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Vous toussez souvent et perdez rapidement votre souffle en cas d’effort ? La toux grasse et la dyspnée peuvent être des signes de BPCO, une maladie respiratoire chronique fréquente chez les fumeurs, mais pas uniquement. Pouvant facilement être confondue avec l’asthme, elle s’en distingue par son caractère irréversible et progressif. Un traitement adapté permet de soulager les symptômes et de ralentir l’évolution de la maladie, pour maintenir l’autonomie du patient plus longtemps.  

Qu’est-ce que la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ?

La BPCO ou bronchopneumopathie chronique obstructive est une maladie respiratoire, le plus souvent due au tabagisme

Pathologie fréquente, elle touche entre 5 et 10 % des personnes de 45 ans ou plus en France (Santé publique France, 2019). Plus de 18 000 décès par an sont liés à ce trouble, souvent associé à une autre maladie. 

La BPCO est la quatrième cause de décès dans le monde et pourrait même en devenir la troisième d’ici 2030 (Organisation mondiale de la Santé, OMS, 2024). 

BPCO — Définition 

La BPCO se caractérise par la coexistence des signes suivants : 

  • symptômes respiratoires chroniques (toux, essoufflement à l’effort, crachats…), 
  • obstruction permanente des voies aériennes (appelée trouble ventilatoire obstructif — TVO). 

Les types de BPCO : bronchite chronique et emphysème

La BPCO inclut deux formes d’atteintes de l’appareil respiratoire :

  • la bronchite chronique — inflammation persistante des bronches, entraînant une toux productive (avec crachats) quasi quotidienne. Cette toux se manifeste pendant au moins 3 mois par an, au cours de plus de deux années consécutives. La bronchite chronique est présente chez environ la moitié des fumeurs ; 
  • l’emphysème pulmonaire — élargissement et destruction des parois des alvéoles pulmonaires, de petites cavités sphériques situées dans les poumons, à l’extrémité des voies respiratoires inférieures.  

Quels sont les symptômes de la BPCO ? 

Les premiers symptômes de la BPCO sont subtils et peuvent être confondus avec ceux d’autres maladies respiratoires ou cardiaques. Ils se manifestent souvent après l’âge de 40 ans.

Les signes d’une BPCO légère

Aux premiers stades de la BPCO, les symptômes sont les suivants : 

  • toux, 
  • expectorations (crachats) survenant essentiellement le matin,
  • dyspnée (essoufflement) lors des efforts, comme l’exercice ou la marche sur un terrain en pente.

Les symptômes de la BPCO modérée

La BPCO est une maladie évolutive. Au fil du temps, les symptômes deviennent quotidiens et ont un impact négatif sur la qualité de vie du patient :

  • toux persistante (due à l’accumulation de mucus dans les voies aériennes), 
  • production accrue de glaires, souvent épaisses et de couleur blanche ou jaunâtre, 
  • essoufflements plus fréquents, même en cas d’effort moindre,
  • fatigue croissante,
  • infections respiratoires répétées ou traînantes.
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Les symptômes de la BPCO sévère

Aux stades les plus avancés de la BPCO, le patient ressent les symptômes la plupart du temps : 

  • difficultés à monter des escaliers, voire à se déplacer sans être à bout de souffle, 
  • fatigue permanente, malgré le repos,
  • toux grasse encore plus fréquente, 
  • sentiment de frustration face à la difficulté à évacuer les glaires des voies aériennes,
  • guérison très lente des infections pulmonaires et même d’un simple rhume.
Caractéristiques du malade souffrant de BPCO selon le type d’atteinte principale 
Bronchite chronique 
Emphysème pulmonaire
Constitution du malade
Personne en surcharge pondérale
  • Personne maigre
  • Thorax en forme de « tonneau », en raison de poches d’air gonflant les poumons 
Toux et expectorations
Plus fréquentes  
Moins prononcées
Dyspnée 
Moins grave
  • Plus sévère
  • Respiration rapide même au repos
  • Expiration plus longue
Couleur de la peau
Bleutée (surtout aux lèvres et aux extrémités des doigts). Cette cyanose est due au manque d’oxygène dans le sang
Rose ou rouge

L’exacerbation aiguë de la BPCO

Les personnes atteintes de BPCO voient souvent leurs symptômes s’aggraver rapidement pendant quelques jours. On parle d’exacerbation aiguë. 

