Entre 8 et 11 millions… c’est le nombre de parents, enfants conjoints, concubins ou partenaires de pacs jouant le rôle d'aidant familial en France. 

Si aider un proche malade ou en perte d’autonomie est un acte d’amour admirable, avec le temps et selon le degré de dépendance[1] du parent, mettre sa vie au service de ceux que l’on aime peut vite devenir éprouvant. Accaparés par leur mission, 70 % des aidants souffrent des répercussions de ce travail chronophage et harassant : trouble du sommeil, stress, négligence alimentaire et sensation d’isolement*…  

Pour alléger la charge physique et psychologique qui accompagne le rôle de l’aidant, des plateformes d’accompagnement et de répit (PFR) sont à disposition pour soutenir l’aidant familial. Malheureusement, d’après le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) concernant la stratégie gouvernementale « Agir pour les aidants 2020-2022 », certaines de ses ressources sont encore sous-utilisées. 

1- Hébergement temporaire : une solution de repos pour les proches aidants

Méconnu du grand public et peu visible auprès des professionnels, l’accueil temporaire est, avec l’accueil de jour, une des solutions sous-exploitées pour soulager les aidants. Avec seulement 67 % de taux d’occupation moyen (d’après les données 2019 de la CNSA — caisse nationale de solidarité pour l’autonomie —), l’hébergement temporaire est victime de freins tels que :  

  • La mauvaise image de l’Ehpad[2].
  • La logistique des transports.
  • L’inadaptation des offres.
  • Les charges administratives…
hébergement temporaire pour personne âgée pour soulager l'aidant familial

Avec pour objectif d’atteindre les 75 à 80 % de taux d’activité, l’IGAS compte développer des offres plus adaptées :

  • Une prise en charge ponctuelle des personnes vivant à domicile sur une courte période allant d’une demi-journée à plusieurs jours par semaine. 
  • Des hébergements en hôpitaux gériatriques et dans des maisons de retraite médicalisées (EHPAD). 
  • Des accueils de jour spécialisés pour recevoir des patients atteints de la maladie d’Alzheimer[3] ou pathologies apparentées. Sous réserve d’un diagnostic des troubles neurodégénératifs, au cours d’une consultation mémoire[4].
  • Un service de transport adapté pour faciliter l’accès aux personnes.

Ces améliorations aident l’aidant familial à confier son parent avec plus de sérénité et de facilité. 

2- L’APA, l’aide financière pour les aidants familiaux

L’APA est l’allocation personnalisée d’autonomie réservée aux personnes en situation de dépendance de plus de 60 ans. Une aide financière accordée selon le degré de perte d’autonomie avec un GIR[5] compris entre 1 à 4. L’objectif : faciliter la prise en charge des frais causés par la perte d’autonomie ou lorsque l’état de santé nécessite une surveillance particulière. 

Cette aide financière est disponible pour alléger les frais en maison de retraite (APA en établissement) et pour subvenir aux besoins d’une personne âgée dépendante vivant à domicile (APA domicile). Le problème ? Les aidants sous-utilisent souvent cette aide croyant qu’elle est remboursable. 

Or, contrairement à l’ancienne prestation spécifique dépendance (PSD) et de plusieurs aides sociales récupérables comme l’aide sociale[6] à l’hébergement, ASPA… Le conseil départemental ne peut demander un remboursement sur les sommes versées dans le cadre de l’APA.

Ainsi la demande d’APA s’effectue, selon votre département, via : un service en ligne ou un formulaire papier à remplir… Sans craindre un futur remboursement. 

De plus, l’APA est exonérée d’impôt[7]. Il suffit de déclarer votre reste à charge pour bénéficier d’un crédit d’impôt.

3- Le droit au répit : 4 options pour « souffler »

Pour faire une pause, l’aidant du bénéficiaire de l’APA peut demander l’aide au répit. Ce dispositif permet de financer une solution pour se reposer et déléguer certaines obligations. Parmi les possibilités qu’offre l’aide au répit : 

  •  Un hébergement temporaire dans un établissement adapté ou en accueil familial.
  •  Un relai ou un renforcement de l’aide à domicile, notamment avec la préparation ou le portage des repas, les tâches ménagères, les courses, effectuer la toilette ou encore l’achat d’équipement spécialisé (fauteuil roulant, lit médicalisé, déambulateur).
  • Un accueil de jour pour les parents aidés.
  •  Un séjour de répit : des formules de vacances adaptées au couple aidant-aidé ou à l’aidant seul (comprenant un hébergement temporaire pour le proche aidé) sont organisées par des associations comme : Association France Alzheimer, Mutualité Sociale Agricole, Vacances Répit Famille, etc. 
Faire appel à une aide à domicile pour reposer l'aidant familial salarié

Cette aide représente une enveloppe qui s’élève jusqu’à 500 euros par an. Pour en bénéficier, il faut préalablement faire une demande auprès de votre conseil départemental, de votre CCAS[9] ou auprès du CLIC[10] de votre département. 

