La douleur chronique concerne de nombreuses personnes âgées. Elle est souvent due à des troubles comme l’arthrose[1] et peut devenir handicapante. Des traitements existent pour soulager la douleur. Apprenez à reconnaître un épisode douloureux ou une souffrance chronique chez un proche qui ne communique pas.

La douleur chronique fréquente chez les personnes âgées

Près de 70 % des personnes âgées de plus de 65 ans souffrent de douleurs chroniques persistantes. La prévalence de la douleur augmente avec l’âge : à partir de 85 ans, 90 % des aînés souffrent de douleurs.

À la différence de la douleur aiguë, qui est une sensation temporaire liée à un événement comme une blessure ou une opération, la douleur chronique dure trois à six mois, voire plus longtemps, engendrant d’autres problèmes physiques et psychologiques.

Quelles sont les principales douleurs chroniques lorsqu'on veillit ?

La douleur chronique chez les personnes âgées peut être due à différents facteurs :

  • douleur déclenchée par un incident physique, comme un mal au dos étendu ou une grave infection,
  • due à une pathologie en cours comme l’arthrose, le cancer, le zona, des troubles circulatoires ou des problèmes musculaires, tels que la fibromyalgie et la douleur myofasciale,
  • douleur neuropathique, due à des lésions nerveuses,
  • douleur psychogène, qui n’est pas due principalement à une blessure physique ou à une maladie, mais plutôt à des causes psychologiques.

Les douleurs chroniques d’origine ostéo-articulaire sont les plus fréquentes chez les personnes âgées, surtout après 80 ans.

Quels sont les risques de la douleur chez les personnes âgées ?

Les personnes âgées ne partagent pas toujours leur souffrance avec le médecin traitant, car elles craignent les médicaments et leurs effets secondaires. Considérant souvent la douleur comme une fatalité ou une conséquence normale du vieillissement, elles préfèrent prendre leur mal en patience et s’abstenir de médicaments susceptibles de réduire leur autonomie.

Pourtant, mal traitée, la douleur chronique risque de devenir handicapante pour les personnes âgées. L’expérience constante de la douleur peut entraîner chez le patient des symptômes dépressifs, de l’anxiété, des problèmes sociaux, une perte d’appétit et des troubles du sommeil.

Infographie sur la douleur chez les personnes âgées : types de douleurs et thérapies possibles

Les possibilités de traitement de la douleur chronique chez les seniors

Il existe en fait différentes méthodes de traitement permettant de réduire la douleur et de la rendre supportable. En plus d’un mode de vie actif, il existe différents traitements allant de la kinésithérapie[2] aux médicaments plus ou moins puissants.

Que faire contre les douleurs musculaires et osseuses ?

Les médicaments antidouleur sont classés en trois paliers sur l’échelle analgésique définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) :

  • Des antidouleurs vendus sans ordonnance, comme le paracétamol (Doliprane…) et des anti-inflammatoires (AINS), comme l’aspirine ou l’ibuprofène (Advil…) et le naproxène. Ces médicaments ne provoquent pas de dépendance[3], mais une utilisation prolongée d’AINS nécessite un suivi médical, car ils peuvent avoir des effets indésirables à long terme, notamment pour l’estomac ou les reins. Des traitements médicamenteux locaux, comme les patchs de lidocaïne, la neurostimulation électrique transcutanée et la rétroaction biologique font aussi partie des solutions proposées à ce niveau plus modéré de douleur.
  • Si ces traitements ne soulagent pas la douleur, le stade suivant consiste à ajouter un analgésique opioïde, comme le Percocet (acétaminophène et oxycodone) ou le Vicodin (hydrocodone).
  • Des opioïdes plus puissants, comme l’OxyContin (une version plus puissante de l’oxycodone) ou de la morphine sont prescrites pour les douleurs plus fortes, que les niveaux plus bas de traitements ne calment pas.

Malgré les risques d’effets indésirables, comme la constipation, les nausées, l’étourdissement et autres, les médicaments sont souvent nécessaires pour soulager la douleur.

Les opioïdes ont néanmoins mauvaise réputation, car ils peuvent entraîner une dépendance. En cas de douleur aiguë, les risques sont moins élevés, le traitement étant ponctuel.

Le médecin doit peser le pour et le contre, lorsque la douleur est trop handicapante ou insupportable. Chez les personnes âgées, la dépendance aux opioïdes est d’ailleurs plus rare que chez les sujets jeunes.

Les trois paliers de l’échelle analgésique de l’OMS
Palier
Type de médicament
Exemples
Indications
Palier 1
Antidouleurs non opioïdes
  • Paracétamol (Doliprane),
  • Ibuprofène (Advil),
  • Aspirine
Douleurs légères à modérées
Palier 2
Opioïdes faibles
  • Codéine (Efferalgan Codéiné),
  • Tramadol (Topalgic)
Douleurs modérées à fortes
Palier 3
Opioïdes forts
  • Morphine,
  • Oxycodone (OxyContin),
  • Fentanyl
Douleurs intenses ou résistantes aux autres traitements

Comment soulager les douleurs chez les personnes âgées au long terme ?

Pour soulager durablement les douleurs chez les personnes âgées, des approches non-médicamenteuses comme la kinésithérapie sont essentielles. La kinésithérapie aide à :

  • renforcer les muscles,
  • améliorer la mobilité articulaire,
  • réduire la raideur.