Les signes d’exacerbation peuvent être les suivants : 

  • toux plus fréquente,
  • crachats plus nombreux et parfois plus épais,
  • essoufflement plus fréquent, 
  • respiration plus rapide, 
  • pouls plus rapide, 
  • fatigue accrue.

Les épisodes d’exacerbation peuvent durer jusqu’à 14 jours. Ils sont généralement déclenchés par des agressions des voies aériennes : 

  • infection (souvent virale),
  • pollution.

Au fil de l’évolution de la bronchopneumopathie chronique obstructive, les exacerbations deviennent plus fréquentes et plus sévères.

Quelles sont les causes de la BPCO ?

La BPCO est due à un ensemble d’interactions entre des facteurs environnementaux et génétiques : 

  • tabagisme — c’est le principal facteur de risque de la maladie. En France, plus de 8 patients sur 10 atteints de BPCO sont fumeurs. L’usage de cannabis associé au tabac est un facteur aggravant ;
  • exposition professionnelle à des toxines ou irritants (dans au moins 15 % des cas) — particules (charbon, silice, moisissures…), vapeurs, gaz et fumées ;
  • pollution domestique (chauffage au bois…) ou atmosphérique particulaire (elle favorise les exacerbations) ;
  • prédispositions génétiques, dont des mutations génétiques rares, notamment celles du gène SERPINA1, entraînant un déficit de la protéine alpha-1 antitrypsine, responsable d’emphysèmes ;
  • poumons fragilisés par des événements au cours de l’enfance (prématurité, infections respiratoires, tabagisme passif ou encore asthme mal soigné).  
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Comment pose-t-on le diagnostic de la BPCO ? 

Le diagnostic de la BPCO repose sur un examen clinique et des tests explorant la fonction pulmonaire. 

La présentation clinique de la BPCO 

Le médecin traitant ou un pneumologue procède à un examen physique et à un interrogatoire du patient pour mieux cerner les facteurs de risque et symptômes. 

Le médecin posera des questions sur :

  • le tabagisme — Depuis combien d’années le patient fume-t-il ? Combien de paquets par semaine ?
  • une possible exposition à des toxines et polluants — Dans quelle industrie travaille-t-il ? Textile, bâtiment, mines, agriculture… ;
  • d’éventuels antécédents familiaux de maladies pulmonaires ;
  • la fréquence et la sévérité de sa toux, ainsi que la présence de mucus et son aspect ;
  • l’existence d’un essoufflement lié à un effort plus ou moins important…

Aux premiers stades de la BPCO, l’examen physique est souvent normal. L’auscultation des poumons peut faire entendre des râles au niveau des bronches. 

L’évaluation de la dyspnée dans la BPCO 

Le médecin évalue également la sévérité de la dyspnée.

Échelle de gravité de la dyspnée dans la BPCO
Stade
Description
Stade 0
Essoufflement uniquement lors d’un effort important
Stade 1
Essoufflement lors d’une marche rapide ou en pente même légère
Stade 2
Essoufflement plus marqué que chez les gens du même âge et nécessité de faire des pauses, même en terrain plat
Stade 3
Besoin de s’arrêter pour respirer au bout de 90 m ou de quelques minutes de marche à plat 
Stade 4
Essoufflement au moindre effort, contraignant le patient à rester chez lui

La spirométrie — examen clé pour évaluer la fonction respiratoire dans la BPCO

Le diagnostic est confirmé par un examen appelé spirométrie. Celui-ci consiste à souffler le plus fort et le plus rapidement possible dans un tube relié à un spiromètre, après une inspiration maximale. 

