Ils se nomment E. coli, Campylobacter, Salmonella, Listeria, ou encore Giardia, Cryptosporidium et Staphylocoque doré. Ces micro-organismes figurent parmi les principaux responsables des intoxications alimentaires. Une contamination qui survient souvent après l’ingestion de viandes insuffisamment cuites, de produits laitiers périmés ou non pasteurisés, ou de boissons contaminées. Si la plupart des personnes infectées parviennent à se désinfecter en 72 heures grâce à un système immunitaire résilient, les conséquences sont bien plus graves chez les personnes âgées, aux défenses immunitaires affaiblies.

Que faire lorsqu’une personne âgée souffre d’intoxication alimentaire ?

Par manque de vigilance ou d’hygiène alimentaire, par souci d’économie, en raison de troubles cognitifs liés à la démence, à la perte de l’odorat ou de la vue, il arrive que les personnes âgées vivant seules consomment des aliments avariés ou contaminés par des bactéries dangereuses. Alors, que faire lorsque l’intoxication alimentaire survient ?

Identifier les symptômes

Certains symptômes, typiques de l’intoxication alimentaire, sont à connaître pour intervenir rapidement et éviter les complications. Ces derniers, apparaissent généralement quelques heures après l’ingestion d’un aliment contaminé ou jusqu’à plusieurs jours après, parmi eux :

  • Les nausées et les vomissements sont les premiers signes. Ils surviennent soudainement avec une sensation de malaise. Ces troubles sont d’autant plus urgents à traiter chez le senior, car sur la durée, ils peuvent rapidement entraîner une déshydratation.
  • La diarrhée, causée par l’infection du système digestif, peut être légère à sévère et, dans certains cas graves, s’accompagner de sang dans les selles.
  • Les crampes et les douleurs abdominales sont générées par l’inflammation de l’estomac et des intestins due aux toxines présentes dans les aliments contaminés.
  • Une fièvre légère à modérée si l’infection est bactérienne, car elle alerte que le corps combat une infection, mais chez les personnes âgées, même une légère augmentation de la température peut indiquer un problème sérieux.
  • Une sensation de fatigue ou de faiblesse anormale, en raison de la perte de fluides et d’électrolytes, du stress que l’infection impose à son corps, du manque d’appétit et de l’incapacité à conserver les nutriments.

Prévenir et traiter les troubles 

surveiller les risques d'intoxication alimentaire de la personne âgée

Dès l’apparition de ces troubles, appelez le médecin ou les urgences, car plusieurs de ses symptômes peuvent évoluer, aggraver l’infection avec des complications telles que :

  • Une déshydratation, repérable par une bouche sèche, des lèvres gercées, une diminution de la production d’urine (ou des urines foncées), des vertiges jusqu’au risque d’insuffisance rénale. En savoir plus sur les signes alarmants de déshydratation.
  • Confusion et désorientation avec des difficultés à se concentrer ou des changements de comportement, qui, chez les personnes âgées, signalent un déséquilibre électrolytique ou une infection systémique.
  • Une augmentation du rythme cardiaque indique que le corps est en état de choc ou de stress, causé par la déshydratation, la fièvre ou une infection généralisée (septicémie). 

Si la situation semble s’aggraver ou si les symptômes persistent au-delà de 48 heures, il est important de retourner chez le médecin ou d’aller aux urgences pour un suivi plus approfondi. 

Les bons réflexes 

En attendant la prise en charge médicale, voici quelques bonnes pratiques pour prévenir les complications :

  • Adopter une alimentation saine : une fois que les vomissements et la diarrhée ont diminué, introduisez des aliments légers et faciles à digérer comme des bananes, du riz, de la compote de pommes et des toasts. Évitez les aliments gras, épicés ou riches en fibres jusqu’à ce que la personne se rétablisse complètement.
  • Encouragez la personne à boire de l’eau en petites quantités, mais fréquemment. Évitez les boissons sucrées ou caféinées qui aggravent la déshydratation. Si nécessaire, optez pour des solutions de réhydratation orale (disponibles en pharmacie).

Comment prévenir et éviter la toxi-infection alimentaire d’un parent proche ?

Bien que les établissements comme les hôpitaux ou les Ehpad suivent des protocoles stricts sur le nettoyage, le service et la préparation des repas, ces mesures de sécurité sont difficiles à respecter pour une personne âgée vivant seule à son domicile. En tant que proche aidant ou membre de son entourage, plusieurs aspects sont à contrôler :

L’hygiène de la cuisine

La cuisine, source de prolifération de bactéries, est la pièce à passer au crible :  

  • Nettoyer le réfrigérateur et le plan de travail, notamment les ustensiles et les planches à découper. 
  • Surveiller les dates de péremption des produits frais et jeter tous aliments consommés, périmés ou mal conservés. À savoir que les boîtes de conserve bombées présentent des bactéries. 
  • Automatiser le lavage des mains avec du savon avant chaque préparation des repas et après un passage aux toilettes.
  • Conserver les aliments à des températures appropriées.
  • Bien nettoyer les fruits et les légumes avant de les cuisiner.
  • Éviter de réchauffer un plat cuisiné plusieurs fois.
  • Utiliser des boites hermétiques ou des sacs individuels pour éviter le passage de bactéries entre les aliments.
Protéger l'intoxication alimentaire chez la personne âgée

Si ni le senior ni un membre de la famille ne peut prendre en charge les repas ou le nettoyage de la cuisine, envisagez de faire appel à une aide ménagère ou à une aide à domicile. Ces professionnels de l’accompagnement peuvent être financés par des aides de l’État, telles que l’APA.

Les aliments à risque toxique

Au delà de l’hygiène en cuisine, plusieurs aliments sont à proscrire des repas, car porteurs de bactéries toxiques : 

  • fromages mous au lait non pasteurisé (feta, brie, camembert, bleu, queso blanco),
  • viande, volaille, fruits de mer et œufs crus ou insuffisamment cuits,
  • fruits et légumes non lavés,
  • lait non pasteurisé,
  • pousses crues,
  • charcuteries crues,
  • pâtes réfrigérées ou non pasteurisées.

Avec 250 000 à 750 000 cas par an, l’intoxication alimentaire est un problème de santé à prendre au sérieux. Chez les personnes âgées, plus fragiles et vulnérables, la contamination à l’un des pathogènes responsables peut se transformer en une vraie menace pour leur santé. Pour eux, les symptômes associés peuvent dangereusement s’intensifier. Cependant, avec un entourage vigilant ou une aide à domicile, ces risques peuvent être réduits.

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