Un kinésithérapeute[4] peut élaborer un programme d’exercices adaptés, incluant des mouvements doux pour préserver la souplesse et prévenir les douleurs.

Des thérapies complémentaires comme l’hydrothérapie (exercices dans l’eau) apportent aussi un soulagement en limitant la pression sur les articulations. L’ergothérapie peut, quant à elle, aider à adapter les gestes quotidiens pour éviter les douleurs inutiles.

Enfin, des techniques de relaxation, comme le yoga doux ou la méditation, peuvent réduire les tensions musculaires et améliorer la qualité de vie. Une approche globale et régulière reste la clé pour un soulagement durable.

Des méthodes alternatives, comme la chiropractie, l’acupuncture ou la naturopathie ont également fait leurs preuves dans le traitement de la douleur chronique chez les personnes âgées. D’aucuns se tournent même vers l’hypnose ou différentes thérapies naturelles.

Comment parler de la douleur avec une personne âgée

L’une des difficultés dans le traitement de la douleur chronique chez la personne âgée est souvent le fait même d’en parler. De nombreux seniors ne souhaitent pas se plaindre et parler de la douleur. D’autres auront du mal à la décrire.

La communication joue pourtant un rôle important dans le traitement de la douleur chez les personnes âgées, surtout lorsque la douleur devient insupportable et doit être soulagée d’une façon ou d’une autre. Il est important de soutenir la personne âgée et de la laisser exprimer ce qu’elle ressent pour ne pas passer à côté d’une forte détresse. Il est parfois nécessaire d’interroger votre proche plusieurs fois avant qu’il accepte de partager ses souffrances.

Les aidants peuvent apprendre à lire l’attitude de leur proche, lorsqu’il n’est pas capable ou désireux de communiquer verbalement. Les signes de douleurs à chercher sont notamment les suivants :

  • larmes,
  • yeux clos,
  • front ridé,
  • grognement lorsqu’il bouge,
  • poings serrés
  • corps raidi,
  • déplacements lents,
  • diminution de l’activité,
  • troubles du sommeil,
  • perte d’appétit.

Avant de consulter, essayez également de parler avec votre proche pour mieux comprendre sa douleur et la décrire au médecin traitant, afin d’obtenir le traitement le plus adapté.

Les approches pour soulager la douleur chez les personnes âgées
Approche
Description
Bienfaits
Kinésithérapie
Exercices encadrés par un kinésithérapeute pour renforcer les muscles et améliorer la mobilité
Réduit la raideur et renforce les articulations
Hydrothérapie
Exercices dans l’eau permettant de limiter la pression sur les articulations
Soulage les douleurs articulaires
Ergothérapie
Adaptation des gestes quotidiens pour réduire les mouvements douloureux
Favorise l’autonomie au quotidien
Yoga doux et méditation
Techniques de relaxation visant à réduire les tensions musculaires
Diminue le stress et améliore la qualité de vie
Thérapies alternatives
Méthodes comme l’acupuncture, la chiropractie, ou l’hypnose
Offre un soulagement complémentaire
Suivi et communication
Dialogue avec les proches et les soignants pour mieux comprendre et traiter la douleur
Améliore l’efficacité des traitements

Questions fréquentes

J'ai 70 ans et mal partout – Pourquoi ?

À 70 ans, les douleurs généralisées sont souvent liées au vieillissement, qui affecte les muscles, les articulations et les os.

  • L’arthrose, qui use le cartilage des articulations, est une cause fréquente de douleurs articulaires.
  • L'ostéoporose[5] peut également fragiliser les os, provoquant des douleurs et un risque accru de fractures.
  • La fibromyalgie, caractérisée par des douleurs diffuses et de la fatigue, peut également être en cause.

D'autres facteurs, comme la sédentarité, le surpoids ou des maladies chroniques, peuvent aggraver ces sensations.

Une activité physique douce, une bonne hydratation et un suivi médical régulier peuvent aider à soulager les douleurs.

Pourquoi une personne âgée a-t-elle des courbatures et comment les soulager ?

Avec l'âge, les muscles deviennent moins souples et la masse musculaire diminue, ce qui rend les courbatures plus fréquentes, même après une activité modérée. Une circulation sanguine plus lente peut aussi accentuer ces douleurs.

Pour soulager les courbatures, une activité physique douce et régulière, comme des étirements ou la marche, est recommandée. Si le senior n'est pas habitué à l'activité physique, il est important de démarrer en douceur et d'accroître la difficulté ou le temps d'exercice progressivement.

En prévention, une bonne hydratation, une alimentation équilibrée riche en protéines, et l’application de chaleur (bouillotte, bain chaud) sur les muscles tendus peuvent contribuer à réduire l’apparition des courbatures.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (12)

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  1. Philippe Emmanuel

    Bonjour je suis très content et je vous remercie

    Répondre
  2. Serena GACHY

    Bonjour. J’ai 83ans er 6 mois je souffre du bas du dos à la marche c’est très pénible. Je réside dans un foyer non médicalisé. Fait un tas de radioß on me répond c’est de l’arthrose. Ce que je sais. Ne supporte pas les anti inflammatoires. Doliprane pas assez fort. Que faire quand on a des difficultés à marcher k’ personne d’efficace à portée de main.

    Répondre
    1. Marine/amandine

      Bonjour,

      Merci pour votre commentaire, je vous invite à prendre contact directement avec votre médecin traitant.

      Cordialement

      Répondre
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