Parler de sa conduite à un proche âgé est un sujet sensible, car cela revient à remettre en cause son autonomie. Pour aborder le sujet sereinement, prenez du recul quant aux causes de la conduite dangereuse de votre proche, et adaptez votre discours en conséquence. Voici tous nos conseils pour parler à votre proche âgé de sa conduite dangereuse au volant.

Identifier une conduite dangereuse chez votre proche âgé

Avant d’aborder le sujet, il faut être sûr de vous et bien différencier une conduite réellement dangereuse, d’une conduite un peu imprudente qui peut s’améliorer avec quelques conseils.

Avec la perte d’autonomie, la conduite devient plus compliquée. Si vous remarquez des signes importants de perte autonomie comme un allongement significatif du temps de réaction, des troubles de la vue[1] et de l’audition ou des difficultés de mobilité dues à des raideurs, il faut en faire part à votre proche âgé. Si la perte d’autonomie commence à devenir importante, cela peut rendre la conduite très dangereuse, même si votre proche respecte en tous points le Code de la route. Il faut aussi surveiller la prise de médicaments, car certains traitements peuvent être contre-indiqués au volant.

Vous pouvez faire appel au médecin traitant de votre proche, en demandant son accord pour ne pas le froisser. Il pourra faire un bilan et donner un avis objectif. Si la conduite dangereuse ne découle pas de problèmes de santé, mais plus d’un manque de rigueur sur le code la route, il existe des stages de remise à niveau dédiés aux seniors pour conduire en toute sécurité.

Comment aborder le sujet de la conduite avec votre proche âgé ?

Bien que les inquiétudes de la famille concernant la conduite de leur proche âgé puissent être légitimes, l’abandon du permis de conduire peut être difficile à envisager pour une personne âgée. Gardez à l’esprit que pour votre proche âgé, renoncer à conduire c’est renoncer à une partie de son autonomie, et admettre qu’il n’est plus en possession de toutes ces capacités. Il faut donc aborder le sujet avec délicatesse, essayer de dédramatiser la situation et de proposer des solutions.

Évoquez le problème avec empathie et calme pour ne pas blesser votre proche. Afin de ne pas l’infantiliser, mettez vos préoccupations en avant. Utilisez notamment le « je » au lieu du « tu » en évoquant votre ressenti sur le sujet et écoutez ce qu’il a à vous dire.

Selon son comportement au volant, adaptez votre discours. S’il présente une conduite dangereuse, due à une perte d’autonomie légère, il ne faut pas forcément arrêter de conduire. Proposez-lui des solutions et donnez-lui des conseils :

  • éviter les situations stressantes et à risques (trajets longs et inconnus, heures de pointe, intempéries) ;
  • investir dans une voiture à boîte à vitesse automatique ;
  • réviser le Code de la route ou passer un stage de remise à niveau de la sécurité routière pour les seniors.

Comment réagir si votre proche ne veut pas entendre raison ?

Vous avez fait preuve de tout le tact nécessaire afin de ne pas heurter la sensibilité de votre proche. Néanmoins, il reste résolu à conduire. Faites appel à des personnes extérieures au cercle familial comme des amis de sa génération qui, par leur proximité, sauront lui faire entendre raison.

Tournez-vous vers votre médecin traitant, figure d’autorité. Celui-ci pourra vous diriger vers le Préfet, seule personne habilitée à imposer un examen médical d’aptitude à la conduite. Selon les résultats de l’examen, votre proche pourra se voir retirer le permis de conduire temporairement ou définitivement.

Il s’agit là bien sûr de mesures extrêmes, mais si votre proche a une conduite très dangereuse, ce geste pourrait lui sauver la vie, et éviter de mettre en danger d’autres conducteurs. Dans la mesure du possible, le mieux est de garder le débat ouvert, de discuter et de justifier chacun de vos actes pour que votre proche comprenne que c’est avant tout pour sa sécurité.

Rester autonome sans conduire : les solutions

Il est important que votre proche âgé continue de sortir, de pratiquer ses loisirs et d’avoir une vie sociale active. En tant que membre de sa famille, vous pouvez l’y aider. Lorsque vous le pouvez, proposez-lui de l’emmener où il le souhaite.

Lorsque ce n’est pas possible, de nombreuses municipalités ont mis en place des réseaux de transports pour personnes à mobilité réduite. Si votre proche habite en agglomération, proposez-lui d’utiliser les transports en commun. Les tarifs sont très avantageux pour les seniors et certaines communes proposent des cartes de transport gratuites pour les plus de 65 ans.

 

Parler de la conduite à un proche âgé peut être délicat, mais l’âge n’est pas forcément la fin de la conduite. Il faut adapter le véhicule, et lorsque la conduite est trop risquée, passer au transport en commun. Gardez la discussion ouverte et écoutez ce que votre proche a à dire.

Note de l’article (10 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

1 Commentaire

Réagissez, posez une question…

  1. Beauvallet Xavier

    Bonjour !
    Avec mon association, nous organisons des stages de sécurité routière pour les seniors. A la recherche sur Internet d’une belle photo d’un(e) senior au volant, je suis tombé sur celle ci-dessus.
    M’autorisez-vous à l’utiliser pour nos invitations ?
    Je précise que nous sommes un association loi 1901, et que nous sommes donc bénévoles.
    Merci d’avance
    Cordialement
    Xavier

    Répondre

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus