Vers l’âge de 60 ans, de nombreux hommes redoutent le cancer de la prostate, dont le risque de contraction augmente avec l’âge. Bien que facile à traiter à un stade précoce, ce type de cancer chez les personnes âgées peut évoluer de manière lente et asymptomatique, parfois pendant des années après le diagnostic. Or, après 70 ans, la gestion et l’intérêt du traitement se complexifient selon l’état de santé du patient et le stade du cancer prostatique. Cap Retraite revient sur l’évolution du cancer de la prostate et les défis qu’elle pose après 70 ans.

Ce qu’il faut savoir sur le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui se développe dans la glande de la prostate, située sous la vessie chez les hommes. Cette glande produit une partie du liquide séminal, qui transporte et nourrit le sperme. Lorsque des cellules de la prostate deviennent anormales et se multiplient de manière incontrôlée, elles forment une tumeur cancéreuse. 

Les facteurs de risque 

Bien que la cause exacte du cancer de la prostate reste incomprise, certains facteurs augmentent le risque de développer cette maladie :

  • L’âge : le risque de cancer de la prostate est plus fréquent chez les hommes de plus de 50 ans et encore plus passé 70 ans,
  • Les hommes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate,
  • Une alimentation riche en graisses animales ou en produits laitiers, 
  • Une surexposition aux pesticides et en particulier à la chlordécone. 

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Les symptômes du cancer de la prostate 

Si les premiers stades du cancer de la prostate peuvent être asymptomatiques, les signes d’alerte s’installent à mesure que la maladie progresse, notamment des problèmes urinaires :

  • Le besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit.
  • Des difficultés à commencer ou à arrêter d’uriner.
  • Un faible débit urinaire ou une interruption du flux urinaire.
  • Une douleur ou une sensation de brûlure pendant la miction.
  • La présence de sang dans l’urine ou dans le sperme.

Mais aussi une douleur persistante dans le dos, les hanches ou le bas du corps.

À noter que ces symptômes sont similaires à d’autres affections de la prostate, telles que l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP).

Diagnostiquer le cancer prostatique après 70 ans

À partir de 70 ans, les hommes ont tout intérêt à surveiller la santé de leur prostate. Pour confirmer l’origine des éventuels symptômes et par prévention, plusieurs méthodes de dépistage sont recommandées :

  • Examen rectal numérique (ERN) : Le médecin insère un doigt ganté et lubrifié dans le rectum pour sentir la prostate et détecter toute anomalie. Bien que gênant, ce test reste l’un des moyens les plus efficaces de détecter les changements dans la prostate. 
  • Dosage sanguin du PSA (antigène spécifique de la prostate) : Le PSA est une protéine produite par les cellules de la prostate. À niveau élevé (au-delà de 4 ng/ml), les PSA dans le sang indiquent un problème de prostate, y compris un risque de cancer. 
  • Biopsie de la prostate : Si des résultats anormaux sont détectés lors de l’examen rectal numérique ou du dosage sanguin du PSA, des échantillons de tissu de la prostate sont prélevés et examinés sous un microscope pour détecter la présence de cellules cancéreuses.

Grâce à ces mesures de dépistages simples et recommandées après 70 ans, la mortalité liée à ce cancer est en baisse d’environ 3,7 % chaque année. 

Les 4 stades d’évolution du cancer de la prostate et les espérances de vie

Les urologues évaluent le risque tumoral d’un cancer de la prostate grâce à la classification de D’Amico. Cela consiste à associer les résultats du score de Gleason (qui mesure le degré d’agressivité du cancer), le stade clinique et le dosage du taux de PSA. 

Évolution de la tumeur dans la prostate

Les stades T1 et T2 : le cancer de la prostate «intracapsulaire»

Le cancer de la prostate peut être localisé ou intracapsulaire, ce qui signifie que les cellules cancéreuses se trouvent uniquement dans la prostate. 

  • 80 % sont dans la zone périphérique de la prostate, à proximité du rectum, palpables au toucher rectal.
  • 15 % sont dans la zone dite transitionnelle au contact avec l’urètre. 
  • 5 % sont à la base de la prostate, traversée par les deux canaux éjaculateurs et du conduit excréteur de la vésicule séminale. Les canaux éjaculateurs débouchent dans l’urètre.

On parle de stade T1 (à faible risque tumoral) lorsque le taux d’APS est inférieur à 10 et de stade T2 (à risque tumoral modéré), lorsque le taux d’APS varie entre 10 et 20.

Les stades T3 et T4 : le cancer «extracapsulaire»

Dans le cas où le cancer franchit la capsule de la prostate, les cellules cancéreuses migrent dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques (stade T3). À ces stades, l’espérance de vie des cancers est très bonne, puisque le taux de survie à 5 ans atteint plus de 95 %. 

Au stade T4, les cellules gagnent les ganglions lymphatiques autour de la prostate puis d’autres organes à distance, essentiellement les os, puis le foie et les poumons, formant des métastases. Dans ce cas, le taux de survie à 5 ans s’élève à environ 50 %. 

Les traitements du cancer de la prostate 

Plus le stade du cancer est élevé, plus son traitement sera agressif et radical. Alors qu’un cancer classé dans une catégorie de risque faible peut être surveillé activement, sans traitement immédiat.

La prostatectomie

L’opération du cancer de la prostate consiste à enlever totalement la prostate (une prostatectomie radicale) avec pour le patient le risque de devenir impuissant ou incontient.

Cette prostatectomie allonge la durée de vie de 10 ans. C’est pourquoi, si l’état de santé le permet, les spécialistes conseillent cette intervention pour les patients souffrant d’un cancer de la prostate avant leurs 70 ans.

La radiothérapie 

traitement du cancer de la prostate après 70 ans

Dans les cas où le patient ne souhaite pas prendre le risque d’être impuissant ou incontinent, ses problèmes de santé sont trop risqués pour l’opération, alors un traitement par radiothérapie lui est proposé, même si moins efficace.

Après son traitement, le PSA devient le marqueur de guérison et doit approcher le 0 pendant les 10 années qui suivent l’ablation complète de l’organe pour prévenir toute récidive du cancer de la prostate. 

Diagnostiqué en moyenne vers 74 ans, le cancer de la prostate évolue individuellement et selon l’état de santé du patient, le choix du traitement est impacté. Car, s’il est strictement localisé dans la glande, sans avoir franchi l’enveloppe qui entoure la prostate, les chances de guérison sont de 100 %. Mais plus le cancer est étendu, plus ses chances diminuent. L’urologue devra alors estimer les bénéfices d’une opération en fonction de la vitesse d’évolution du cancer. 

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