Le dispositif MAIA, créé dans le cadre du plan Alzheimer, est un modèle utilisé dans tous les départements pour optimiser l’accompagnement des seniors et de leurs aidants. Cette « Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’aide et de soin dans le champ de l’Autonomie » permet d’organiser plus efficacement la prise en charge de toutes les personnes âgées et de leur entourage. Elle s’adresse notamment aux aînés atteints de la maladie d’Alzheimer, mais pas uniquement.
Le dispositif MAIA, qu’est-ce que c’est ?
Le dispositif MAIA a été déployé en 2009, dans le cadre du troisième Plan Alzheimer (2008-2012) pour améliorer la prise en charge des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et de leurs aidants. Initialement, le sigle MAIA signifiait « maison pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer ».
En 2011, le dispositif MAIA a été revu et rebaptisé « Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’aide et de soin dans le champ de l’Autonomie ». Il s’adresse aujourd’hui à l’ensemble des personnes âgées de 60 ans et plus, et plus particulièrement celles atteintes d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.
La méthode MAIA a été mise en place pour mieux organiser les ressources nombreuses, mais fragmentées du territoire, à travers une intégration des différents services d’aide et de soins. Il s’agit donc pour tous les acteurs de l’accompagnement des aînés de mettre en commun leurs outils et moyens d’action, y compris l’information sur les usagers.
Le dispositif MAIA poursuit plusieurs objectifs liés à l’amélioration de la prise en charge :
- favoriser le maintien de l’autonomie à domicile,
- simplifier le parcours des personnes âgées,
- renforcer la lisibilité du système d’aide et de soins,
- fournir ainsi une solution complète, harmonisée et adaptée aux besoins et attentes des aînés.
Comment fonctionne la MAIA ?
Le dispositif MAIA, porté par un des acteurs de la prise en charge des personnes âgées du territoire (CLIC, CCAS, Conseil départemental, etc.) s’appuie sur trois mécanismes :
- La concertation entre les différents professionnels de l’accompagnement des aînés ;
- Le guichet intégré : il coordonne et intègre les différentes structures d’accueil et d’orientation du territoire (hôpitaux, EHPAD, CLIC, services d’aide à domicile…). Dans ce cadre, le processus de prise en charge de la personne âgée comprend quatre étapes :
- accueil de la demande,
- analyse de la situation,
- repérage multidimensionnel des besoins,
- orientation vers la solution adaptée ;
- La gestion de cas : à l’aide des outils de la MAIA, un gestionnaire de cas aide les personnes se trouvant dans des situations complexes (pour des raisons médicales, sociales, financières…) et assure leur suivi sur le long terme.
Chaque MAIA sert un territoire donné et compte :
- un pilote,
- deux ou trois gestionnaires de cas.
Le pilote a pour rôle de :
- faire circuler les informations entre les différents professionnels,
- animer les réunions de concertation,
- accompagner l’équipe de gestionnaires de cas.
De son côté, le gestionnaire de cas :
- effectue une évaluation multidimensionnelle de la situation de la personne âgée,
- construit un plan de service individualisé,
- partage l’information,
- active les acteurs de l’intégration à partir des besoins de la personne âgée.
Le gestionnaire de cas est un professionnel disposant d’un « diplôme universitaire de gestionnaire de cas ». Il possède généralement une formation initiale dans le secteur médico-social (infirmier, assistant social, ergothérapeute, éducateur spécialisé, psychologue, etc.)
Quel est l’intérêt de la MAIA en pratique ?
Avant le recours au dispositif MAIA, la personne âgée et sa famille devaient parfois frapper à plusieurs portes avant de trouver la prise en charge adaptée. La multiplicité des acteurs d’accompagnement allongeant la durée de recherche de la solution adéquate.
Avec la MAIA, tous les acteurs sont informés des ressources disponibles sur le territoire : cette réalité permet de mieux identifier les solutions et d’orienter la personne âgée directement vers le service adapté.
Pour assurer ce parcours efficace, la MAIA s’appuie sur l’utilisation de trois outils :
- Un formulaire d’analyse multidimensionnelle (FAM) : il permet une analyse rapide de la situation et l’orientation directe vers une prestation, ou l’intervention du gestionnaire de cas pour une évaluation complémentaire et un suivi intensif ;
- Un plan de services individualisé (PSI) : il sert à définir et planifier toutes les interventions effectuées auprès de l’aîné en situation complexe ;
- Des systèmes d’informations partageables : pour assurer la continuité de la prise en charge, les informations parviennent à tous les acteurs de l’accompagnement.
Quels sont les types de services intégrés dans la MAIA ?
