Alzheimer ?
Il est intéressant de remarquer que le danger des escroqueries n’intervient pas seulement après le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
Une sensibilisation réduite aux arnaques peut être un indicateur précoce de la maladie d’Alzheimer et de la déficience cognitive légère (trouble précurseur de la démence), indique l’étude de scientifiques du Centre de traitement de la maladie d’Alzheimer de l’université de Rush (États-Unis), publiée fin mai dans la revue Annals of Internal Medecine.
L’étude effectuée auprès d’une cohorte de 935 personnes âgées non diagnostiquées avec la maladie d’Alzheimer au début de la recherche et suivies pendant 6 ans, met en avant une importante corrélation entre la vulnérabilité aux arnaques et un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer (Boyle et coll., 2019).
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[1] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
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