Le taux de dosage d’un CRP (protéine C-Réactive) est un des éléments médicaux les plus demandés en oncologie. En fournissant des indications précieuses sur l’activité inflammatoire, le taux de CRP, prélevé dans le sang ou dans le plasma, est surveillé de près car il peut fournir des indications importantes sur l’activité tumorale et la réponse inflammatoire associée à un stade précoce. Une probabilité confirmée par des études (1) chinoise et finlandaise dans le cas du cancer des poumons. Pour comprendre comment interpréter les résultats de votre CRP et les éventuels risques de cancer, Cap Retraite revient sur le lien entre le taux de CRP et les cellules cancéreuses

Qu’est-ce que la protéine C-Réactive (CRP) ?

Un dosage de la protéine C-réactive est prescrit par le médecin lors d’une prise de sang pour évaluer l’importance de l’inflammation dans l’organisme.

taux de CRP pour cancer

Une protéine du foie 

La Protéine C-Réactive (CRP) est une protéine de la phase aiguë synthétisée par le foie en réponse à une activation du système immunitaire. Lors d’une infection, d’une blessure, d’une inflammation ou d’une maladie chronique, le système immunitaire libère des cytokines, des protéines qui signalent l’inflammation. En réponse à ces signaux, le foie produit de la CRP, mesurable par prélèvement sanguin classique ou lors d’une ponction lombaire, d’une ponction d’ascite ou d’une ponction articulaire (plus rare).

Un biomarqueur fiable

La relation entre l’inflammation et la CRP est extrêmement étroite et directe. La moindre inflammation dans le corps entraîne une augmentation des niveaux de CRP. En réponse à une inflammation, une infection ou une lésion, la CRP est libérée dans le sang environ 6 heures après le début de l’événement inflammatoire, atteignant son niveau maximal en 48 heures. Une fois l’agent responsable de l’inflammation éliminé, les niveaux de CRP diminuent plus rapidement que la vitesse de sédimentation des érythrocytes. 

En raison de cette dynamique, la CRP est souvent utilisée comme un biomarqueur pour évaluer la présence et l’intensité de l’inflammation dans l’organisme, souvent avant même l’apparition de symptômes tels que la douleur ou la fièvre.

Quels liens entre CRP et le cancer ?

Plusieurs études menées en Chine et en Finlande ont confirmé la présence d’un haut taux de CRP sur les patients atteints de cancers broncho-pulmonaires. Ce marqueur d’inflammation sensible peut donc refléter la présence et la progression de divers types de cancers. En effet, l’inflammation chronique libère des facteurs angiogéniques qui provoquent la prolifération cellulaire et le développement de tumeurs.

Toutefois, si le taux de CRP augmente chez les patients cancéreux, il fluctue aussi selon l’intensité de la réponse immunitaire. Le taux de CRP est donc utilisé pour diagnostiquer et surveiller les patients atteints de cancer pour plusieurs raisons :

  • Évaluation de l’inflammation systémique présente dans les cancers.
  • Suivi de la progression de la maladie et réponse inflammatoire accrue.
  • Évaluation de l’efficacité des traitements où une diminution du taux de CRP peut indiquer une réponse positive.
  • Détection de complications comme les infections ou inflammations secondaires.

Quels sont les taux de CRP à risque de cancer ? 

Suite à la prise de sang, le taux de protéine C Réactive enregistré permet de mesurer l’importance de l’inflammation et donc le degré de prise en charge.

Les stades de taux de CRP

Chez une personne en bonne santé (homme et femme non enceinte, non fumeur et sans surpoids), le taux de CRP normal est inférieur à 6 mg/L dans le sang. 

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  • Entre 6 et 10 mg/L, le taux est considéré comme légèrement élevé et les causes sont souvent liées au tabagisme, à la grossesse, au diabète, à l’obésité. 
  • Entre 10 et 40 mg/L : le taux révèle généralement une infection virale ou une inflammation modérée.
  • Entre 50 et 200 mg/L : le taux annonce souvent une infection bactérienne ou une inflammation sévère.

À partir de 10 mg/L, des investigations devront être menées pour identifier la cause et sa dangerosité sur le patient. 

Le taux de CRP selon les cancers

Il n’y a pas de taux spécifique de protéine C-réactive (CRP) associé à un type de cancer particulier puisque celui-ci dépend de plusieurs facteurs : 

  • le stade de développement du cancer, 
  • l’étendue du cancer, 
  • l’existence ou non de métastases, 
  • le type de cancer en question. 

Toutefois, si l’on se réfère aux études menées sur le sujet, les cancers connus pour déclencher un taux de CRP particulièrement élevé sont le lymphome de Hodgkin, le sarcome, le lymphome et le carcinome. Pour ces patients atteints de l’adénocarcinome, du carcinome épidermoïde ou du carcinome à petites cellules, la CRP moyenne est de 38,72 mg/L, avec une valeur maximale de 72,17 mg/L pour le carcinome épidermoïde. 

En cas de leucémie, le taux de CRP dans le sang peut atteindre jusqu’à 40 mg/L, mais d’autres anomalies sont généralement observées dans la numération de la formule sanguine, comme un taux élevé de globules blancs, une diminution du taux de plaquettes, une baisse du taux de globules rouges ou encore la présence de cellules sanguines immatures. 

Quand s’inquiéter d’un taux de CRP élevé ?

Avoir un taux de protéine C réactive élevé > 10 mg/L reste une réponse de votre organisme à une inflammation et n’indique pas directement un cancer. L’inflammation est le moyen utilisé par votre corps pour protéger vos tissus, en cas de lésion ou d’infection bactérienne ou virale, les maladies auto-immunes, ou encore les troubles cardiovasculaires. 

Un taux de CRP élevé est le signe d’un problème de santé de gravité variable selon les cas, mais il ne permet ni de situer ni d’expliquer l’origine de l’inflammation à lui seul. D’autres paramètres médicaux et signes d’alerte sont pris en considération :

  • une perte de poids rapide, 
  • une fatigue inhabituelle, 
  • la présence de ganglions et de douleurs persistantes. 

De plus, les résultats peuvent varier selon les laboratoires et les techniques utilisées. C’est pourquoi un taux élevé de protéine C réactive demande une investigation par votre médecin, avant de potentiellement aboutir au diagnostic d’un cancer primitif.

L’un des challenges en cancérologie est de détecter les cancers précoces afin de les traiter lorsqu’ils sont les plus petits et les moins agressifs possibles. Bien que les mammographies et les IRM détectent les moindres tumeurs, ces imageries restent insuffisantes pour anticiper l’apparition de cellules cancéreuses microscopiques circulant dans le sang, précurseurs potentiels de cancers futurs ou de récidives chez les patients déjà atteints de cancer. 

Mesurer le taux de CRP d’un patient peut déboucher sur des examens complémentaires et une prise en charge précoce en cas de cancer avec des traitements moins invasifs que la chirurgie ou la chimiothérapie.

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