On savait jusqu’à présent que la perte du chromosome Y, liée à l’âge, explique au moins en partie l’espérance de vie plus courte des hommes. Une récente étude suggère, par ailleurs, qu’il pourrait y avoir une corrélation entre l’absence du chromosome associé à la détermination du sexe des individus mâles et un risque accru d’être atteint de la maladie d’Alzheimer.

Alzheimer : une étude pointe du doigt le chromosome Y

Dans une étude, publiée lundi 23 mai dans le journal « American Journal of Human Genetics », des scientifiques de l’université suédoise d’Uppsala affirment qu’il existe un lien entre l’apparition de la maladie d’Alzheimer[1] chez les hommes de 80 ans et plus et la perte du chromosome Y au sein des cellules sanguines.

L’équipe de Lars Forsberg et Jan Dumanski, en collaboration avec des chercheurs de France, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Canada, a examiné une cohorte de plus de 3 200 hommes âgés en moyenne de 73 ans.

    Principaux résultats :

  • environ 17 % des individus examinés présentaient une perte du chromosome Y et cette condition est plus fréquente chez les fumeurs et les sujets les plus âgés de l’étude,
  • les personnes déjà diagnostiquées comme atteintes de la maladie d’Alzheimer présentaient un plus grand nombre de cellules sanguines sans le chromosome Y que les autres,
  • les individus non diagnostiqués comme souffrant de la maladie d’Alzheimer, mais présentant une perte du chromosome Y, ont plus de risques de la développer à l’avenir (d’après le suivi des différents individus participant à trois études menées sur le long terme, d’où sont extraites les données de la présente recherche).

Les hommes chez lesquels on a constaté une perte du chromosome Y dans les cellules sanguines ont développé la maladie d’Alzheimer avec la même prévalence que ceux nés avec des facteurs de risque génétiques pour cette pathologie dégénérative.

Le but : découvrir un nouveau biomarqueur d’Alzheimer

Bien sûr, « le fait qu’un individu présente une perte du chromosome Y ne permet pas de prédire à 100 % l’apparition future du cancer ou de la maladie d’Alzheimer », souligne Lars Forsberg. Et le scientifique d’ajouter : « mais à l’avenir, la perte du chromosome Y dans les cellules sanguines peut devenir un nouveau biomarqueur du risque d’être atteint d’une maladie. »

Les chercheurs de l’université suédoise ont l’intention de continuer à étudier les effets de la perte du chromosome Y sur une plus grande échelle. Ils prévoient également d’explorer de manière plus approfondie le lien qui existe entre cette mutation et le risque de souffrir de certains cancers ou de la maladie d’Alzheimer.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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