Les résultats permettent aussi d’établir un diagnostic différentiel, notamment entre BPCO et asthme.

Deux indicateurs clés sont utilisés :

  • le volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS), mesurant l’air expulsé en une seconde ; 
  • la capacité vitale forcée (CVF), mesurant la quantité d’air totale expulsée après une inspiration maximale.

Ces mesures sont effectuées avant et après l’administration d’un bronchodilatateur (BD), un médicament dilatant les bronches et les bronchioles. 

Le VEMS post-BD du patient est comparé à une « valeur prédite » (valeur de référence chez un sujet sain de même âge, sexe et taille). Le résultat est exprimé en pourcentage. 

Le diagnostic de la BPCO est confirmé si l’obstruction des voies aériennes persiste après l’administration du bronchodilatateur (rapport VEMS/CVF < 0,70). On parle alors de trouble ventilatoire obstructif (TVO) non réversible.  

Enfin, la gravité de la BPCO est évaluée selon la classification GOLD, fondée sur le VEMS post-BD. 

Classification GOLD de la sévérité de la BPCO
Stade GOLD
Sévérité de l’obstruction
VEMS post-BD
(% de la valeur prédite)
GOLD 1
Légère
≥ 80 %
GOLD 2
Modérée
50 à 79 %
GOLD 3
Sévère
30 à 49 %
GOLD 4
Très sévère
< 30 %

Examens complémentaires 

D’autres examens peuvent être prescrits : 

  • radiographie pulmonaire — permet de détecter des anomalies du thorax ou des pathologies associées ;
  • tomodensitométrie (scanner) — offre des images plus précises du thorax et sert notamment à dépister un cancer broncho-pulmonaire ;
  • électrocardiogramme et échographie cardiaque — aide à dépister des maladies cardiovasculaires associées ; 
  • prise de sang  dosage de l’alpha-1 antitrypsine, formule sanguine pour chercher une anémie.

Recherche de maladies associées à la BPCO (comorbidités)

De nombreuses maladies coexistent souvent avec la BPCO, sans pour autant qu’il existe un lien causal. 

Les principales comorbidités recherchées chez les patients atteints de BPCO sont les suivantes : 

  • maladies cardiovasculaires (le tabagisme est l’un des facteurs de risque de ces affections),
  • cancer du poumon (aussi appelé cancer bronchique),
  • dénutrition ou obésité
  • affaiblissement ou déconditionnement des muscles squelettiques,
  • anémie,
  • anxiété et dépression,
  • ostéoporose
Infographie sur la BPCO : symptômes, causes et traitements

Quel est le traitement de la BPCO ?

Il est impossible de guérir la BPCO. Le traitement vise à :

  • réduire les handicaps liés aux symptômes, tels que l’essoufflement, 
  • diminuer les risques d’exacerbations et de complications de la maladie. 

Sevrage du tabac pour ralentir la BPCO

La prise en charge passe avant tout par l’élimination du principal facteur de risque : tabagisme ou exposition à des toxines. Les fumeurs doivent donc arrêter le tabac. Plusieurs méthodes existent pour aider les personnes rencontrant des difficultés à cesser de fumer, par exemple des traitements de substitution à la nicotine. 

Bon à savoir : le sevrage total du tabac est la seule mesure pouvant interrompre la progression de la BPCO et reporter le développement d’une insuffisance respiratoire. 

Traitement médicamenteux de la BPCO

Le traitement pharmacologique consiste en l’administration d’un bronchodilatateur. Ce médicament élargit les voies aériennes (bronches et leurs ramifications appelées bronchioles) et facilite la respiration. 

Il peut être de courte durée d’action (comme la Ventoline) pour les épisodes de dyspnée, dans les cas plus légers. 

Aux stades plus avancés de la BPCO, des bronchodilatateurs de longue durée d’action (environ 12 heures) sont utilisés quotidiennement. Si un seul bronchodilatateur ne suffit pas, deux ou trois molécules peuvent être associées.

