Un Ehpad[1] pas comme les autres ouvrira ses portes en 2019 dans le village de Dax, dans les Landes. L’établissement sera en fait un village Alzheimer[2], qui accueillera 120 résidents malades d’Alzheimer au cœur de 5 hectares de nature. Inspiré de l’exemple hollandais, le village Alzheimer constituera également un lieu d’expérimentation des thérapies non médicamenteuses pour les malades. Projet innovant, inédit en France, le village permettra aux résidents de maintenir une vie sociale et de se déplacer librement.

Un village Alzheimer accueillera 120 résidents dès 2019

Pour la première fois en France, un village entièrement destiné aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sera construit pour accueillir les malades dans les meilleures conditions possible. Le projet – dont le budget de construction s’élève à quelque 28 millions d’euros et le fonctionnement annuel à 7 millions – s’inspire du village Alzheimer hollandais d’Hogeweyk.

La première pierre de ce projet ambitieux a été posée lundi à Dax, un village landais, qui a relevé le pari d’offrir un environnement entièrement adapté aux besoins de personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer. Allant beaucoup plus loin que l’Ehpad spécialisé ou l’unité protégée Alzheimer, le nouveau complexe s’étendra sur 5 hectares. Il comprendra 16 maisonnées réparties en 4 quartiers. Ces logements partagés accueilleront 120 résidents, entourés et accompagnés par 120 employés salariés et 120 bénévoles, issus du tissu associatif de la région.

Le tarif journalier de l’accueil dans cet Ehpad unique devrait être similaire aux tarifs affichés dans le secteur, soit environ 60 euros.

Une architecture entièrement conçue pour le malade d’Alzheimer

L’architecture du village Alzheimer est pensée pour s’intégrer harmonieusement dans la région, tout en permettant aux résidents de se déplacer librement sans se sentir enfermés dans l’enceinte fermée d’un Ehpad. Sans clôtures visibles, le village est néanmoins sécurisé pour protéger les résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, souvent agités et enclins à l’errance. Les bénévoles aideront à organiser des activités pour les résidents.

Les maisonnées ressembleront à des bastides de style médiéval, une architecture typique de la région. Le but : éviter la désorientation des patients. Le village comprendra une épicerie, un restaurant, un salon de coiffure, un centre culturel, une salle de gym, une petite ferme, un potager et un centre médical. Les malades d’Alzheimer pourront ainsi mener une vie de communauté quasi normale et participer à des activités stimulantes, pour maintenir une vie sociale enrichissante. Diverses études sur la maladie d’Alzheimer montrent en effet que la socialisation des patients est un facteur important pour améliorer leur qualité de vie et leur santé.

Par ailleurs, le personnel et les bénévoles ne porteront pas de « blouses blanches ». Le but : assurer la continuité avec le domicile, sans donner le sentiment de vivre dans un établissement médical.

Plusieurs recherches soulignent que l’environnement doit permettre aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer d’éprouver un sentiment d’intimité et de dignité. Les différentes caractéristiques environnementales du village Alzheimer devraient ainsi augmenter l’indépendance des résidents, améliorer leur estime de soi et leur confiance, tout en renforçant leur identité personnelle.

Ce projet, lancé dès 2013 par l’ancien président du département des Landes, Henri Emmanuelli, fera l’objet d’un suivi et de travaux de recherche par une équipe scientifique spécialisée. Le but : vérifier l’efficacité de cette méthode de prise en charge de la maladie d’Alzheimer et éventuellement reproduire le village dans d’autres régions de France.

Au regard du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en France (près d’un million), ce projet innovant pourrait offrir une réponse plus spécifique aux besoins des patients et de leurs aidants, pour lesquels cette maladie constitue une épreuve parfois difficile à vivre.

(Crédit de la photo : Capture d’écran YouTube – Nord Architects et conseil départemental des Landes)

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (3)

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  1. ANNE MARIE GARDIER

    Je trouve ce message d’espoir extraordinaire, mais un peu « utopique » hélas !
    Je suis confrontée à cette maladie par mon mari, il est devenu dépendant, pour s’alimenter etc…
    Cette maladie ne va pas en s’améliorant, et même si on entre « valide » que devient-on quand la maladie fait son oeuvre ?
    ,
    Le prix est très correct je paie BEAUCOUP plus pour BEAUCOUP moins de soignants.
    J’aimerais avoir votre avis.
    Cordialement
    Anne Marie Gardier

    Répondre
  2. Ferrazza

    Ce projet donne plein d’espoir. M’occupant de mon frère de 65 ans, je regrette de n’avoir aucune réponse à mes questions depuis 2 ans concernant les conditions d’admission, ainsi que le fonctionnement de cet établissement.
    Vraiment décevant!

    Répondre
  3. mabyre marie-gabrielle

    bonjour
    je trouve que c’est une superbe idée , j’aimerais savoir quel niveau de la maladie doivent avoir les personne pour être accepter , et accepte vous l’aide social.
    MERCI

    Répondre

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