Un professionnel médico-social procèdera à une évaluation au domicile du senior afin de prendre en charge : 

  • Son niveau de dépendance
  • Les heures mensuelles nécessaires pour financer l’aide à domicile[8]
  • Les besoins du senior et de l’aidant.
Sophie, conseillère Cap Retraite

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4- Le congé du proche aidant 

Avec la moitié des aidants en activité, il n’est pas toujours facile de concilier vie personnelle et professionnelle. C’est pourquoi il existe des congés adaptés aux besoins du proche aidant. Ce dispositif permet un meilleur aménagement des horaires de travail pour assurer le temps de présence nécessaire au maintien à domicile[11] d’une personne âgée dépendante.

  • Le congé du proche aidant : ce dispositif permet d’organiser ou cesser votre activité professionnelle pour venir en aide à un proche en perte d’autonomie. Cette solution est financée par la CAF et exige d’être aidant familial salarié avec au moins un an d’ancienneté dans son entreprise. Il suffit d’adresser un courrier recommandé à votre employeur, un mois avant la date de départ envisagée.
  • Le congé de soutien familial permet au salarié aidant d’assister un proche dont le pronostic vital est engagé ou en phase avancée d’une pathologie. Il s’agit d’un congé sans solde de 3 mois maximum en temps plein ou partiel et renouvelable 1 fois dans l’année. Cette requête peut être demandée jusqu’à la veille du départ directement auprès de son employeur.

5- L’accueil de nuit pour l’aidant familial épuisé

Les nuits peuvent être compliquées et éreintantes lors de l’accompagnement d’une personne en perte d’autonomie. Certaines d’entre elles sont atteintes de maladies dégénératives comme Alzheimer, Parkinson ou démence à corps de Lewy et ont des troubles du sommeil à surveiller. 

Entre somnambulisme, crises hallucinatoires, déambulation et insomnies… L’aîné vit parfois la nuit et l’aidant n’a plus ce temps pour se ressourcer. L’accueil de nuit est donc une prestation bienvenue pour récupérer son manque de sommeil.

Cette solution permet au patient de profiter des services de nuit d’une maison de retraite (prise du traitement, assistance pour le lever, la toilette, le repas et l’habillage) tout en gardant son autonomie à domicile. Cette prestation est à demander auprès des établissements spécialisés comme certaines maisons de retraite ou Ehpad.

Cap Retraite, au service de l'aidant familial

Cap Retraite est un organisme gratuit d’aide et de conseils aux familles cherchant un accompagnement personnalisé pour leur proche âgé. Nous mettons à votre disposition un moteur de recherche intelligent et un conseiller Grand Âge dédié. Nous vous aidons gratuitement et sans engagement sur différents sujets : 

  • établissement du profil de la personne âgée,
  • trouver le bon type de maison de retraite,
  • établir un budget,
  • dégager des ressources financières,
  • aide pour obtenir des aides financières,
  • mettre en place un régime de protection juridique…

Nous assistons depuis plus de 25 ans les personnes âgées et leurs familles afin d’aider à trouver et utiliser toutes les ressources disponibles pour améliorer votre quotidien d’aidant familial.

Nous vous aidons à trouver un accueil temporaire dans toute la France, dans les grandes villes comme Paris, Marseille, Bordeaux, Nice, Lille, comme dans les plus petites villes. 

Sources : 

*Chantal Lestrade, infirmière en cmp (Centre médical et psychologique) et auteur du livre les limites des aidants familiaux

Le site de la CAF caf.fr/allocataires/aides-et-demarches/droits-et-prestations/handicap/l-allocation-journaliere-du-proche-aidant-ajpa

Gérontonews: https://www.gerontonews.com/une-offre-d-accueil-temporaire-sous-utilisee-en-etablissement-NS_CZ7RQFY3O.html

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Commentaires (2)

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  1. Marie Claude BAILLEUL

    Tres dur d avoir 85 ans d être en ALD, handicapée et de se heurter a une administration qui vous oblige a faire toutes les demarches par internet (pour obtenir renouvellement CIN par ex.) et si vous n y arrivez pas personne ne vous aide (suppression du formulaire papier !) si vous ecrivez a la Secu, elle ne vous répond pas et le no pour la joindre est tenu par un robot qui ne comprend pas votre demande, même renouvelée plusieurs fois …
    Résultat : l’impression d être complètement abandonnée par votre pays même si vous avez travaillé dur toute votre vie…
    je pense sérieusement a me suicider car je me sens vraiment de trop en France …

    Répondre
    1. Andrea Benisti

      Bonjour Marie Claude,

      Nous avons été très touchés par votre témoignage. Nous comprenons ce que vous ressentez, sachez que ce sentiment est partagé par un grand nombre de sénior en France et certains âges de plus de 80 ans. Toutefois, un coup de pouce ou une oreille attentive peut parfois débloquer les choses. N’hésitez pas à nous contacter au 01 76 35 04 40 entre 8h00 et 20h00, nous pouvons essayer de débloquer les choses pour vous, sachez que notre accompagnement est gratuit et sans engagement. Si vous vous sentez en détresse, n’hésitez pas à contacter le 09 72 39 40 50 ou le 3114. Nous vous recommandons de ne pas rester isolée. Un coup de téléphone peut parfois changer une situation, vous n’êtes pas seule, vous avez besoin de bienveillance.

      Répondre

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