Le diagnostic de la maladie de Parkinson bouleverse la vie. Quand il tombe autour de 65 ans, une question taraude : combien d'années reste-t-il à vivre ? Sans dramatiser ni enjoliver, faisons le point sur l'espérance de vie réelle avec Parkinson après 65 ans en 2024.

Comprendre la maladie de Parkinson

Avant d'aborder l'espérance de vie, il faut saisir ce qu'est vraiment la maladie de Parkinson. C'est une affection neurologique qui détruit progressivement les neurones dopaminergiques du cerveau. Résultat ? Le contrôle des mouvements se dégrade peu à peu.

Typiquement, Parkinson frappe entre 55 et 65 ans. Mais attention, les dégâts commencent bien avant les premiers symptômes visibles. C'est une maladie sournoise qui s'installe en catimini pendant des années.

personne âgée atteinte de Parkinson avec une infirmière

Le parcours du combattant : les 4 phases de Parkinson

Vivre avec Parkinson, c'est traverser 4 grandes étapes :

  • Les prémices : Les premiers signes apparaissent, souvent subtils. On note une lenteur inhabituelle, des tremblements au repos, une raideur musculaire. D'autres symptômes moins connus surviennent : problèmes digestifs, fatigue intense, difficultés d'élocution, pertes d'équilibre. L'humeur en prend aussi un coup, avec dépression[1] et anxiété.

  • L'accalmie trompeuse : Paradoxalement, les symptômes semblent se calmer. Le patient retrouve une vie quasi normale pendant 3 à 8 ans. C'est ce qu'on appelle la "lune de miel" avec la maladie.

  • La valse des fluctuations : Les choses se corsent. Les symptômes s'aggravent progressivement. Les traitements à base de dopamine perdent en efficacité.

  • Le stade avancé : La maladie s'installe durablement. Les symptômes deviennent sévères. Des troubles cognitifs et comportementaux apparaissent, parfois jusqu'à la démence. Le corps souffre de crampes, de problèmes de tension artérielle et d'incontinence[2].

L'arsenal thérapeutique contre Parkinson

Face à Parkinson, la médecine n'est pas démunie. Voici les principales armes :

  • Les médicaments dopaminergiques : La star, c'est la Lévodopa (L-dopa). Elle compense le manque de dopamine. D'autres molécules comme la pergolide ou la bromocriptine jouent un rôle similaire.
  • La stimulation cérébrale profonde (SCP) : Cette technique neurochirurgicale concerne 5 à 10% des patients. Des électrodes implantées dans le cerveau envoient des impulsions électriques pour réguler l'activité cérébrale.
  • Les thérapies complémentaires : Elles améliorent grandement le quotidien. On peut citer la physiothérapie, l'ergothérapie, l'orthophonie, la relaxation, une alimentation adaptée et un soutien psychologique.

Parkinson à 65 ans : quelle espérance de vie ?

Voilà la question qui brûle les lèvres. Soyons clairs : l'espérance de vie avec Parkinson varie selon plusieurs facteurs. L'âge au diagnostic et la réponse aux traitements jouent un rôle crucial.

Pour les personnes diagnostiquées entre 55 et 65 ans, les statistiques sont plutôt encourageantes. En moyenne, l'espérance de vie après le diagnostic est de 13 à 14 ans

Autrement dit, une personne de 65 ans apprenant qu'elle a Parkinson en 2024 peut raisonnablement espérer atteindre 78-79 ans.

Mieux encore : avec les traitements modernes, de nombreux patients ont une espérance de vie quasiment normale. Paradoxalement, la mortalité est plus élevée chez les jeunes patients que chez les plus âgés.

personne âgée prenant un traitement médicamenteux contre la maladie de Parkinson

LIRE AUSSI : Parkinson : symptômes précoces, 5 signes à surveiller

Les complications qui peuvent réduire l'espérance de vie

Malheureusement, Parkinson s'accompagne parfois de complications sérieuses qui peuvent abréger la vie :

ComplicationImpact potentiel
Infections respiratoiresRisque accru du fait des difficultés de déglutition
Chutes gravesPeuvent entraîner des fractures, particulièrement dangereuses
Troubles de la déglutitionAugmentent les risques de pneumonie par fausse route
Maladies cardiovasculairesPlus fréquentes chez les patients parkinsoniens
Accidents vasculaires cérébrauxRisque légèrement accru

Vivre avec Parkinson : au-delà des chiffres

L'espérance de vie, ce ne sont que des chiffres. Ce qui compte vraiment, c'est la qualité de vie au quotidien. Avec Parkinson, chaque jour est un défi, mais aussi une victoire.

La clé ? Une prise en charge globale. Les médicaments ne font pas tout. La physiothérapie entretient la mobilité. L'ergothérapie adapte l'environnement. L'orthophonie préserve la communication. La relaxation apaise l'anxiété. Une alimentation équilibrée soutient l'organisme. Et le soutien psychologique aide à garder le moral.

N'oublions pas le rôle crucial de l'entourage. Vivre avec Parkinson, c'est un combat d'équipe. Le soutien des proches est inestimable pour traverser les moments difficiles et profiter des bons moments.

En conclusion : garder espoir face à Parkinson

Parkinson à 65 ans, ce n'est pas une condamnation. Certes, c'est une maladie chronique et évolutive. Mais les progrès médicaux permettent aujourd'hui de vivre de longues années avec une qualité de vie acceptable.

L'espérance de vie moyenne de 13-14 ans après le diagnostic n'est qu'une moyenne. Certains patients dépassent largement ces chiffres. D'autres, malheureusement, partent plus tôt. L'essentiel est de se concentrer sur le présent, de profiter de chaque jour, et de se battre avec l'aide des médecins et des proches.

Rappelez-vous : Parkinson ne définit pas qui vous êtes. Vous restez vous-même, avec vos passions, vos rêves et votre personnalité. La maladie est un défi, pas une fatalité. Avec les bons soins et le bon état d'esprit, il est possible de mener une vie riche et épanouissante malgré Parkinson.

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Commentaires (4)

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  1. Uvalle fabienne

    Bonjour. Quel différence entre la parkinson et la perkisonien .merci

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour,

      Merci de votre commentaire.

      La maladie de Parkinson est une maladie spécifique, tandis que « parkinsonien » désigne des symptômes similaires mais causés par d’autres conditions.

      Bonne journée,
      Amandine.

      Répondre
  2. Nouha pierre

    Des endroits spéciaux autres que les Ephades ?

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour,

      Merci de votre commentaire.

      Pour une personne atteinte de Parkinson à 65 ans, il existe des alternatives aux EHPAD. Vous pouvez explorer les **résidences-services** ou **résidences autonomie**, qui offrent un cadre adapté avec une assistance pour les activités quotidiennes tout en préservant l’indépendance. Certaines maisons de retraite spécialisées est aussi une option. Le choix dépend du degré d’autonomie et des besoins médicaux de la personne.

      Bonne journée,
      Amandine.

      Répondre

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