Dans la BPCO sévère, lorsque les exacerbations se multiplient et s’aggravent, des corticostéroïdes inhalés permettent de réduire l’inflammation des voies respiratoires.

Par ailleurs, si le malade souffre d’une infection pulmonaire due à une bactérie, celle-ci peut être traitée avec des antibiotiques. 

La vaccination des patients atteints de BPCO (grippe, pneumocoque et COVID-19) est également préconisée pour éviter les complications.

Oxygénothérapie pour la BPCO avec insuffisance respiratoire chronique

Une oxygénothérapie de longue durée est prescrite dans les cas les plus graves de BPCO, lorsque le patient souffre d’insuffisance respiratoire chronique. Elle est administrée à domicile, pendant au moins 15 heures par jour, pour augmenter le taux d’oxygène dans le sang.  

La réadaptation respiratoire du malade souffrant de BPCO

La réadaptation respiratoire fait partie intégrante de la prise en charge de la BPCO. 

Un kinésithérapeute formé propose un programme d’éducation thérapeutique et d’activité physique adaptée, en fonction des capacités du patient. Le but : lui apprendre à s’exercer en toute sécurité et à gérer l’essoufflement. 

La réadaptation respiratoire réduit la fréquence des exacerbations et aide le patient à éviter les hospitalisations.

Traitement interventionnel de la BPCO par réduction du volume pulmonaire

Certains patients peuvent avoir besoin d’une réduction du volume pulmonaire. Cette intervention consiste à retirer chirurgicalement les parties les plus atteintes du tissu pulmonaire, permettant alors au tissu sain de mieux se dilater et se contracter. Une autre option consiste à insérer des valves par voie endoscopique dans les bronches, pour réduire la distension des poumons sans chirurgie.

Un traitement adapté et mis en place de manière précoce peut améliorer l’espérance de vie du patient atteint de BPCO. L’arrêt du tabac s’impose dans tous les cas pour améliorer la durée de survie.

Bon à savoir : le médecin traitant peut faire une demande de reconnaissance de la BPCO comme affection de longue durée (ALD). Ce statut permet une prise en charge à 100 % des soins et examens liés à la maladie. 

Quelles sont les différences entre l’asthme et la BPCO ?

L’asthme et la BPCO sont des maladies chroniques entraînant des difficultés à respirer, mais leurs mécanismes sont différents. 

Comparaison entre l’asthme et la BPCO
Caractéristiques
BPCO
Asthme
Définition
Maladie respiratoire chronique, due à une obstruction progressive des voies aériennes
Maladie inflammatoire chronique des bronches, entraînant un rétrécissement variable
Âge d’apparition
Généralement après 40 ans
Souvent dès l’enfance ou l’adolescence
Facteurs déclenchants
  • Tabac (principal)
  • Pollution
  • Expositions professionnelles
  • Allergènes
  • Infections
  • Exercice
  • Air froid
Obstruction des voies aériennes
Persistante, même après bronchodilatateur
Réversible (totalement ou presque)
Symptômes principaux
  • Toux chronique
  • Expectorations
  • Essoufflement à l’effort, puis au repos
  • Crises de gêne respiratoire
  • Sifflements
  • Toux sèche
  • Oppression
Périodicité des symptômes
Présents en continu, aggravés par les infections
Surviennent par crises, souvent nocturnes ou liées à un facteur déclenchant
Pronostic
Évolution lente, mais déclin progressif de la fonction pulmonaire (vers une insuffisance respiratoire)
Bon avec un traitement adapté

Sources : 

Collège des enseignants de pneumologie. 2023. Item 209. Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). 8e édition. 

Haute Autorité de santé (HAS). 2019 Guide du parcours de soins. Bronchopneumopathie chronique obstructive.

Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease (GOLD). 2025. Report 2025.

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Avatar auteur, Yaël A.
Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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