La MAIA intègre divers dispositifs pour assurer une prise en charge complète de chaque senior :
- services de santé : consultations chez des spécialités (neurologues, dentistes…), soins infirmiers à domicile, etc.
- services sociaux : aide à domicile, portage de repas, etc.
- services médico-sociaux : hébergement en EHPAD, accueil de jour, etc.
En fonction du ou des besoins spécifiques identifiés, les acteurs de l’accompagnement peuvent orienter la personne âgée vers les ressources adaptées.
Comment accéder à un guichet intégré MAIA ?
Le guichet intégré MAIA est plus une méthode qu’un lieu spécifique. Pour accéder à la prise en charge offerte par le dispositif MAIA, il suffit généralement de s’adresser à un lieu d’accompagnement pour les personnes âgées et leurs familles.
Ce sont souvent les centres locaux d’information et de coordination gérontologique (CLIC) qui sont la porte d’entrée dans le dispositif. Il peut aussi s’agir d’un réseau de santé, des services du Conseil départemental, d’un établissement sanitaire, etc. Le premier interlocuteur contacté veille à la coordination de la prise en charge, sans réorienter le senior ou la famille vers d’autres services, avec un risque de complication des démarches.
En fait, lorsque la méthode MAIA est appliquée, le senior et son aidant ne sont pas toujours à l’origine de la demande !
Si le senior bénéficie déjà d’une prise en charge, par exemple en accueil de jour, les professionnels en contact avec le senior sont censés identifier le besoin ou problème. Ils sont les premiers interlocuteurs avec lesquels la famille peut communiquer, sans qu’il soit nécessaire de passer par le CLIC et d’effectuer diverses démarches parfois redondantes.
Ces professionnels, formés à la méthode MAIA, savent à qui s’adresser pour proposer la réponse la plus adaptée (modification du plan d’aide de l’APA, pour intégrer d’autres services par exemple). Lorsque les solutions sont identifiées, ils informent la famille et lui donnent les coordonnées des prestataires qui pourront fournir le service (par exemple, une liste de services d’aide à domicile, si le senior a besoin d’une aide à la toilette).
Quels sont les critères d’orientation vers la gestion de cas dans le dispositif MAIA ?
L’accompagnement par un gestionnaire de cas s’adresse aux personnes âgées de 60 ans et plus en situation complexe. Les malades Alzheimer jeunes sont aussi concernées.
Plusieurs critères d’orientation doivent être associés :
- situation instable de la personne âgée, compromettant son maintien à domicile, à cause des problèmes suivants :
- perte d’autonomie fonctionnelle (incapacité à effectuer certains actes essentiels de la vie quotidienne),
- trouble de santé,
- manque d’autonomie décisionnelle,
- les aides et soins existants ne suffisent pas ou ne sont pas adaptés à la situation,
- absence de personne ressource ou d’aidant pouvant organiser les réponses nécessaires au maintien à domicile.
Les personnes concernées par la gestion de cas sont donc souvent isolées et n’ont pas de famille capable de mettre en place toute l’aide dont elles ont besoin.
Public cible | Avantages |
---|---|
Personnes âgées |
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Familles et aidants |
|
Professionnels de santé |
|
Questions fréquentes
La MAIA concerne-t-elle seulement les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?
Non. Le dispositif MAIA a certes été initialement conçu dans le cadre du Plan Alzheimer, sous le nom de « maison pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer ».
Toutefois, la méthode est désormais appliquée pour toutes les personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie, quelle que soit la raison de celle-ci. Cette redéfinition du rôle de la MAIA permet une prise en charge plus générale des besoins des seniors.
Combien coûtent les services de la MAIA ?
La coordination et la gestion de cas dans le cadre de la méthode MAIA ne sont pas payantes pour les personnes âgées. En revanche, les prestations proposées dans le cadre de l’accompagnement du senior, comme les services de soins infirmiers à domicile, sont bien sûr payantes. Les tarifs dépendent de chaque solution mise en place.
Qui oriente vers le gestionnaire de cas ?
C’est généralement un guichet intégré (CLIC ou autre), à la demande d’un professionnel, qui oriente les cas les plus complexes vers un gestionnaire de cas.
Combien de temps dure la gestion de cas ?
Le suivi d’une personne âgée par un gestionnaire de cas dure le temps nécessaire pour répondre aux différents besoins identifiés. Les cas pris en charge sont généralement les plus complexes. Par conséquent, l’accompagnement se fait sur le long terme. Le suivi est ajusté en fonction de l’évolution de la situation pour garantir une prise en charge optimale.
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