Affection longue durée (ALD) et invalidité sont deux situations médicales distinctes qui peuvent grandement influencer votre parcours professionnel et votre future retraite. Bien que souvent confondues, ces deux notions présentent des différences cruciales en termes de prise en charge, de droits et d'impact sur votre pension. Démêlons ensemble les subtilités de ces statuts pour vous aider à y voir plus clair dans vos démarches et vos droits.

ALD : Une prise en charge spécifique pour les maladies chroniques

L'Affection de Longue Durée, communément appelée ALD, concerne les personnes atteintes de maladies chroniques nécessitant des soins coûteux sur une longue période. Ce statut offre des avantages non négligeables :

Il existe deux types d'ALD :

ALD exonérante

Ce sont des maladies graves nécessitant des traitements onéreux. Parmi elles, on trouve :

  • Diabètes de type 1 et 2
  • Cancers
  • Maladies cardiovasculaires sévères
  • Sclérose en plaques
  • Maladie de Parkinson
  • Maladie d'Alzheimer[1]

ALD non exonérante

Ces affections durent plus de 6 mois mais leurs traitements sont moins coûteux. Elles sont remboursées aux taux habituels de la Sécurité sociale.

personne âgée avec une ALD non exonérante

Invalidité : Quand la capacité de travail est réduite

L'invalidité, elle, est reconnue lorsque votre capacité de travail est réduite d'au moins deux tiers suite à un accident ou une maladie d'origine non professionnelle. Elle se décline en trois catégories :

  1. Invalides capables d'exercer une activité rémunérée
  2. Invalides incapables d'exercer une profession quelconque
  3. Invalides nécessitant l'assistance d'une tierce personne

L'invalidité ouvre droit à une pension d'invalidité, calculée sur la base du salaire annuel moyen des 10 meilleures années, avec un plafond mensuel.

ALD et invalidité : Quelles différences pour votre retraite ?

Impact de l'ALD sur la retraite

Si vous êtes en ALD, voici ce qu'il faut savoir :

  • Des trimestres gratuits peuvent être attribués pour votre retraite
  • Un trimestre assimilé est accordé tous les 60 jours d'indemnités journalières versées (maximum 4 par an)
  • Attention : les indemnités journalières ne sont pas prises en compte dans le calcul du salaire annuel moyen, ce qui peut impacter le montant de votre future pension

Invalidité et retraite : des avantages notables

L'invalidité offre des conditions plus avantageuses pour la retraite :

  • La pension d'invalidité permet d'obtenir une retraite au taux maximum, même sans avoir le nombre de trimestres nécessaires
  • Les trimestres assimilés liés à l'invalidité ouvrent la possibilité d'une retraite anticipée
  • À 62 ans, la pension d'invalidité est remplacée par une pension de retraite pour inaptitude au travail (sur demande)

Le passage de l'invalidité à la retraite : ce qu'il faut savoir

La transition de l'invalidité vers la retraite nécessite quelques démarches :

  • À 62 ans, vous devez faire une demande auprès de votre caisse de retraite 4 mois avant la fin de votre pension d'invalidité
  • Si vous continuez à travailler à 62 ans, informez votre CPAM[2] et complétez votre déclaration de ressources
  • Il n'est pas possible de cumuler une pension d'invalidité avec une pension de retraite progressive

Cas particulier : sans emploi à 62 ans

Si vous vous retrouvez sans emploi à 62 ans :

  • Vous pouvez demander le maintien de votre pension d'invalidité si vous percevez une allocation de France Travail et que vous exerciez une activité à 61 ans et 6 mois
  • Si vous reprenez une activité dans les 6 mois suivant vos 62 ans, vous pouvez continuer à percevoir votre pension d'invalidité jusqu'à la cessation de votre activité (au plus tard jusqu'à 67 ans)
  • Sans reprise d'activité dans les 6 mois, le paiement de votre pension d'invalidité s'arrêtera au bout de cette période
senior de 62 ans en recherche d'emploi et bénéficiant d'une pension d'invalidité

Aides et dispositifs complémentaires

En plus des pensions, d'autres aides peuvent vous être accordées :

  • L'Allocation Supplémentaire d'Invalidité (ASI) pour les personnes invalides sous conditions de revenus
  • La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) et l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) sous certaines conditions
  • La carte mobilité inclusion pour faciliter le quotidien (stationnement, transport)

LIRE AUSSI : Découvrez les aides auxquelles vous pouvez prétendre si vous êtes invalide et avez plus de 60 ans

Maladies invalidantes : un statut à part

Les maladies invalidantes constituent une catégorie spécifique :

  • Elles entraînent une altération significative de la santé et des capacités fonctionnelles
  • Exemples : états dépressifs, agoraphobie, arthrose[3], diabète, cancer, autisme, sclérose en plaques
  • L'éligibilité à l'AAH pour ces maladies est évaluée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH)

Vers une meilleure prise en charge globale

Ces dernières années ont vu émerger de nouvelles approches pour améliorer la qualité de vie des personnes en ALD ou en situation d'invalidité. Depuis 2016, les médecins peuvent prescrire une activité physique aux personnes souffrant d'une ALD, reconnaissant ainsi l'importance du bien-être global dans le processus de soin.

La complexité des situations d'ALD et d'invalidité nécessite une approche personnalisée. N'hésitez pas à consulter votre médecin traitant, votre caisse d'assurance maladie ou un conseiller retraite pour obtenir des informations adaptées à votre situation spécifique. Votre santé et votre avenir méritent une attention particulière, et une bonne compréhension de vos droits vous permettra de prendre les meilleures décisions pour votre retraite.

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